Céréales en Europe - Des conditions météos défavorables mais des rendements meilleurs
Le bulletin JRC Mars de mars 2024 relève des conditions défavorables pour les cultures depuis le démarrage de la saison. Tour d’horizon.
Le bulletin JRC Mars de mars 2024 relève des conditions défavorables pour les cultures depuis le démarrage de la saison. Tour d’horizon.
Le bulletin du Joint research center Mars (pour Monitoring Agricultural ResourceS) de l’Union européenne, plus connu sous l’appellation JRC Mars, un nouveau bulletin mensuel le 26 mars 2024 sur les conditions de cultures en Europe et sur le pourtour de la Méditerranée. Il en ressort qu’en dépit de conditions météorologiques plus qu’humides, les rendements des moissons à venir sont prévus en hausse par rapport à l’an passé.
Depuis le début de la campagne de semis en Europe, les « zones de cultures d’hiver dans plusieurs parties de l’Europe sont négativement impactées par des conditions météos défavorables » peut-on lire en introduction de ce bulletin qui poursuit ensuite : « dans le Nord, les champs les plus affectés pourraient être re-semés avec des cultures de printemps ou à l’été. Dans le Sud, les impacts pourraient se ressentir dans les potentiels de rendement. Mais comme il est encore tôt dans la saison, les prévisions de rendements présentées ici sont basées sur des tendances historiques ».
De la pluie, encore de la pluie, toujours de la pluie
Les cultures d’hiver et de printemps sont toujours affectées par des conditions humides persistantes en France et en Allemagne souligne le bulletin qui pointe aussi des précipitations fortes qui font pression sur le développement de ces cultures en Pologne. En revanche, on note des inquiétudes quant à un déficit de pluie sur le long terme dans le sud-est de la Roumanie. Alors que les niveaux d’eau commençaient à inquiéter en Espagne et au Portugal, le retour des pluies, « significatives et bien réparties », depuis décembre marque peut-être un tournant dans le développement des cultures. En Italie, l’hiver a été plutôt sec et des pluies récentes font du bien et permettent d’espérer que la campagne se poursuivent normalement.
Du côté du Royaume-Uni, la situation est similaire à celle de la France ou encore de l’Allemagne : des pluies excessives pendant la période hivernale « mettent en danger » les cultures d’hiver comme de printemps. Idem pour le Danemark et la Suède en termes d’excès d’humidité mais les cultures, notamment d’orge, ne semblent pas menacées… pour le moment. En Ukraine, les conditions ont été plutôt favorables aux cultures cet hiver mais attention à certains excès de pluies dans certaines régions. En Turquie, la croissance des cultures est déjà très avancée. Des conditions plutôt favorables ont favorisé l’essor des cultures dans la partie de la Russie européenne (des précipitations mais aussi des températures clémentes).
En revanche, les perspectives sont négatives au Maroc et à l’ouest de l’Algérie, avec souvent des températures beaucoup trop élevées pour la saison et des phénomènes de sécheresse sévères. On assiste cependant à une amélioration dans le reste du Maghreb.
Des rendements en hausse
En dépit de cet hiver plutôt doux et aux précipitations abondantes, globalement parlant, le bulletin de JRC Mars publie des prévisions de rendements plutôt en légère progression pour la moisson 2024, tout en précisant qu’ils sont basés sur des tendances historiques.
Le rendement global des céréales dans l’UE pourrait atteindre 5,57 t/ha contre 5,50 t/ha en 2023 et 5,5 t/ha en moyenne cinq ans. Pour ce qui concerne le blé, les rendements seraient respectivement de 5,7 t/ha, 5,6 t/ha et 5,65 t/ha. Dans le détail, le rendement du blé tendre atteindrait 5,91 t/ha (versus 5,82 t/ha et 5,87 t/ha) et celui du blé dur 3,44 t/ha (3,29 t/ha et 3,44 t/ha). Le bulletin parle de 5,95 t/ha pour 2024 en orge d’hiver contre 6,05 t/ha en 2023 et 5,91 t/ha en moyenne cinq ans. On note donc un léger recul possible pour la moisson 2024 sur cette céréale par rapport à l’an passé.