Cotidienne

Céréales - Reprise généralisée des prix du blé et du maïs sur Euronext

Les prix du blé tendre ont fait volte-face à la hausse sur Euronext et le marché physique français entre le 10 et le 11 juin, dans le sillage du contrat blé sur le CBOT (couverture de positions courtes et achat à bon compte). Le gel récent en Russie aurait affecté 15 à 30 % des surfaces de cultures d’hiver, selon les dernières annonces. De plus, la demande internationale est présente. Alors que la Jordanie est à la recherche de marchandise, l’appel d’offres de l’Egypte s’est soldé par l’achat de 400 000 t de blé, à 268,83 $/t C&F en moyenne, auprès de la Roumanie (180 000 t), de l’Ukraine (120 000 t) et de la Bulgarie (100 000 t), à livrer courant août.  
Les cotations de l’orge fourragère sur les places hexagonales ont suivi la tendance haussière du blé tendre. Celles du blé dur national n’ont pas évolué d’un jour sur l’autre. Les exportations européennes de blé tendre et d'orge s’affichent, au 9 juin, toujours en retrait significatif d’une campagne sur l’autre.
Agreste a révisé en légère baisse la sole française de blé tendre pour la récolte 2024 (à 3,396 Mha) qui reste en repli de plus de 7 % par rapport à l’an dernier, mais en légère hausse celle d’orge (à 1,800 Mha), en retrait également d’une récolte sur l’autre, mais dans une moindre mesure. La surface de blé dur n’a pas enregistré de modification entre les estimations du 1er mai et du 1er juin. Par ailleurs, Agreste estime la production d’orge d’hiver française en 2024 à 8,6 Mt, en nette baisse par rapport à la récolte 2023 (-10,7 %).
Le Coceral estime, sur la base d’une surface de 4,399 Mha, que la production française de blé tendre s’établirait à 30,353 Mt en 2024, contre 35,052 Mt en 2023 ; le tonnage de l’UE-27 s’établirait à 122,635 Mt cette année, contre 126,003 Mt l’an dernier. En orge, la production française atteindrait 11,016 Mt (12,335 Mt l’an dernier) et 52,185 Mt à l’échelle européenne (47,503 Mt). Celle de blé dur s’élèverait à 1,150 Mt (1,284 Mt en 2023) et 7,273 Mt à l’échelle européenne (7,345 Mt).

Les prix du maïs ont également retrouvé le chemin de la hausse sur Euronext et le marché physique français entre le 10 et le 11 juin. Le contrat maïs sur le CBOT a en revanche reculé dans le même temps (pression de la récolte brésilienne, météo à venir favorable à la levée du maïs états-unien).
Agreste a révisé en légère baisse la sole française de maïs pour la récolte 2024 (à 1,438 Mha), qui reste supérieure de plus de 9 % à celle de l’an dernier.
Le Coceral estime, sur la base d’une surface de 1,453 Mha, que la production française de maïs s’établirait à 13,077 Mt en 2024, contre 12,907 Mt en 2023 ; le tonnage de l’UE-27 s’établirait à 64,758 Mt cette année, contre 63,773 Mt l’an dernier.
 
Les opérateurs sont dans l’attente, ce jour, des bilans céréaliers de FranceAgriMer et du rapport mensuel sur l'offre et la demande agricoles mondiales de l’USDA. Outre-Atlantique, ils s’attendent à une révision à la baisse des productions de maïs argentine et brésilienne, et à la hausse des exportations états-uniennes en la matière ; quant au blé, la production états-unienne pourrait être révisée à la hausse.

Côté macroéconomie, l’euro a continué de s’effriter face au dollar, passant de 1,076 $ lundi à 1,074 $ mardi, ce qui rend les marchandises européennes et en l’occurrence françaises davantage compétitives sur le marché mondial.
Les cours du pétrole ont de nouveau progressé, mais dans une moindre mesure que les jours précédents, le marché attendant des signes tangibles d’un renforcement de la consommation de brut, selon l’AFP. C’est dans ce cadre que l'Agence états-unienne d'information sur l'énergie (EIA) a relevé sa projection de demande pour 2024, à 102,98 millions de barils par jour (mbj), contre 102,84 (mbj) estimés en mai, en raison de la hausse présumée des besoins en Chine et en Inde. Par ailleurs, les investisseurs attendent les décisions de la Réserve fédérale états-unienne (FED) qui a entamé mardi sa réunion de politique monétaire de deux jours. La majorité des observateurs tablent sur un statu quo de la FED avant peut-être une première baisse des taux directeurs de l'institution en septembre, rapporte l’AFP.
  
Fondamentaux 

• France, blé tendre, surface : 4,396 Mha estimés au 1er juin pour la récolte 2024, contre 4,399 Mha au 1er mai et 4,756 Mha pour la récolte 2023 (source : Agreste) ;
• France, blé dur, surface : 231 000 ha estimés au 1er juin pour la récolte 2024, identique à l’estimation du 1er mai, contre 236 000 ha pour la récolte 2023 (source : Agreste) ;
• France, orge, surface : 1,800 Mha estimés au 1er juin pour la récolte 2024, contre 1,788 Mha au 1er mai et 1,814 Mha pour la récolte 2023 (source : Agreste) ;
• France, maïs, surface : 1,438 Mha estimés au 1er juin pour la récolte 2024, contre 1,439 Mha au 1er mai et 1,313 Mha pour la récolte 2023 (source : Agreste).

Commerce international 

• Egypte, blé, achats : 120 000 t en origine Ukraine (269,65 $/t C&F), à charger entre le 11 et le 20 août, 180 000 t en origine Roumanie (269,65 $/t C&F) et 100 000 t en origine Bulgarie (266,38 $/t C&F), à charger entre le 1 et le 10 août (source : Gasc).

Marchés physiques français du 11 juin 2024 (base juillet pour les céréales)

Cotations des issues de meunerie du 11 juin 2024

Cotations commerciales des produits laitiers du 6 juin 2024

Evolution dollar / euro du 11 juin 2024

Clôture du marché à terme de Chicago du 11 juin 2024

Clôture du marché à terme Euronext du 11 juin 2024

Cotations des marchés internationaux du 11 juin 2024