Conf’ : confiante pour les élections de 2007
Réunie en AG les 19 et 20 avril, la Conf’ se dit «regonflée» et compte remporter les élections aux chambres agricoles en 2007.
AIR DE GRAND SOIR. A l’approche des élections pour la représentation syndicale aux chambres d’agriculture en janvier 2007, la Confédération paysanne (Conf’) a réuni 200 de ses adhérents à Bagnolet «pour s’assurer que le rapport d’orientation 2005 était bien en phase avec la réalité des problèmes des paysans», a expliqué Régis Hochard, porte-parole du syndicat à la fin de ses travaux. Pour la Confédération paysanne, l’année prochaine serait celle de la chute de la FNSEA. La Conf’ voit cette hypothèse comme «une évidence» car elle «seule» présente «une perspective pour tous les paysans».
Détrôner l’éternel majoritaire
«Les participants sont repartis regonflés, la Conf’ est plus combative que jamais», se réjouit Gérard Durand, porte-parole national du syndicat paysan, à l’issue de ces deux journées d’assemblée statutaire. L’année 2007 sera des plus importantes pour le monde syndical avec, dans un premier temps, les élections aux chambres agricoles et, dans un second, les présidentielles. Pour la première échéance, la Confédération paysanne entend prendre la place de la FNSEA, rien de moins. Elle s’appuie sur son projet «d’agriculture paysanne», «alternatif» à celui d’une «agriculture d’entreprise et productiviste» proposé par la FNSEA. «Peut-on imaginer que les 650.000 paysans en mesure de voter iront porter leur voix à un syndicat qui propose à 500.000 d’entre eux de disparaître. La réponse est non et la FNSEA, c’est une évidence, perdra sa situation de syndicat majoritaire», a assuré Régis Hochard. Maintenir toute la population paysanne et permettre aux jeunes de s’installer, telle est l’ambition du challenger de la FNSEA. Le projet entend apporter «des réponses sur des pratiques agricoles et le maintien agronomique des sols, les usages de l’eau, la question des semences, les économies d’énergie et la production d’énergie par la biomasse, la qualité des produits et la relocalisation des productions et des échanges», comme l’a expliqué le porte-parole de la Conf’. Et d’ajouter, ce «vrai projet d’avenir» s’appuie sur «une autre Pac fondée sur la souveraineté alimentaire, exigeant la sortie de l’agriculture de l’OMC, l’adoption de prix rénumérateurs et des politiques de maîtrise et de répartition des productions». En assurant le maintien de «800.000 paysans et paysannes français», la Conf’ se démarque de sa rivale, la FNSEA. Mais la Coordination rurale n’est pas épargnée. Pour Régis Hochard, «la CR n’est pas porteuse d’un réel projet, même si elle reste en mesure, par démagogie ou opportunisme, de capter le désarroi des paysans».
«Nos propositions ont vocation à s’appliquer, elles peuvent être reprises par les partis politiques», explique Gérard Durand. Car après les chambres agricoles, viendront les élections présidentielles et législatives dont les résultats pèseront fortement sur la politique agricole du pays. Logiquement, la Conf’ espère voir la gauche revenir au pouvoir, mais assure qu’elle ne donnera pas de consignes pour les présidentielles. Et ce, «même si Bové se présente ; on doit rester une force de con-tre proprosition», conclut Régis Hochard.
OGM, «se battre bec et ongles»
La Confédération paysanne compte gêner les travaux du gouvernement sur la loi «OGM» qui attend maintenant de passer devant l’Assemblée nationale. Il envisage de «faire une liste des positions personnelles de chaque député». Quant à son usage exact, la Conf’ ne se prononce pas encore. Pour Régis Hochard, «quatre maïsiculteurs du Sud-Ouest ne peuvent pas parler pour l’ensemble de la profession». «Pour l’instant, il n’y a pas de bénéfice, le but est d’implanter des OGM dans le Sud», lâche-t-il. Cet été, les cultures transgéniques entendront parler de la Conf’. «Ca va tomber», promet le porte parole du syndicat. Et pas seulement du côté des cultures expérimentales, assure-t-il. «Nous sommes opposés aux cultures OGM en plein air, quelles qu’elles soient», les cultures commerciales ne seront pas épargnées… si toutefois, les faucheurs les localisent.