Céréales – Des stocks hexagonaux 2023-2024 toujours plus abondants, selon FranceAgriMer
La consommation de la meunerie de blé tendre a été revue à la baisse entre janvier et février 2024. En maïs, FranceAgriMer a corrigé la collecte hexagonale à la hausse sur la période.
La consommation de la meunerie de blé tendre a été revue à la baisse entre janvier et février 2024. En maïs, FranceAgriMer a corrigé la collecte hexagonale à la hausse sur la période.
FranceAgriMer (FAM) a de nouveau relevé ses prévisions de stocks de céréales de fin de campagne commerciale française 2023-2024 entre les mois de janvier et de février 2024, peut-on lire dans ses bilans mensuels publiés le 14 février 2024. Dans le détail, ceux en blé tendre sont désormais attendus à 3,496 Mt, contre 3,435 Mt précédemment, constituant un plus haut depuis l campagne 2004/2005. Ceux en maïs passent de 2,183 Mt à 2,367 Mt, et en orge de 2,107 Mt à 2,114 Mt. Seul le bilan en blé dur se tend légèrement, les réserves étant espérées à 118 000 t, contre 124 000 t le mois antérieur.
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Concernant le blé tendre, une bonne partie de l'alourdissement des stocks prévisionnels hexagonaux s’explique par un effritement de la consommation de la part de la meunerie, qui passe de 2,78 Mt à 2,75 Mt, et de l’amidonnerie/glutennerie, passant de 2,38 Mt à 2,32 Mt, rapporte FAM. « Il s'agit d'un plus bas historique pour l'amidonnerie. Le débouché n'est guère porteur en ce moment, lié aux difficultés du secteur carton/emballage en Allemagne, gros client de l'amidonnerie française », commente Adèle Dridi, chargée d’études économiques céréales au sein de FAM, lors d'une conférence de presse le 14 février 2024. La demande des fabricants d’aliments pour animaux (FAB) est stable à 4,55 Mt. Côté exportations, celles vers les pays de l’UE décrochent de plus de 200 000 t mensuellement, à 6,315 Mt, conséquence de la forte concurrence émanant de l’Europe de l’Est, notamment d’Ukraine. L'Espagne et l'Italie semblent moins s'intéresser que prévu aux blés français.
Encore 20 Mt de blé tendre en stock en Russie
En revanche, les expéditions vers pays-tiers sont revues à la hausse de 150 000 t, à 10,25 Mt. « Il se pourrait que ce chiffre soit relevé dans les prochains mois. (...) Les perspectives sont bonnes vers la Chine et le Maroc », se réjouit Adèle Dridi. L'activité portuaire hexagonale ces dernières semaines s'est effectivement révélée relativement dynamique, faisant monter les primes. Attention néanmoins, « il reste un peu moins de 20 Mt en Russie de blé tendre, qui sera donc encore très présente sur la seconde partie de campagne et fera pression sur les prix », soulève Marc Zribi, chef de l'unité grains et sucre du conseil spécialisé grains et grandes cultures de FAM. Ajoutons à cela des stocks en dépôt dans l'Hexagone qui restent à des niveaux historiquement élevés, surtout sur la façade ouest, rapporte FAM.
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Du côté du maïs, la consommation de l’amidonnerie régresse de 50 000 t entre janvier et février 2024, à 1,55 Mt, pendant que la collecte a été revue à la hausse de 100 000 t sur la période, à 10,545 Mt selon FAM. Celle des FAB se stabilise à 2,73 Mt. En revanche, les exportations décrochent, de respectivement 15 000 t et 20 000 t vers les clients de l’UE et des pays-tiers, à respectivement 3,512 Mt et 350 000 t, là aussi en raison de la concurrence d’Europe de l’Est.
Cette forte compétitivité émanant d'Ukraine a d’ailleurs fait réagir le même jour l’AGPB (Association générale des producteurs de blé), et l’AGPM (Association générale des producteurs de maïs), via leurs présidents respectifs Eric Thirouin et Franck Laborde. Si les organisations ne remettent pas en question la nécessité d’aider l’Ukraine, elles expliquent que la concurrence s’avère trop féroce pour être supportée par les céréaliers français, et réclament des clauses de sauvegarde.
En orges, les bilans évoluent dans des marges plus étroites. Le principal changement provient de la révision mensuelle à la baisse des exportations vers les pays de l’UE de 10 000 t, à 3,133 Mt. « L'appétit chinois ralentit, il faut voir si cela se confirme lors de la suite de la campagne. De plus, l'Espagne et le Portugal semblent moins demandeurs. Néanmoins, l'intérêt allemand contrebalance en partie le moindre intérêt de la péninsule ibérique », explique Adèle Dridi.