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Sucre
Démarrage de la campagne sucrière europénne avec d’importants stocks de report

Si les rendements en racines s’annoncent dans la moyenne triennale, ils seront inférieurs au record de 2011. Une relative bonne nouvelle compte tenu de stocks de report de sucre hors quotas importants.

«Nous sortons d’une campagne 2011-2012 record au niveau des rendements en betteraves à 97 t/ha à 16% de sucre, en 2012-2013 nous nous situons davantage dans la moyenne des trois dernières années entre 87 et 90 t/ha », explique Alain Jeanroy, directeur général de la Confédération général des « Nous sortons d’une campagne 2011/2012 record au niveau des rendements en betteraves à 97 t/ha à 16 % de sucre. En 2012/2013, nous nous situons davantage dans la moyenne des trois dernières années entre 87 et 90 t/ha », explique Alain Jeanroy, directeur général de la Confédération général des planteurs de betteraves (CGB). Cette baisse des rendements fait suite aux conditions sèches observées en France aux mois d’août et septembre. Selon Alain Jeanroy, ces conditions de cultures ont entraîné une baisse de la taille des racines par rapport à l’an dernier, mais augmenté la richesse en sucre. « La production française de sucre sera suffisante cette année », indique le responsable. Selon France AgriMer, la récolte betteravière française 2012 devrait tendre vers 35 Mt pour une surface de 392.000 hectares. La production de sucre devrait elle s’afficher à 4,5 Mt.

Une campagne européenne moyenne
    Avec près de 17 Mt de sucre brut attendues cette année en Europe, « la récolte sera moyenne », souligne Alain Jeanroy. Mais il se déclare inquiet de l’importance des sucres hors quotas reportés cette année sur le marché européen. Ce chiffre atteindrait les 862.000 t au niveau communautaire. « On s’attendait davantage à un chiffre compris entre 500 et 600.000 t », indique Alain Jeanroy. Cependant, il souligne que la part de la France sur ce report serait d’une centaine de milliers de tonnes, alors qu’il serait plutôt de 400.000 t pour l’Allemagne. « La France a bien placé son sucre en 2012 et a profité d’un quota Dom (départements d’outre-mer) sous-réalisé permettant de dégager environ 200.000 t de sucre de Métropole », explique le directeur de la CGB. « Les 862.000 t de report vont peser sur le marché européen, et nous avons quelques inquiétudes sur l’écoulement du sucre qu’on va produire. Pour le moment, les prix du sucre sur les marchés se tiennent, mais on attend de voir. Les quantités pourront amener un peu de pression sur les prix européens mais cette tendance sera contenue par les quotas », analyse Alain Jeanroy. Selon lui, l’Union européenne aurait à exporter 1,37 Mt de sucre cette année, contre 2 Mt sur la précédente.

Augmentation du sucre disponible sur le marché mondial
    Selon un rapport de la Rabobank, le surplus en sucre au niveau mondial, soit la différence entre la production et la consommation, pourrait atteindre les 8,381 Mt fin 2011/2012, alors qu’il était à peine positif un an plus tôt, et largement négatif en 2008/2009 et 2009/2010. Cependant, ce chiffre est estimé en baisse pour la fin 2012/2013, à 5,235 Mt. Les stocks mondiaux de sucre se sont, eux-aussi, bien améliorés fin 2011/2012, autour des 60 Mt, grâce à une production mondiale en hausse de 8 % par rapport à 2010/2011, souligne la Rabobank. Ainsi, la situation mondiale du ratio stock sur consommation à la fin 2011/2012, « est bien plus confortable que sur les deux dernières années », indique la banque. « Nous veillerons à ce que l’UE n’importe pas trop de sucre cette année », souligne le directeur de la CGB.
    Les quantités de sucre importées par l’UE devant s’établir autour des 3 Mt, selon lui. Il indique qu’il serait plus intéressant de requalifier du sucre hors quotas, pour le mettre sur le marché à la place des importations, plutôt que d’alourdir encore les stocks de report. Alain Jeanroy a d’ores et déjà annoncé que la CGB donnera la consigne aux planteurs de betterave de « semer plus modestement » au printemps prochain afin d’éviter des quantités de report trop importantes.
Sur le plus long terme, la Rabobank indique que le marché mondial du sucre se dirige vers un cycle baissier au niveau des cours. Cette situation s’explique, selon elle, par le passage d’une situation de déficit important à celle d’un surplus cette année, avec l’attente de stocks mondiaux toujours conséquents fin 2012/2013. La Chine et la Russie, principaux pays importateurs, ont reconstitué leurs stocks en 2011/2012, et ne devraient plus faire partie de cette catégorie sur la campagne 2012/2013.

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