Blé tendre / Exportations
Bilan exceptionnel !
Blé tendre / Exportations
Les sorties de blé français se sont poursuivies sur un rythme soutenu en juin et ont même continué en juillet. La campagne d’exportation sur pays tiers finit sur un niveau quasi record de 9,85 Mt, contre 9,5 prévues en juin et 9,64 Mt en 2008/09. Un excellent résultat facilité par une parité monétaire favorable aux origines européennes et la moindre présence argentine à l’international. Il faut remonter au années 1980 pour observer un tel score, comme l’a souligné Michel Ferret, responsable marchés de FranceAgriMer, le 13 juillet suite à la réunion du dernier Conseil spécialisé céréales de la campagne. Mais dans les années 1980, la ventilation des fournisseurs était bien différente : l'Union soviétique concentrait la moitié du marché.
Les ventes à l’Egypte multipliées par deux
Les ventes françaises à l’Egypte ont quasiment doublé d’une année sur l’autre, avec 1,5 Mt exportées en 2009/2010, contre 960.000 t l’an passé. Et, surprise, l’Algérie, que l’on attendait plus discrète sur le marché mondial après avoir engrangé une bonne récolte, a commandé 3,35 Mt de blé français, dépassant ainsi les 3,2 Mt de 2008/09. Quelque 750.000 t ont d’ailleurs encore été chargées pour partir vers l’Algérie en juin et 100.000 t durant la première semaine de juillet. Concernant le Maroc, le poids de la récolte a cette fois bien pesé sur les besoins, et les exportations françaises sur cette destination ont reculé de 2 Mt durant la précédente campagne, à 1,2 Mt pour celle qui vient de s’achever. Les ventes au Yémen ont progressé de 280.000 t à 550.000 t. Enfin, la Côte-d’Ivoire a acheté plus de 400.000 t (300.000 t) et le Sénégal 350.000 t.
La campagne a par ailleurs été marquée par la forte présence de l’Allemagne sur le marché mondial. Ce pays ne constitue néanmoins pas un réel concurrent sur nos destinations traditionnelles du bassin méditerranéen. A échéance mai, ses exportations sur la Libye étaient passées de 130.000 t l’an passé à 390.000 t, celles à l’Arabie saoudite de 60.000 t à 350.000 t et celles à l’Afrique du Sud de 200.000 t à 950.000 t, profitant sur ce marché de la moindre présence de l’Argentine. Au 30 juin, le pays avait exporté 4,6 Mt et les experts tablent sur plus de 5 Mt pour la campagne. Mais l’Allemagne est comme, voire plus, que la France confrontée au temps sec. Les experts comparent la situation à celle de 2006 où sa production avait chuté à 22 Mt, contre plus de 25 Mt habituellement. La présence germanique pourrait alors être moins pressante en 2010/11. Autre élément souligné par Michel Ferret suscitant des interrogations concernant l’avenir du marché : le fait que la Chine ait passé un contrat avec le Canadian Wheat Board pour la fourniture de 500.000 t, et sa récente commande d’orge fourragère française. Enfin, attention au fret : « L’effondrement des taux est susceptible de faciliter l’accès pour certains de nos concurrents à nos marchés de proximité. » Les USA pourraient se positionner plus facilement sur l’Afrique occidentale, y compris la Côte-d’Ivoire et le Sénégal.