Blés, orges et maïs européens en recul
La Commission publie des prévisions de rendement des cultures mises à jour : les vagues de chaleur et de sécheresse de juillet réduisent les productions en Europe
UNE ANALYSE, mise à jour par la Commission européenne au moyen de son système avancé de prévision du rendement des cultures, montre que les températures particulièrement élevées que l’on a connues en juillet ont eu des effets sensibles sur les rendements agricoles de l’Union européenne cette année. Par rapport à l’analyse précédente réalisée fin juin, le système européen de surveillance des cultures laisse présager une réduction supplémentaire de la production agricole. Comparativement à 2005, les principales cultures touchées sont les suivantes : blé tendre (-4 %), orge d’hiver (-2 %), maïs grain (-5,1 %), pomme de terre (-4,3 %) et betterave sucrière (-3 %). On s’attend à une production totale de céréales d’environ 9 millions de tonnes (-3,6 %), c’est-à-dire encore moins que la production déjà réduite de 2005. Pour la production, ce sont l’Allemagne, la Pologne, le Royaume-Uni, la France et l’Italie qui apparaissent le plus touchés. Par rapport à la sécheresse de 2003, la zone géographique touchée par la baisse de la production agricole est plus étendue, mais la perte globale de production est moins élevée.
Peu de productions épargnées par la chaleur et la sécheresse
Les prévisions publiées par la Commission européenne présentent des estimations de rendement des principales cultures dans l’UE. Elles les comparent avec la production de l’année dernière et les récoltes moyennes au cours des cinq dernières années. Ces chiffres identifient également les zones le plus touchées par la sécheresse et les températures excessives, et met en perspective la situation actuelle avec les épisodes extrêmes qui se sont produits par le passé.
Le mois de juillet tout entier a été caractérisé par des vagues de chaleur fréquentes et tenaces, accompagnées de sécheresse. En même temps, le manque d’eau et les températures élevées se sont déplacés vers le Nord par le continent, en frappant notamment des régions où les cultures d’hiver étaient encore vulnérables (maturation/maturité). Tant dans le sud que dans le nord de l’Europe, les cultures de printemps/été, en pleine phase végétative ou de floraison, ont souffert de ces conditions. Ces phénomènes climatiques ont également eu des effets sur les réserves d’eau, ce qui a réduit les possibilités d’irrigation, surtout pour le maïs grain, la betterave sucrière et les cultures de pommes de terre.
Au niveau communautaire, par rapport aux moyennes de la période 2001-2005, la Commission européenne prévoit une diminution potentielle des rendements dans le cas du blé tendre, de l’orge et du maïs à raison de 2,3 %, 4,6 % et 0,1 %, respectivement. Une diminution potentielle de 7,4 % est prévue pour l’orge de printemps.
En revanche, pour le blé dur, on prévoit une augmentation potentielle du rendement de 2 %. La diminution globale des rendements apparaît encore plus marquée qu’au cours de la campagne antérieure.
L’Europe occidentale est particulièrement touchée
Les régions le plus touchées par les conditions climatiques défavorables sont : l’Allemagne (-1,8 % pour le blé par rapport à 2005, -5,6 % pour l’orge, -9 % pour la pomme de terre, -4,6 % pour la betterave sucrière), la Pologne (-9,6 % pour l’orge par rapport à 2005, -13,4 % pour le blé tendre, -5 % pour la pomme de terre), le Royaume-Uni (-9 % pour le blé par rapport à 2005, -7,9 % pour la pomme de terre, -4,5 % pour l’orge, -1,3 % pour la graine de colza), la France (-3 % pour le blé tendre par rapport à 2005, -1,4 % pour l’orge d’hiver, -4 % pour la graine de colza, -1,8 % pour la betterave sucrière) et l’Italie (-8,6 % pour le blé tendre par rapport à 2005, -7,5 % pour le maïs grain, -9,6 % pour le tournesol et -25,3 % pour la betterave sucrière).
Plus grande extension des dégâts que durant l’été 2003
Par rapport à la sécheresse de 2003, la zone géographique touchée par les réductions de rendement est plus étendue, car dans les régions les plus septentrionales, les températures élevées ont touché les cultures plus tôt et à des stades de développement plus sensibles. Cependant, les pénuries d’eau ont commencé plus tard, ce qui a eu comme conséquence une réduction des rendements plus faible dans le cas de la plupart des cultures (sauf l’orge de printemps). En fonction des conditions climatiques au cours de la deuxième moitié de l’été, et des éventuelles restrictions d’irrigation pour le maïs, la production totale de céréales peut encore varier dans une fourchette allant de 3 à 5 Mt.
La sécheresse qu’on a connue au mois de mai, qui s’est aggravée en juin et en juillet, a également frappé les surfaces fourragères permanentes (pâturages et herbages), les cultures fourragères herbacées et le maïs vert dans la plus grande partie de l’Europe. Cependant, même si un certain nombre de zones limitées ont été durement touchées, la situation globale n’est pas aussi grave qu’en 2003.