Macroéconomie
Banque mondiale : croissance mondiale en 2021 et 2022… et après ?
La Banque mondiale vient de publier des prévisions de croissance pour le monde entier pour les deux prochaines années. Elle s’interroge aussi sur la décennie à venir, entre possible désillusion et gestion de la dette.
La Banque mondiale vient de publier des prévisions de croissance pour le monde entier pour les deux prochaines années. Elle s’interroge aussi sur la décennie à venir, entre possible désillusion et gestion de la dette.
Dans ses perspectives économiques globales, parues le 5 janvier, la Banque mondiale prévoit une croissance du PIB mondial de -4,3 % en 2020 (contre -5,2 % prévus en juin) et de +4 % en 2021 (4,2 %). La croissance pour 2022 pourrait s’élever à +3,8 %.
Les économies des pays les plus développés enregistreraient une croissance négative de -5,4 % en 2020 et se redresseraient ensuite avec +3,3 % en 2021 et +3,5 % en 2022, des rythmes inférieurs donc à la moyenne mondiale pour les années à venir, alors que la baisse de la croissance a été plus forte pour ce type d’économies que ladite moyenne.
Côté économies des pays émergents, la croissance s’affiche à -2,6 % seulement en 2020 et repartirait sur la base de +5 % en 2021 et +4,2 % en 2022, soit de façon plus dynamique que la prévision globale et que celle des économies des pays les plus avancés.
C’est aussi vrai si l’on compare le rythme de ces pays émergents avec celui des États-Unis (-3,6 % en 2020, +3,5 % en 2021 et +3,3 % en 2022), de la zone euro (-7,4 %, +3,6 % et +4 %) et du Japon (-5,3 %, +2,5 % et +2,3 %) pris séparément.
La Banque mondiale donne des détails sur la reprise de la croissance économique pour certains pays. Le PIB de la Chine progresserait de 2 % en 2020, de 7,9 % en 2021 et de 5,2 % en 2022. C’est -4 % en 2020, +2,6 % en 2021 et +3 % en 2022 pour la Fédération de Russie. Pour le Brésil et l’Argentine, on peut compter sur -4,5 %, +3 % et +2,5 % pour le premier et -10,6 %, +4,9 % et +1,9 % pour la seconde. L’Inde, enfin, afficherait des croissances de -9,6 %, +5,4 % et +5,2 %.
Indicateurs transverses et utilisation de la dette
L’institution donne des prévisions sur certains indicateurs particuliers, transverses : le commerce mondial serait en repli de 9,5 % pour 2020 avant de repartir de l’avant ensuite (+5 % en 2021 et +5,1 % en 2022), alors que l’indice du prix des matières premières hors énergie progresserait de 2,2 % en 2020 puis de 2,4 % en 2021 et de 1,3 % en 2022. Après avoir reculé de 33,7 % en 2020, l’indice du prix du pétrole rebondirait de 8,1 % en 2021 et de 13,6 % en 2022.
Les prix agricoles ont augmenté de 4 % en 2020, sous l’influence combinée d’une offre réduite et d’une demande plus élevée que prévu en produits alimentaires. Dans certaines régions du monde, ces prix ont atteint des pics, alors que les ménages enregistraient des baisses de leurs revenus, accroissant l’insécurité alimentaire. La Banque mondiale s’attend à une légère augmentation des prix agricoles en 2021.
Pour l’avenir, la Banque mondiale craint des conséquences économiques et sociales négatives qui pourraient s’étaler sur toute une décennie. Beaucoup de choses dépendront de la progression de la campagne de vaccination à travers le monde, mais aussi de la capacité des états à trouver un équilibre entre relance de l’économie par la dette et gestion de la réduction de ladite dette.
Enfin, les politiques publiques qui seront mises en place pour favoriser le redémarrage d’une croissance économique plus durable et plus équitable seront des éléments clés des dix années à venir.