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Chien

Temps de chien pour les caricaturistes du désormais illustre «Jyllands-Posten» de Copenhague, qui ont provoqué d’un coup de crayon maladroit, un tsunami planétaire... Consèquence: un sacré coup de chien dans les relations Occident-Orient. Qui risque, si l’on en juge à l’exploitation irrationnelle et passionnelle, qui en est faite par certains incendiaires, de faire un mal de chien en apportant de l’eau au moulin de tous ceux qui rêvent d’un funeste choc des civilisations. Coïncidence: ce coup de chien intervient au moment même, où la Chine, son 1,5 milliard d’habitants et tous les pays de sa zone d’influence —comme l’immense diaspora chinoise— sont entrés depuis une douzaine de jours dans l’année du chien. En effet, selon le calendrier asiatique, l’année du chien succède à celle du coq (2005) qui avait été elle-même précédée par l’année du singe (2004). Un signe, qui selon le zodiaque chinois, symbolise la quiètude du foyer, la loyauté et le dévouement. Un avènement célébré avec force pétards assourdissants, traditionnelles processions de dragons multicolores, débauche d’illuminations et de lanternes rouges et or dans tous les «Chinatown» du monde. Ainsi, dans le XIII e arrondissement de la Capitale et certaines rues de Belleville et du Marais. Il en a été de même dans certaines villes de province. Un évènement salué pour la seconde année consécutive par la Poste, qui a émis un timbre de 0,53 euro dessiné par Zhongyao Li, peintre-calligraphe qui enseigne au Centre culturel de Chine à Paris. Une année du chien, qui nous a donné l’occasion —via les médias— de nous promener sur ces marchés de l’Empire du Milieu, où l’on assomme les chiens, puis on les dépèce vivants, cet animal étant particulièrement prisé par les gastronomes de ce pays «pour sa viande tendre et goûteuse». Selon les superstitions chinoises, ce type de cuisine —le Saint-Bernard étant un must dans les restaurants étoilés— va de soi tout particulièrement pendant l’année du chien. D’ailleurs, la consommation de chien est classée par le ministère de l’Agriculture pékinois avec celle d’autres animaux de boucherie comme la vache ou le mouton... Ce qui n’empêche pas certaines élégantes de se promener dans les rues des mégapoles chinoises avec des chiens de race (huskys, lévriers, bouviers, dogues, etc.). Et ces véritables miraculés de la casserole sont bichonnés comme le sont nos animaux de compagnie. Il existerait plus de cinquante élevages de Saint-Bernard en Chine destinés aux agréments du palais, le gouvernement chinois restant sourd aux protestations des associations de protection des animaux du monde, helvétiques en particulier, le chien-sauveteur étant originaire de Suisse. Si le chien est un mets de choix pour les Chinois, ailleurs et heureusement, il reste toujours le meilleur ami de l’homme. Parfois, on en fait même trop. Ainsi, en Italie, le jour de la saint Antoine, la gent canine est particulièrement bien représentée lors de la messe spéciale pour les animaux de compagnie (17 janvier) célébrée dans les églises de la péninsule. En France, certains ont trouvé... une niche juteuse dans le business canin. Ainsi, on apprend qu’un hôtel réservé aux seuls chiens avec de vraies chambres vient d’ouvrir à Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor). Le prix d’une journée va de 15 à 37 euros et 54 euros pour une single... Et à Paris, la première crèche pour chiens connaît un franc succès. Dans le quartier branché du Marais, une boutique «fashion» prône la «doggie attitude» en proposant pour nos toutous des «créations classiques, sexy ou glamour». Les collections des jeunes stylistes se nomment: Reservoir-dogs, Hot-dogs, etc. Au rayon accessoires, on trouve colliers et laisses O’Cabot Chic. Mieux encore, on a pu voir récemment à la télé des compor-tementalistes ou sortes de psy pour clebs et, dans la presse, des chiens-mannequins présentant avec aplomb des colliers sertis de pierres précieuses, œuvres des plus grands joailliers de la place Vendôme. Comme quoi, si certains chiens sont vraiment traités comme des chiens —et bien pire encore— d’autres n’ont vraiment pas une vie... de chien. Moralité: l’inégalité et l’injustice ne touchent pas seulement les humains.

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