CLIN D’ŒIL
Cricket
Savez-vous jouer au cricket ? En connaissez-vous les règles ? Nombre de joueurs ? Longueur maximale de la batte ? Sa largeur ? Poids de la balle ? Non. Comme la plupart de nos concitoyens, nous ne connaissons pas cette discipline. Et pour cause, ce sport d’origine british (comme le football et le rugby) ne se pratique que dans les pays du Commonwealth et ex-colonies britanniques. C’est le symbole par excellence de “l’english way of life”. Or la planète cricket vient de connaître un cataclysme comparable au traumatisme provoqué par le “coup de boule” mémorable de Zizou lors de la finale de la coupe du monde de football. Le premier incident dans l’histoire de cette discipline, qui se targue d’être vieille de 130 ans ! Incident qui a engendré un véritable ouragan aux implications multiples dans les relations anglo-pakistanaises. En effet, l’équipe du Pakistan, qui était opposée à celle d’Angleterre, a été soupçonnée d’avoir triché : elle aurait gratté en catimini la balle de cuir, dans le but de lui donner plus de vitesse. Or la règle de ce sport synonyme “de bonnes et courtoises manières entre gentlemen” est draconienne : « il est interdit de frotter la balle contre le sol, de modifier ses coutures et sa surface, et d’une façon générale d’en altérer sa condition par une substance artificielle ». De ce fait, l’arbitre australien a accordé cinq points à l’Angleterre, pénalisant ainsi sévèrement l’équipe pakistanaise. Ulcérée, s’estimant victime de racisme et d’islamophobie, cette dernière – après interruption du match – a regagné en signe de protestation le terrain avec un ostensible retard. Résultat : la victoire a été attribuée – sur forfait – à l’équipe d’Angleterre au grand dam du Pakistan et des dizaines de milliers de citoyens du Royaume-Uni d’origine pakistanaise. Des manifestations de masse se sont déroulées au Pakistan et dans certaines villes britanniques : l’effigie de l’arbitre du pays des kangourous étant même brûlée ! Cerise sur le gâteau : l’International Cricket Council, réuni d’urgence à Dubaï, décidait d’inculper le capitaine de l’équipe d’Islamabad pour avoir jeté le discrédit sur ce sport aristocratique, ravalé ainsi au niveau du cyclisme ou de l’athlétisme, éclaboussés dans d’autres contrées par des affaires de dopage. Bref, une sacrée tempête dans une tasse de thé !