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Filière Lait
De l’alimentation animale 100 % origine Europe pour les producteurs de lait Bel

La volonté de limiter les importations hors Europe et d’augmenter l’autonomie protéique des élevages laitiers constitue le cœur de ce nouvel accord.

Lors de la présentation, le 7 décembre, du nouvel accord APBO/Bel. De gauche à droite : Yoann Lézé, vice-président de l’APBO, Béatrice de Noray, directrice générale du Groupe Bel France, Gilles Pousse, président de l’APBO, Simon Bonnet, directeur Achats amonts laitiers du Groupe Bel France et Frédéric Dorilleau, vice-président de l'APBO.
© BKE

L’Association des producteurs Bel de l’Ouest (APBO), produisant le lait servant à Bel pour fabriquer La vache qui rit, Kiri, Mini Babybel ou encore Boursin, a reconduit, le 6 décembre 2021 et pour la cinquième année consécutive, son accord valable en 2022 « pour un lait plus durable et rémunérateur » avec le Groupe Bel.

Dans cet accord, et pour se situer dans le cadre d’un plan de réduction carbone ambitieux engagé il y a deux ans entre les deux structures, une prime spécifique de 5€/1 000 l de lait a été créée pour que les producteurs de lait de l’APBO (405 millions de litres produits par an) s’engagent sur une alimentation pour leur bétail 100 % fabriquée en Europe. L’intention est de réduire ainsi « l’impact écologique de l’importation des aliments », autrement dit la déforestation importée par la culture du soja notamment au Brésil. Cet engagement concerne tous les producteurs de l’organisation de producteurs et est applicable au 1er octobre 2022, date à laquelle les producteurs auront donc basculé sur une alimentation animale 100 % Europe.

Colza, tournesol et drêches versus soja non OGM d'Inde et du Brésil

« Des échanges ont lieu avec plusieurs gros faiseurs en alimentation animale en Europe depuis quatre ans dans le cadre de ce projet. En France bien sûr, mai aussi dans d’autres pays notamment pour pouvoir trouver une ressource suffisante en drêches (Allemagne, Belgique) à fort taux de protéine » précise Yoann Lézé, éleveur laitier et vice-président de l’APBO, avant de poursuivre : « ce sont les tourteaux de soja non OGM en provenance d’Inde et du Brésil qui vont disparaître de nos aliments pour bétail et nous intégrerons à la place des tourteaux de colza, des tourteaux de tournesol et des drêches. Chacun des producteurs membres travaillera avec ses fournisseurs habituels sur ces sujets ».  

Il est également convenu entre les deux parties que 100% des exploitations APBO auront réalisé en 2022 un diagnostic carbone de type CAP’2ER (Idele/Cniel), des formations climat et un plan d’action personnalisé.

Par ailleurs, un réseau de quinze fermes pilotes s’engage pour améliorer les techniques d’élevage afin, entre autres, de développer leur autonomie protéique et limiter les émissions de méthane.

L'Association des Producteurs Bel de l'Ouest (APBO) est une Organisation de Producteurs reconnue par les pouvoirs publics depuis 2012. Elle représente aujourd'hui près de 750 fermes, soit la totalité des producteurs de lait en contrat avec les Fromageries Bel Production France. La zone de collecte concernée s'étend sur six départements : l’Orne, l’Eure-et-Loir, le Loir-et-Cher, le Maine-et-Loire, la Sarthe et la Mayenne.

De façon plus globale, cette problématique de la déforestation importée sensibilise de plus en plus les acteurs de la chaîne agroalimentaire, que ce soit à travers des démarches collectives ou individuelles, en amont ou en aval de la fabrication de produits finis. Cargill, Cooperl, Danone, LDC, Nestlé, entre autres, ont tous lancé des initiatives. En France, en novembre 2020, un « Manifeste des acteurs français pour lutter contre la déforestation importée » a été lancée à l’initiative des acteurs de la grande distribution (Auchan, Carrefour, Casino, E. Leclerc, Le Groupement Les Mousquetaires, Lidl, Métro, Système U). Au niveau européen, un projet de règlement a été adopté par la Commission mais il est contesté par plusieurs syndicats agricoles.

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