Comptes de l’agriculture : les céréaliers dans une situation « sans précédent » (AGPB)
L’AGPB (producteurs de blé) a souligné le 6 juillet la situation économique « sans précédent » des céréaliers, au vu des comptes de l’agriculture de la nation 2016 (CCAN). « Ils ont de fortes attentes pour une politique d’accompagnement permettant de préserver la compétitivité de toute la filière et ne comprendraient pas des décisions nationales pénalisantes pour leurs revenus », poursuit-il, évoquant les notifications françaises de la Pac et les Etats généraux dans les prochaines semaines. Elle souligne qu'en 2015, « 36 % des céréaliers ne dégageaient aucun revenu de leur activité après s’être acquittés de leurs cotisations sociales », et juge « fort probable que cette proportion double en 2016 ».
Pour la CR, la France doit «renverser la table à Bruxelles»
La Coordination rurale estime que le gouvernement doit « renverser la table à Bruxelles et exiger une régulation basée sur des prix et une gestion raisonnée et efficace des volumes ». Dans un communiqué du 6 juillet, le syndicat note que «les agriculteurs font désormais partie des travailleurs pauvres !». L’Organisation des producteurs de grains (OPG) de la CR a également réagit, insistant sur les «grandes variations» de résultats économiques parmi les céréaliers du fait «d’une nouvelle répartition des aides Pac». Les chiffres de la Commission «montrent l’incapacité» de la Pac «à permettre l’obtention d’un digne revenu pour les agriculteurs» et «les systèmes assurantiels que l’on nous promet […] ne feront pas mieux».
une réalité « effarante » pour la Conf’
Les CCAN prennent «en compte les subventions dues et non les subventions versées», a souligné la Confédération paysanne le 6 juillet. «La réalité est donc d’autant plus effarante quand on connaît les retards de paiement» des aides Pac, a-t-elle précisé. La baisse des prix agricoles est également mise en évidence à travers ces résultats, d’où l’«urgence qu’à l’issue des État généraux de l’alimentation, le gouvernement aboutisse à un encadrement des prix agricoles, notamment avec des outils législatifs». «Parmi les 12 Md€ de soutiens publics, le tiers est le fruit d’allègement de «charges», preuve d’une gestion à la petite semaine de l’agriculture plutôt que d’une réelle politique agricole à long terme». Et de revendiquer, pour l’an prochain, la mise en place d’indicateurs par secteur de production, par département et par taille d’exploitation à la CCAN.