Biodiversité et eau montent en puissance dans les réglementations sur la durabilité
L’association pour la durablité des matières premières de la nutrition animale, Duralim, élargit ses actions à la biodiversité et l’eau tout en poursuivant sa tâche face à la question de la non déforestation et de la réduction de l’empreinte carbone. Autant de points essentiels pour être en règle avec la CSRD (Corporate sustainability reporting directive).
L’association pour la durablité des matières premières de la nutrition animale, Duralim, élargit ses actions à la biodiversité et l’eau tout en poursuivant sa tâche face à la question de la non déforestation et de la réduction de l’empreinte carbone. Autant de points essentiels pour être en règle avec la CSRD (Corporate sustainability reporting directive).

Duralim, qui embrasse toutes les questions de la durabilité des matières premières pour la nutrition animale, a organisé une journée d’information sur les thèmes de l’eau et de la biodiversité, le 6 février à Paris. Ces sujets montent de fait en puissance dans les obligations règlementaires, notamment s'agissant des rapports de durabilité, en lien avec les standards européens imposés par la CSRD (Corporate sustainability reporting directive), explique Quentin Pauchard, responsable Responsabilité sociétale des entreprises (RSE) et économie circulaire de La Coopération agricole (LCA).
Si l’obligation ne s’impose pas à toutes les entreprises, elles sont de plus en plus nombreuses à entrer dans ces critères et certains financements sont fléchés sur les structures qui en publient. Par ailleurs, les acteurs de l’aval peuvent, dans le cadre de leurs propres démarches, exiger de telles implications de la part de leurs fournisseurs.
Obtenir une transparence sur les analyses réalisées
L’idée de base est d’obtenir une transparence sur les analyses que les entreprises réalisent sur leurs impacts et les actions qu’elles engagent, selon des méthodologies normées. « La CSRD vise une transparence et une comparabilité des entreprises », confirme le spécialiste. Et d'ajouter : « L’analyse et le reporting doivent porter sur tous les maillons de la chaîne ». Même si la simplification est à l’ordre du jour européen, le fonds reste que tout le monde va peu à peu entrer dans la danse de la « double matérialité » : les impacts négatifs et positifs de l’entreprise sur son environnement économique, social et naturel.
Le standard européen ESRS E4 concerne par exemple la biodiversité et les écosystèmes dont la déforestation et l’eau. Cette dernière, qui présente une matérialité spécifique (quantitativement comme qualitativement) est quant à elle présente dans d’autres volets, que ce soit l’ESRS 1 sur le changement climatique ou l’ESRS 2 consacré aux pollutions. Les entreprises peuvent dépendre d’un accès à l’eau de diverses manières dont, par exemple, les voies navigables perturbées par des sécheresses qui réduisent leur approvisionnement par cette modalité comme peut le connaître le bassin rhénan.
Des outils de gestion déjà disponibles sur l'eau
Pourtant historiquement, la question de l’eau n’a pas trouver beaucoup d’écho dans le secteur de la nutrition animale : car l’eau est peu chère, plutôt disponible et que le process industriel s’effectue à sec. Des outils sont toutefois déjà disponibles explique Baptiste Guicheteau, responsable eau et biodiversité de LCA.
C’est le cas du rapport « Les 53 mesures pour l’eau » du ministère de la Transition écologique, le plan de sobriété hydrique de la filière alimentaire, disponible en ligne et l’outil également en ligne, Explore2.
Des économies d'eau sont toujours possibles
Collectivement, les usines de nutrition animale françaises consomment environ 1,3 millions de m3/an (hors additifs) dont 0,9 pour les aliments composés et 0,3 pour les prémix et les aliments liquides. Cela représente 0,05 % des prélèvements de toutes les industries selon l’enquête réalisée l’an dernier par les syndicats. Ce qui n’empêche pas de faire des économies grâce, notamment, à l’instrumentation et à la gestion de la vapeur (74 % de la consommation). Le CSNA (conseil scientifique de la nutrition animale) travaille sur les aspects sanitaires pour donner un cadre à la réutilisation de l’eau.