Marchés
Chine et climat, les deux incertitudes qui vont marquer les marchés céréaliers en 2013
« L’année passée s’est caractérisée par un calme géopolitique, au moins dans les conséquences d’un certain nombre d’évènements sur les marchés. En réalité, les deux incertitudes qui ont marqué 2012 sont la Chine et le climat. Ce sont, à mon sens, les clefs de lecture transversales du Cyclope 2013, qui doivent permettre aux opérateurs de suivre ce qui se passera sur les marchés dans les mois à venir », a expliqué Philippe Chalmin, professeur à l’Université Paris-Dauphine et coordinateur général de Cyclope, lors de la présentation de la 27e édition, le 14 mai à Paris.
La Chine, clef majeure des marchés mondiaux
« La Chine, sur certains marchés a été en 2012 et restera en 2013 la variable majeure, soit directement par le biais de ses besoins officiels, soit indirectement par le biais de la stratégie de ses stocks », souligne l’économiste. Et de rappeler : « La constitution de réserves stratégiques a permis l’an passé de sauver le marché du coton. »
Malgré « une croissance de 7,7 % au premier trimestre », Philippe Chalmin maintient « une prévision de croissance annuelle en Chine de 9 % », contre 8-8,5 % pour d’autres économistes. « Hier, il y avait encore un pic de pollution à Pékin, ce qui veut dire que le plan de relance est en cours », argumente-t-il.
Le weather market, la variable incontestée
« Pour l’instant, nous avons d’excellentes prévisions, donc a priori des récoltes 2013 record qui devraient permettre de reconstituer des stocks historiquement très bas dans les pays exportateurs. » Mais rien n’est encore joué. « Va-t-il pleuvoir cet été dans les grandes plaines américaines ? Aura-t-on une climatologie correcte sur la mer Noire ? Ce sont là des questions fondamentales », insiste Philippe Chalmin, qui illustre son propos par le marché des produits laitiers : « Une sécheresse en Nouvelle-Zélande et le prix du beurre et de la poudre de lait atteint les 5.000 dollars la tonne. »
Une incertitude d’autant plus inquiétante qu’« aujourd’hui, 2012 et 2013 le montrent bien, nous sommes encore dans cette phase haute de tension des marchés de matières premières ». À l’image « des céréales, grand acteur de l’année 2012, dont les tensions ont peut être été les plus fortes », en raison « de la sécheresse aux États-Unis et des problèmes climatiques en mer Noire ».