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Filière brassicole
Baisse du chiffre d’affaires et perte nette pour Heineken en 2020

Le brasseur néerlandais envisage aussi une réduction de 8 000 postes dans ses effectifs. La France est concernée.

© Heineken

Le brasseur avait averti dès le troisième trimestre : l’année 2020 allait être difficile. Cela se traduit aujourd’hui dans les chiffres concernant les résultats annuels de l’entreprise Heineken. Le chiffre d’affaires 2020 ressort à 23,77 Md€, en baisse de 16,7 % (selon les normes internationales comptables standards IFRS), et une perte nette de 207 M€ est enregistrée dans les comptes annuels.

Le volume de vente de bières a baissé de 8,1 % (le repli se situe dans la moyenne pour les volumes vendus en Europe occidentale). Les volumes de vente sous marque Heineken sont restés globalement stables alors que Heineken 0.0 (bière blonde avec moins de 0,03 % d’alcool) a connu un beau parcours dans le monde avec une croissance à deux chiffres. C’est le cas aussi de la bière Desperado, notamment avec une belle performance en France. Amstel et Edelweiss ont perdu du terrain, notamment en Europe. Au final, le groupe a vendu 221,6 millions d’hectolitres (Mhl) en 2020 contre 241,4 Mhl en 2019.

Comme plusieurs de ses concurrents, Heineken a enregistré une belle progression de ses ventes à travers les nouveaux canaux de distribution le permettant : plateforme en ligne entre professionnels du secteur et plateforme en ligne pour les consommateurs finaux, également.

Pour 2021, Heineken a déjà signalé que le début d’année était difficile puisque les restrictions liées à la pandémie de Covid-19 sont toujours en vigueur, voire ont été renforcées dans certains pays et notamment en Europe. L’entreprise estime qu’en Europe, à fin janvier, moins de 30 % des points de vente de bière fonctionnent. Elle anticipe donc, entre mesures anti-Covid-19 et arrivée du vaccin, un premier semestre encore largement impacté par le coronavirus mais entrevoit une amélioration progressive pendant le second semestre. Le chiffre d’affaires et le bénéfice opérationnel de l’exercice annuel devraient rester inférieurs à ceux enregistrés en 2019.

Restructuration des emplois dans le monde entier

Pour rester compétitif, le groupe néerlandais va poursuivre ses actions de rationalisation en ce qui concerne ses coûts, opérations et productivité. Cela passe par un plan de réaménagement de l’emploi qui devrait se solder par une réduction des effectifs, à l’échelle mondiale, de 8 000 postes. Le siège social d’Amsterdam sera concerné tout comme les activités dans différents pays en fonction des caractéristiques des marchés locaux. C’est la marque Heineken qui devrait être la plus impactée, ainsi que quelques autres marques, et le sans alcool (en dépit du dynamisme de ce dernier).

Dans la communication institutionnelle du 10 février, Heineken France a confirmé qu’à « la suite de la publication des résultats 2020 du groupe Heineken, les résultats en France sont aussi affectés par la situation ». En conséquence, « l’entité Brasseur du groupe, qui emploie en France 1400 personnes, travaille actuellement sur un projet de réorganisation visant à sauvegarder sa compétitivité alors que l’entreprise fait face à une dégradation de ses résultats ». Outre la pandémie, l’entreprise indique que « ce projet répond aux difficultés structurelles qui impactent la position d’Heineken Entreprise sur le marché français depuis 2018 et pèsent sur sa profitabilité. La déflation structurelle d’année en année en grande distribution, l’augmentation significative des coûts, le mix produit évoluant défavorablement, impactent fortement les marges et pèsent sur sa rentabilité ».

En 2020, l’entreprise a perdu en France 45 % de ses volumes de bières commercialisés en circuit hors domicile (CHD). La dynamique constatée en grande distribution, du fait du confinement et du transfert entre les deux circuits, n’a pas compensé les pertes en CHD.

Le projet étudié par Heineken France, en cours de discussion avec les représentants d’élus de l’entreprise, « entraînerait la suppression de 85 postes et la création de 10 postes, sachant que 30 sont actuellement vacants ». La réorganisation concerne pour moitié les fonctions commerciales sur le segment du CHD ainsi que des fonctions support et la supply chain centrale. Les départs volontaires seront favorisés par l’entreprise. Cette dernière précise aussi que les « activités dédiées à la production dans les trois brasseries françaises (Schiltigheim en Alsace, Mons-en-Barœul dans le Nord et Marseille) ne sont pas impactées ». Ces trois structures produisent plus de 90 % des bières commercialisées dans l’Hexagone.

En 2021, Heineken France compte lancer plusieurs nouveaux produits et innovations : bières premium, bières locales, 0 % d’alcool et « le déploiement d’initiatives telles que le vrac ».

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