Céréales et oléoprotéagineux bio : marché calme dans l’attente de la fin imminente des récoltes
Alors que les récoltes bio d’été sont quasiment finies sur le territoire français, hormis dans le Nord où les moissons plus tardives se poursuivent encore, les premiers bilans s’affinent
À l’unisson, les collecteurs qualifient ce millésime de très hétérogène : si, en bio, les disparités entre les terroirs, les exploitations, voire les parcelles, sont très fréquentes, et ce, en raison surtout d’une fertilisation non homogène et moins azotée qu’en conventionnel, les résultats 2022 sont encore plus marqués par de grosses différences de rendements et de qualité. Dans un contexte de sécheresse et de pics de chaleur, le type de sol – plus ou moins profond – fait toute la différence, ainsi que le moment et le niveau des précipitations.
En blé tendre, dans certaines zones, les résultats sont qualifiés de catastrophiques, avec des chutes de rendements de moitié par rapport à une année normale [NDLR : si tant est que ce type d’année existe encore !], aux alentours de 10-15 q/ha. En revanche, en sols plus riches, les rendements peuvent être supérieurs à la moyenne, atteignant 40 à 45 q/ha en moyenne, avec des pics à 60 q/ha sur des blés de luzerne.
Taux de protéines limité en blé tendre 2022
Dans ce contexte, la récolte de blé tendre bio s’annonce correcte en volume, mais avec des niveaux de protéines plutôt moyens à faible, en corrélation avec le rendement, et aussi parfois, de façon encore inexpliquée, liée plutôt aux pointes de chaleur. L’autosuffisance de la France sur cette espèce phare ayant rendu les meuniers bio plus exigeants sur le taux de protéines minimum, des déclassements sont réalisés en blé fourrager, vers les fabricants d'aliments pour animaux bio français, et aussi vers des pays européens, et ce, à des prix soutenus. En meunerie, les acheteurs rassurés par la disponibilité restent attentistes, alors que certaines propositions de prix sont à la baisse. Le ralentissement de la demande en alimentation humaine, souvent constatée aussi en période estivale, repousse les prises de position, en dehors des contrats pluriannuels.
En protéagineux, pois et féveroles, les prix s’envolent : à l’instar de l’an dernier, non en raison de l’humidité mais, cette fois, lié au manque d’eau, les rendements sont très bas en moyenne. En revanche, le colza bio tire son épingle du jeu, avec exceptionnellement, de bons résultats globaux.