CIC : offre/demande mondiales de céréales
SELON LE Conseil international des céréales (CIC), les récentes moissons de blé de l’hémisphère Sud ont été moindres que prévu en Australie, mais plus importantes en Argentine. Les estimations de production mondiale de blé pour 2004/2005 sont relevées de 2,4 Mt à un record de 621 Mt, avec des révisions à la hausse pour certains pays de l’hémisphère Nord.
Blé : 621 Mt récoltées
Principalement du fait d’une utilisation plus forte dans l’alimentation humaine en Inde, la consommation mondiale est révisée à la hausse (+2 Mt) et placée à 608 Mt (593 Mt). Toutefois, l’essentiel de la hausse de la consommation s’explique par un redressement de l’utilisation dans l’alimentation animale, notamment dans l’UE, en Russie et en Ukraine. L’usage industriel de blé, s’il est relativement modeste, devrait toutefois poursuivre son essor, notamment dans l’UE, où une usine de fabrication d’éthanol à partir de blé (en Allemagne) entrera bientôt en service. Les échanges mondiaux de blé, à 102,3 Mt, sont placés en légère hausse sur les prévisions antérieures, principalement du fait de prévisions d’importations plus fortes pour l'Egypte. Le total, qui comprend une hausse notable des importations de la Chine, est légèrement supérieur à l’an dernier. Les prévisions d’exportations argentines ont été relevées pour traduire les importantes ventes récentes. Les expéditions de l’UE restent à la traîne par rapport aux prévisions antérieures, mais les exportations sont maintenues à 15 Mt, suite à la décision récente de rétablir les adjudications assorties de restitution. Les stocks de clôture des cinq principaux pays exportateurs seront à leur niveau le plus élevé en trois ans, principalement du fait d’une forte hausse dans l’UE, où les offres à l’intervention se sont accélérées.
Maïs : production record
La production mondiale 2004 de maïs est estimée à 11 Mt de plus que les prévisions antérieures, à un record de 707 Mt, une croissance atteignant 83 Mt sur 2003. Des chiffres de production révisés à la hausse pour la Chine, les États-Unis et l’Ukraine comptent pour l’essentiel de ce total majoré, mais l’amélioration notable des perspectives en Argentine a gonflé le chiffre de quelque 1,5 Mt alors que les pluies bonifiaient les perspectives en Afrique du Sud. La consommation va aussi augmenter sensiblement en 2004/2005, d’environ 33 Mt, au fil de la hausse de l’utilisation dans l’alimentation animale au sein de l’Union européenne, aux États-Unis et au Brésil. Les prévisions d’échanges mondiaux de maïs se sont encore érodées, à 76,3 Mt (80,2 Mt), les exportations américaines s’emparant d’une quote-part inférieure aux attentes. En revanche, les perspectives avancées pour l’Argentine et la Chine augmentent. La hausse massive de la production mondiale se traduira par une augmentation de 30 Mt des stocks de report cumulés, la première hausse en quatre ans. Ce volume représente 9 Mt de plus qu’en novembre, principalement du fait de la hausse des disponibilités américaines.
Orge : consommation en recul
Une moisson moindre que prévu en Australie a contribué à saper le total mondial, mais la production affichera tout de même une hausse de 10 Mt, à 150 Mt.
La consommation, toutefois, reculera en 2004/2005, du fait d’une diminution dans l’UE. Des importations d’orge fourragère en légère hausse par les pays d’Asie du Nord-Est et d’Afrique du Nord, et un redressement des achats d’orge brassicole par la Chine vont relever les échanges mondiaux d’orge de 0,7 Mt à 15,8 Mt. Néanmoins, on s’attend à une diminution du commerce mondial de malt d’orge en 2004/2005 (non compris dans le total des échanges mondiaux), en raison d’une réduction des importations de la Russie et du Vénézuela. Les stocks mondiaux devraient augmenter ; ceux de l’UE devraient presque doubler pour atteindre 8,3 Mt.
Perspectives de production en 2005/2006
Les conditions pour les moissons 2005 de l’hémisphère Nord restent favorables mais la production de blé devrait reculer car les rendements ont peu de chance d’égaler leur record de 2004.
Les superficies sous blé d’hiver aux États-Unis, en repli de 4 %, s’avèrent inférieures aux attentes, en raison des conditions trop humides durant les semis. Les principales hausses de superficies interviendront dans les pays de la CEI et en Chine tandis que celles de l’UE ne devraient pas changer.
La production mondiale, basée sur des hypothèses de rendement moyen, devrait être de l’ordre de 599 Mt, quelque 22 Mt de moins que le record de 2004.
Situation mondiale du riz
Bien que les échanges mondiaux aient reculé de 6 %, en raison des achats moindres de l’Indonésie, du Bangladesh et du Brésil, les exportations de riz thaï ont établi un nouveau record de 10 Mt, attribué à la concurrence réduite de la Chine et de l’Inde. Compte tenu de la contraction attendue des disponibilités exportables, notamment en Thaïlande et au Vietnam, et de la probabilité d’une importante moisson chez les principaux importateurs tels que l’Indonésie et les Philippines, les échanges mondiaux de riz devraient encore reculer en 2005. L’endommagement des cultures lors du terrible tsunami ne devrait pas avoir une incidence notable sur la production ou les échanges régionaux de riz.