Céréales et oléoprotéagineux : la volatilité du marché conventionnel perturbe le bio
La fixation des prix pour la nouvelle récolte est d’autant plus compliquée que la marché du conventionnel fait le yoyo. Cette conjoncture perturbe la filière bio, dont l’objectif est d’offrir une plus-value suffisante minimale à ses producteurs, afin de sécuriser durablement la production.
Dans ce contexte perturbé, le marché bio des céréales et oléoprotéagineux tourne au ralenti, alors que les premières récoltes d’orge et de pois, plutôt très précoces cette année, ont démarré fin mai dans le sud de la France.
Malgré les intempéries de début juin, et des cultures ravagées par la grêle et le vent dans certaines zones très localisées, les pluies ont pu soulager les cultures, surtout celles de printemps, maïs, soja, tournesol. Pour autant, l’état des productions est très hétérogène, et les estimations de récoltes bio, en volumes et en qualité, sont très difficiles à réaliser, variant selon les territoires.
Comme rien n’est joué tant que la récolte n’est pas engrangée, sur ce marché physique, vendeurs et acheteurs restent attentistes, alors qu’une partie des engagements est déjà contractualisée sur une durée pluriannuelle.
Côté meunerie, selon la dernière synthèse mensuelle de France Agrimer, le marché en blé reste en croissance, enregistrant une hausse moyenne de 6 % depuis le début juillet 2021, avec néanmoins un recul en févier et mars, et une reprise en avril. Concernant toutes les céréales, la progression des utilisations en meunerie est 5 %.
Côté fabricants d’aliments du bétail, malgré la grippe aviaire sur certains territoires, les utilisations du blé fourrager ont aussi augmenté ces trois derniers mois, de 8 % au 1e mai depuis le début de la campagne. Si on note un niveau élevé de stocks chez les collecteurs, il serait dû en grande partie aux reports et retards d’exécution des contrats de la récolte 2021 liés à une forte collecte 2021, et à un ralentissement du marché. À noter qu’un flux d’exportation vers les pays du nord de l’Europe, cherchant à compenser leurs approvisionnements venus de l’Est, notamment d’Ukraine, contribue à réduire ces stocks.