Céréales et oléoprotéagineux bio : des récoltes abondantes, un marché en déprime
Alors que les dernières récoltes s’achèvent et que la météo très pluvieuse empêche les semis d’automne, en céréales et protéagineux, la filière bio s’inquiète des difficultés du marché à redresser la barre.
Alors que les dernières récoltes s’achèvent et que la météo très pluvieuse empêche les semis d’automne, en céréales et protéagineux, la filière bio s’inquiète des difficultés du marché à redresser la barre.
Si les bilans ne sont pas encore réalisés définitivement sur la collecte bio 2023, elle apparaît d’ores et déjà exceptionnelle, en rendements et en volumes, hormis pour certaines espèces comme le colza. Côté consommation, le retournement de marché, pas ou très peu anticipé dans l’euphorie de l’essor des années précédentes et des prix très attractifs, laisse les filières sonnées. Surtout celles touchées de surcroît par la grippe aviaire. Si la volaille de chair est boudée, produit d’appel en bio, la part de marché des œufs bio reste forte : elle atteint 19,4 % début 2023, en légère baisse néanmoins vis-à-vis de fin 2022, où elle dépassait les 20 %.
Baisse attendue des surfaces bio pour la récolte 2024
Dans ce contexte incertain, les fabricants d’aliments pour animaux restent prudents, se couvrent à fur et à mesure, en s’adaptant aux marchés. Fin septembre, selon FranceAgriMer, leurs utilisations en céréales bio auraient chuté de 22 % par rapport à l’an dernier. Les indices mensuels d’Itavi, relatifs aux matières premières pour l’alimentation des poulets de chair bio et pondeuses, accentuent au 3e trimestre leur repli, démarré début 2023.
Côté alimentation humaine, en dehors des contrats pluriannuels à des niveaux supérieurs, les affaires sont réduites aux réapprovisionnements, avec des prix spot qui peuvent être très bas en dégagement, tout comme à l’export. D’autant plus qu’on observe l’arrivée de volumes bio ukrainiens sur le Benelux. D’après les opérateurs, les niveaux de déclassement en conventionnel sont importants, tout comme les arrêts annoncés de production bio, sans chiffres précis.
La météo défavorable pour les semis risque de rebattre les cartes, en réduisant aussi les récoltes de la prochaine campagne.
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