Crise laitière
LES STRATEGIES de sortie de crise de la filière laitière restent flouent. Les divergences se sont d’ailleurs affichées lors de la table ronde organisée le 15 juillet dernier par le ministre de l’Alimentation et de l’Agriculture Bruno Lemaire, réunissant producteurs, industriels et distributeurs. Si le ministre envisage un plan de soutien à la filière pour en améliorer la compétitivité et l’organisation, il compte aussi sur Bruxelles pour accroître les régulations sur ces marchés. Il souhaite de nouveaux instruments, plus souples et plus efficaces, que ceux des quotas. Mariann Fisher Boel estime quant à elle que les outils actuels suffisent, et souhaite pénaliser les dépassements individuels de quotas, même si le pays concerné ne dépasse pas le sien, ce qui pourrait créer un tollé chez les producteurs.
Une régulation franco-allemande
Un groupe franco-allemand, ouvert à d’autres pays, travaille sur des solutions avec l’idée de permettre d’indiquer la mention « Lait de France » sur les produits peu transformés. Des données sur les marges pratiquées tout au long de la filière devraient aussi être diffusées sur Internet. Enfin, l’Etat devrait suivre la mise en place d’une politique de contractualisation pour assurer un prix de revente aux producteurs. De nouveaux débouchés plus valorisants que le beurre et la poudre, ayant respectivement perdu 20 et 34 % de leurs valeurs par rapport à l’an dernier, pourraient être proposés par les industriels. Le système des quotas avait l’avantage d’être peu coûteux. D’autres outils de régulations, plus onéreux, pourraient ne pas avoir le soutien des autres pays européens, avec un budget Pac qui devrait aller en se réduisant après 2013.