Céréales Vallée valorisera aussi les oléoprotéagineux
Le pôle de compétitivité Céréales Vallée, dédié aux grandes cultures en Limagne, sort de ses frontières pour investir le champ de la protéine végétale, avec les oléoprotéagineux.
Hébergé par Clermont Auvergne Métropole pour son assemblée générale, le 13 mars, Céréales Vallée a pris le cap d’investir désormais les oléoprotéagineux, essentiels dans le développement de la protéine végétale. « Gagnons la bataille du rendement en raisonnant de façon plus globale », a proposé Jean-Yves Foucault, président du Pôle céréales et grandes cultures. « Valoriser la protéine est un enjeu de filière, pour inventer l’agriculture au service d’un marché », a-t-il souligné.
Un consultant du Bipe, un cabinet de conseil, a mentionné le groupe Avril, qui a fondé son expansion sur le tournesol et le colza, avant de citer le cas du Canada et de la lentille. Ce produit a fédéré chercheurs, entreprises et producteurs, comme veut le faire ici Céréales Vallée.
De la protéine végétale en grandes cultures
Sur les oléoprotéagineux, David Gouache, directeur adjoint de Terres Innovia, a noté que la protéine végétale est pleine d’atouts comme tête d’assolement, mais vécue comme une contrainte. Se penchant sur la consommation, Marie-Hélène Jeuffroy, directrice de recherche à l’Inra, a rappelé qu’en 1914 les Français consommaient 7 kg de légumineuses par an, cinq fois plus que maintenant. Évoquant les approvisionnements, Antoine Wassner, à la tête de Sabarot, premier client d’Axéréal en lentilles du Berry, veut produire localement ce dont l’Europe a besoin. Nostalgique, David Gouache s’est souvenu avoir ramassé du pois à la ferme de ses parents, et s’est demandé si les paysans avaient tué le produit. « Les coopératives restent les acteurs de la commercialisation de leurs productions », a répondu Jean-Marc Dupré, agriculteur en Eure-et-Loir et administrateur d’Axéréal. Il a noté que les transformateurs ne peuvent pas « traiter un camion de pois par-ci par-là », ce qui limite l’incorporation de protéines végétales non-céréalières dans les rations animales. En conclusion, Jean-Yves Foucault a pointé qu’en production végétale il faudrait du temps pour changer les habitudes. Renaud Gérard, président d’un lycée agricole, a jugé difficile de s’adapter à des variétés délaissées.