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Attentiste et explosif, le blé mène la danse

BLÉ TENDRE : des rumeurs et le marché s’emballe
Le marché, très nerveux en raison des incertitudes concernant le niveau des récoltes dans différentes zones de production, a décollé mardi en réaction à une rumeur annonçant le blocage des exportation russes (cf. Edito). Une info démentie, mais les interrogations sur le niveau des disponibilités maintiennent un fort degré d’incertitude. Euronext, très fréquenté, a enregistré mardi une amplitude de prix de 10 €/t durant la séance. En effet, si des affaires se traitent entre opérateurs, elles concernent surtout des contrats à prime. C’est le portuaire qui a maintenu un courant d’activité cette semaine. Certains meuniers, craignant une poursuite de la fermeté, ont marqué les prix à la hausse. Le marché restait très instable et tendu mercredi, faisant fi des éléments baissiers comme les bonnes conditions aux USA et des résultats meilleurs que prévus en France. Fait remarquable, le blé est plus cher au nord qu’au sud-Loire. Dans le Sud-Est, le physique se déconnecte d’Euronext. De petits volumes s’échangent laborieusement sur le court terme. Dans le Sud-Ouest, la demande espagnole est absente en départ et le portuaire génère des affaires.  

MAÏS : un marché à part
Le marché est marqué par une forte rétention sur l’AR, où la demande serait potentiellement présente. Les prix sont d’ailleurs plus rémunérateurs sur l’intérieur que sur le portuaire, qui est de fait peu animé. Le marché s’est apprécié sur Euronext dans une ambiance générale ferme. Des inquiétudes sur les ressources hydriques en France et en Allemagne, alors que les cultures vont arriver à la phase de pollinisation, sont également facteur de tension. Si l’on rapporte une petite activité sur la NR sur les principaux compartiments du marché, la volatilité freine les échanges.

ORGE DE BRASSERIE : très ferme
Des affaires se traitent en orges d’hiver sur un marché qui suit globalement la tendance dictée par le blé et donc haussier. La moisson est bouclée pour cette matière première, alors qu’environ la moitié des orges de printemps reste à récolter. Le marché est donc moins vendeur pour ces dernières.
Notons que le bilan de marché reste néanmoins lourd, avec des malteurs largement couverts en récolte 2009, des volumes résiduels et une récolte qui, bien qu’inférieure au fort niveau de 2009, se situe en terme de rendements dans une bonne moyenne. La qualité serait pour sa part excellente. De son côté, le marché de la bière n’est pas plus dynamique qu’avant.

BLÉ DUR : demande italienne
Le marché du blé dur s’est laissé entraîner à la hausse par celui du blé tendre. Le marché est d’une manière générale actuellement sollicité par les consommateurs italiens. La demande algérienne est moins présente en raison des interrogations relatives à l’instauration d’une taxe à l’importation de blé dur aux frontières du pays. Coté production, la qualité serait excellente dans la Beauce et normale dans le Sud-Ouest.

ORGE DE MOUTURE : sous haute tension
Le marché a très fortement réagi mardi à la tension observée en blé tendre. Il l’a suivi à la hausse. Les conditions climatiques à l’Est sont également préoccupantes pour l’orge. Les cours ont gagné 15 €/t en deux jours et 25 €/t sur la semaine sur Rouen. L’orge rattrape ainsi une partie de son écart de prix avec le blé. Le marché a aussi été soutenu par la demande en portuaire. L’ori­gine française profiterait notamment d’un report de demande à l’ex­port en raison de problèmes qualitatifs rencon­trés sur des offres de la mer Noire. Sur un marché très nerveux et orienté à la hausse, il était difficile ce mercredi d’arrêter un niveau de prix. Les fabricants d’aliments du bétail se font plus discrets en cette période mouvementée. Sur le nord de l’UE, les consom­mateurs ne sont pas preneurs à ces niveaux de prix.

FRET : manque de bateaux en fluvial
Les opérateurs rapportent une activité moyenne et toujours un manque d’offre de cales.

TOURTEAUX : retrait en soja et en colza, progression en lin
Les prix des tourteaux de soja reculent par rapport à la semaine précédente, dans le sillage de la graine nord-américaine qui bénéficie de bonnes conditions de culture. Les échanges sont sporadiques et se limitent à des réapprovisionnements pour des livraisons rapprochées. En colza, les cours évoluent également à la baisse en sympathie avec la graine européenne. L’activité est tout aussi limitée. Le prix du tourteau de lin reste soutenu par la mauvaise récolte attendue au Canada.

PROTÉAGINEUX : quelques affaires
Les prix des pois fourragers sont stables à haussiers. Une petite activité est rapportée, notamment en Eure-et-Loir. Le marché est tout de même délaissé dans l’ensemble.

ISSUES DE MEUNERIE : tension sur les prix
Les cours des issues ont poursuivi leur progression cette semaine, soutenus par un manque important de marchandises. Et cela alors que les Fab sont très demandeurs de compléments.

DÉSHYDRATÉS : marché ferme mais peu offert
Le marché des luzernes est resté stable sur des prix assez fermes. Quelques affaires sont rapportées sur le rapproché pour des achats de compléments. En pulpes de betteraves, les cours ont continué à progresser sur un marché où l’offre est difficile à trouver. Dans cette ambiance volatile, les acheteurs sont restés discrets. Ils attendent les récoltes pour se positionner.

CO-PRODUITS : poudre de lait ferme
Le marché de la poudre de lait est très ferme cette semaine. La cotation spot publiée ne reflète pas les niveaux de prix de mercredi. La poudre en disponible tournerait plutôt autour de 2.040 €/t, mais aucune affaire n’avait été finalisée au moment du bouclage de cette édition. Le lactosérum reconduit de son côté sa cotation. En PSC, les cours ont entamé un très léger repli, mais sont restés sur des niveaux relativement hauts. Le marché est resté calme face à une forte volatilité des céréales. Les opérateurs attendent les récoltes pour revenir au marché. En pailles et fourrages, les prix ont progressé en raison d’une offre limitée face à une demande sur le retour. Les conditions sèches sur les zones de pâtures obligent les éleveurs à se couvrir. De plus, des blés courts en raison de la sécheresse devraient engendrer une récolte moindre qu’à l’habitude.

PRODUITS DIVERS: peu d’évolution
Le marché de la graineterie est resté calme sur des prix légèrement plus fermes en sympathie avec les autres matières premières.
Le marché des semences fourragères n’a pas évolué malgré quelques affaires, en ray grass d’Italie. Les stocks sont lourds.

OLÉAGINEUX : stabilité sur des prix fermes 
Le marché du colza a légèrement progressé cette semaine, mais les prises de profit réalisées par les investisseurs sur les marchés à terme ont limité la hausse. Les éléments de fermeté, que sont les moindres récoltes de canola au Canada et les sécheresses en Europe, semblent avoir été digérés par le marché. Selon Oilworld, la production mondiale de colza s’établirait aux alentours des 10 Mt, contre les 11,8 Mt récoltées l’année dernière. De son côté, le soja a aussi légèrement progressé en raison notamment de bonnes ventes à l’export, en direction de la Chine, dopées par un dollar en baisse. Cependant, l’amélioration des conditions climatiques sur les bassins de production américains du soja a limité la hausse. La volatilité a ralenti les affaires sur le marché européen, les opérateurs attendant d’en savoir plus sur les récoltes pour se positionner.
Les cours du tournesol ont gagné encore un peu de terrain sur un marché toujours assez peu offert. Une demande toujours présente a laissé un marché sous tension.

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