Céréales : repli des exportations en 2004
Selon Ubifrance, les expéditions céréalières françaises ont enregistré une baisse de 11,3%, à un peu plus de 26 Mt.
SUR L’ENSEMBLE de l’année 2004, la balance agroalimentaire de la France enregistre un excédent de 8 MdE, inférieur de 532 ME et de 6,3% à celui de 2003. D’une manière générale, l’année 2004 s’est déroulée dans un contexte de manque de dynamisme des échanges, indique Ubifrance (L’agence française pour le développement international des entreprises) dans son bulletin consacré aux résultats annuels 2004 du commerce extérieur agroalimentaire de la France. Les exportations ont légèrement diminué (-0,9%) pour s’établir à 38,4 MdE. Les importations ont, dans le même temps, timidement augmenté de 0,6% pour atteindre 30,4 MdE.
Avec 13,8 Mt exportées, le blé tendre reste le produit phare
Le commerce des céréales est fortement influencé par le contexte international, qui s’est caractérisé en 2004 par une fin de campagne 2003/2004 difficile avec peu de disponibilités et une récolte de céréales abondante en 2004 dans tous les pays avec une pression sur les prix. L’intégration des nouveaux Etats membres, avec de nouvelles concurrences intracommunautaires, a également contribué à la baisse de performance du secteur des grains. Sans oublier la dégradation de la parité euro/dollar et le niveau élevé des taux de fret.
Dans ce contexte, les exportations françaises de céréales ont accusé l’an dernier une baisse de 11,3% à un peu plus de 26 Mt (contre 29,4 Mt en 2003). En valeur, le recul a été limité à 1,8%. Ce sont nos exportations vers les pays tiers qui ont été le plus touchées (-36,5% à 6,35 Mt), alors que les ventes sur l’Union européenne progresseraient légèrement (+1,9% à 19,7 Mt).
Avec près de 13,8 Mt exportées, le blé tendre reste le produit phare de nos exportations. En 2004, il a subi les conséquences en premier lieu des disparités monétaires, de l’abondance de l’offre mondiale et de la politique agressive de l’Argentine sur nos marchés traditionnels du Bassin méditerranéen. Mais l’année 2004 a aussi été marquée par des contrats décrochés avec l’Egypte et la Chine, valorisant la qualité des blés français et la pugnacité des exportateurs, et ce, en dépit d’une concurrence accrue.
Du fait d’une récolte record dans tous les pays, les échanges mondiaux de maïs ont été réduits par rapport à 2003. Le maïs français n’a pas échappé à cette tendance générale : baisse de 15% des tonnages exportés l’an dernier (6 Mt, contre 7 Mt en 2003). Les craintes inspirées par l’entrée de la Hongrie ont toutefois été atténuées en fin d’année par des dégagements massifs de ce pays à l’intervention, allégeant la pression concurrentielle sur nos marchés européens traditionnels (Espagne, Pays-bas, Royaume-Unis, Allemagne).
Bien qu’en baisse en 2004 (4,9 Mt, contre 5,5 Mt en 2003), l’orge reste un pilier de l’exportation française de céréales. Nos expéditions vers les pays tiers ont particulièrement souffert d’un marché plus lent du fait de l’abondance de l’offre en blé et maïs pour l’alimentation fourragère des animaux d’élevage. Les disparités monétaires ont également pesé sur nos résultats à l’exportation, malgré l’ouverture en novembre d’une adjudication de restitution pour l’exportation vers le Maghreb, le Proche et le Moyen Orient. Par contre, il convient de souligner nos performances sur les différents marchés de l’Union européenne : augmentation de 41% des tonnages livrés par rapport à 2003.