Aller au contenu principal

Alimentation animale - la Charte Duralim prolongée d’un an en raison du report de la RDUE

Avec le report de l’entrée en vigueur de la règlementation européenne sur sur la déforestation importée et la dégradation des forêts (RDUE), la charte Duralim va être reconduite en 2025 après avoir montré l’engagement concret des fabricants d’aliments pour animaux français pour des achats durables.

De gauche à droite : Francois Cholat (Snia), Francois Rychebuesh (Unéal), Jean-Francois Arnauld (Duralim), Stéphane Radet (Snia), Alex Doring (Fefac) et et Nicolas Coudry-Mesny (Eurofac)..
Les professionnels de l’alimentation animale a la 64e Bourse de commerce européenne à Paris, autour du président de Duralim, Jean-François Arnauld. De gauche à droite : Francois Cholat (Snia), Francois Rychebuesh (Unéal), Jean-Francois Arnauld (Duralim), Stéphane Radet (Snia), Alex Doring (Fefac) et Nicolas Coudry-Mesny (Eurofac).
© Yanne Boloh

Le soja constitue la principale matière première importée concernée par la règlementation européenne sur sur la déforestation importée et la dégradation des forêts (RDUE) dans le domaine de la nutrition animale et les incertitudes sur les conditions de son implication ont perturbé les marchés à l’automne. 

Dans le domaine de la nutrition animale, le soja constitue la principale matière première importée concernée par la RDUE

« Compte tenu des nombreuses inconnues qu’il y avait dans l’application du règlement sur la déforestation importée, c’est heureux que tout le monde soit parvenu à un accord pour son report d’un an. Cela va nous laisser le temps et nous permettre de construire des flux d’approvisionnements plus sereinement et économiquement dans des conditions plus tenables », se réjouit François Cholat, président du Syndicat national de l’industrie de la nutrition animale (Snia). « En attendant, les fabricants d’aliments pour animaux français continuent leur engagement dans des achats durables à travers leur charte Duralim ». Celle-ci, qui devait devenir caduque à l’entrée en application de la RDUE, va donc naturellement être prolongée encore au moins une année.

Lire aussi : Soja non déforestant : le report du règlement européen bientôt finalisé

100 % de non déforestation et de non conversion importées au 1er janvier 2025

Établie dès 2018, la charte Duralim est en effet signée par une majorité des fabricants d’aliments pour animaux français représentant plus de 85 % des volumes nationaux. Ils se sont engagés à atteindre les 100 % de non déforestation et de non conversion importées dans leurs achats avant le 1er janvier 2025 avec deux étapes à 50 % en 2023 et 75 % en 2024. 

La Charte Duralim diffère de la RDUE qui induit une traçabilité à la parcelle.

Ces deux premiers objectifs ont été déjà atteints voire dépassés selon l’observatoire Duralim, même si les conditions de cette durabilité (mass balance) diffèrent des modalités de la RDUE (traçabilité à la parcelle). Et les acheteurs estiment que les 100 % devraient bien être atteints au 1er janvier 2025. 

Des achats de soja importé en décembre pour livraison en janvier

Au niveau de la nutrition animale, il a déjà été réalisé des achats en décembre pour des livraisons en janvier avec stockage en France car c’était la date de dédouanement qui comptait, « mais ça n’a pas été majoritairement le cas », estime François Cholat. Certains acheteurs ont également préféré sécuriser cet automne un minimum de volumes en liens avec des mises en place avicoles pour des enlèvements prévus après le 30 décembre 2024, les principaux importateurs ayant finalement fait des offres pour au moins de petits volumes.

Dans l'attente des modalités de contrôle

Si les principaux acteurs à l’importation affirment être prêts à fournir, il reste à confirmer les modalités de contrôle de l’application, qui sont non pas de la compétence de la Commissions européenne, mais des États membres. Il reste encore quelques mois pour en établir les règles au risque de distorsion de concurrence entre États membres. 

Les fabricants d’aliments pour animaux français proposent un autocontrôle certifié par Oqualim.

Les fabricants d’aliments pour animaux français proposent un autocontrôle certifié par Oqualim qui a déjà montré son efficacité dans le domaine de la sécurité sanitaire. « Nous militons pour cela et nous l’espérons donc », insiste François Cholat. Mais l’instabilité politique actuelle rend compliqué une discussion avec l’autorité de tutelle conjointe désignée, ministères de l’Environnement et de l’Agriculture.

Lire aussi : Soja non déforestant - Les fabricants d’aliments européens vigilants pour 2025, selon la Fefac

Les plus lus

Baudouin Delforge, président d'AgroParisBourse (à gauche) et Jean-Loïc Begue-Turon vice-président d’AgroParisBourse et responsable des matières premières chez Caceis. Grand-Palais, Paris
Franc succès de la Bourse de commerce européenne des grains au Grand Palais à Paris

La 64e édition de la Bourse de commerce européenne des grains se tient les 5 et 6 décembre au Grand Palais à Paris. Record d’…

Baudouin Delforge, président d'AgroParisBourse
Bourse de commerce européenne des céréales : « Après la finance, revenons à des fondamentaux plus terre à terre comme la logistique et la réactivité »

Baudouin Delforge, président d’AgroParisBourse, organisateur de la Bourse de commerce européenne des grains à Paris, présente…

Photo de graines de maïs.
Moisson de maïs français 2024 : des mycotoxines, mais pas de panique !

Diverses sources privées ont rapporté d’importants taux de mycotoxines contenus dans certains lots de maïs. Toutefois, que ce…

Parcelle de pois d'hiver photographiée en janvier
Décarbonation : vers une baisse de 600 000 ha de céréales au profit des légumineuses et du tournesol pour atteindre les objectifs gouvernementaux

La feuille de route décarbonation de la filière grandes cultures, telle qu’élaborée par les instituts techniques Arvalis et…

Un graphique avec des gens assis en premier plan.
Marché du blé et du maïs : quelle tendance pour les prix dans les prochains mois ?

Le groupe Argus Media, via sa filiale française Agritel, a livré son point de vue quant au marché mondial du blé et du maïs,…

Blé en Ukraine : le commerce et la production s’en sortent bien, rapporte Fastmarkets

Les coûts du Fobbing ont baissé en Ukraine, revenant à des niveaux proches de ceux observés avant la guerre début 2022.

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne