Prospective
[Coronavirus Covid 19] Economie : Vivement le 4è trimestre… Enfin, peut-être ?
La Coface a publié un scénario pour l’économie mondiale en temps de Coronavirus. Il faudra être patient avant d’espérer. Agriculture et agroalimentaire s'en sortent plutôt mieux que d'autres secteurs.
La Coface a publié un scénario pour l’économie mondiale en temps de Coronavirus. Il faudra être patient avant d’espérer. Agriculture et agroalimentaire s'en sortent plutôt mieux que d'autres secteurs.
La Coface, spécialiste de l'assurance-crédit, prévoit une croissance de – 1,3 % dans le monde pour le 2020 (après + 2,5 % en 2019), suite à la pandémie de Coronavirus Covid-19. Elle tomberait à – 6,8 % en France, tout comme en Espagne et en Allemagne. L’économie des États-Unis reculerait de 2,9 %, celle du Royaume-Uni de 6,1 % et celle de l’Italie de 8,2 %. L’économie chinoise ne croîtrait que de 4 %, celle de l’Inde de 3,5 %. En revanche, la croissance économique de la Russie serait de – 1,1 %, celle du Brésil de – 1,6 % et celle du Japon de – 1,2 %. Côté pétrole, l’institution table sur un baril à 45 dollars en moyenne sur l’année, un prix qui est loin d’être suffisant pour les producteurs de pétrole des pays émergents (le point d’équilibre se situerait plutôt à 55-60 dollars minimum pour eux).
La croissance économique pourrait revenir progressivement dans certains pays comme l’Allemagne, les Etats-Unis ou encore la Chine au troisième trimestre mais en partant de point bas importants par rapport à la croissance du deuxième trimestre. Une croissance molle apparaîtrait au quatrième trimestre, sous réserve que certaines conditions soient réunies. « Aujourd’hui, pour la Chine, le vrai défi n’est pas tant de retrouver 100 % de ses capacités de production – la demande mondiale n’est de toute façon pas au rendez-vous, mais d’être capable de faire tourner une économie à petite vitesse. Elle doit aussi lutter pour éviter une deuxième vague du virus. La situation interne de l’économie dans chaque pays sera aussi un élément d’importance. Les problématiques de dévaluation des monnaies, notamment dans des pays bénéficiant de bons fondamentaux, sera aussi à prendre en compte tout comme la structure démographique des pays » résume Julien Marcilly, chef économiste de la Coface.
Commerce mondial et défaillances d’entreprises
Le commerce mondial en volume reculerait de 4,3 % en 2020 contre 0,4 % en 2019. A titre d’exemple, il avait crû de 2,9 % sur la période 2011-2018 et de 5,1 % sur la période 2003-2010.
Enfin, la Coface prévoit un taux de défaillance des entreprises de 25 % supérieur à celui de 2019 contre + 2 % prévu en tout début d’année, au niveau mondial. Pour la France il devrait être de 15 % supérieur à celui de l’an passé. Le nombre de défaillances aux Etats-Unis sera beaucoup plus important qu’en France et les pays qui ont un système avec des amortisseurs sociaux importants s’en sortiront sans doute moins mal. Dans un premier temps, les secteurs de tout les petits commerces, et notamment ceux liés aux métiers de bouche et à la boisson, vont être durement touchés par les conséquences de la crise sanitaire. Dans un deuxième temps, les secteurs déjà vulnérables avant la crise (pour cause de cycle économique ou pour cause de restructuration intra-sectorielle) seront également impactés. La distribution en fait partie, hors distribution alimentaire cependant.
Agriculture, agroalimentaire, métiers de bouche, pharmacie et les autres
Si les différences sont grandes entre les pays (protection des frontières, retour de formes de protectionnisme, système social d’accompagnement des entreprises et des salariés…), elles le sont tout autant concernant les secteurs économiques.
La Coface estime que la consommation des ménages en produits agricoles ou issus de la transformation agroalimentaire en France, qui représente 18 % de la consommation totale, progresse de 6 %, non impactée donc par la pandémie. Les produits pharmaceutiques sont dans la même logique. A titre de comparaison, les services marchands (46 % de la consommation) et l’industrie (32 %) reculent respectivement de 60 % et 33 %. La perte d’activité dans le secteur agricole par rapport à la normale est de 4 % alors qu’elle s’élève à – 52 % dans l’industrie et à – 36 % dans les services marchands.