COT'Hebdo Oléagineux et coproduits
Marché des oléagineux et coproduits du 2 au 9 avril 2025 - Les prix du colza sont repartis à la baisse, perdant 20 €/t sur la semaine
L’évolution hebdomadaire des prix des oléagineux (colza, tournesol, soja), des protéagineux (pois, féverole) et des coproduits de l’alimentation animale (tourteaux, issues de meunerie, coproduits de l’amidonnerie, coproduits laitiers, farine de poisson, produits déshydratés, pailles et fourrages) sur le marché physique français entre le 2 au 9 avril 2025, expliquée par La Dépêche Le petit meunier.
L’évolution hebdomadaire des prix des oléagineux (colza, tournesol, soja), des protéagineux (pois, féverole) et des coproduits de l’alimentation animale (tourteaux, issues de meunerie, coproduits de l’amidonnerie, coproduits laitiers, farine de poisson, produits déshydratés, pailles et fourrages) sur le marché physique français entre le 2 au 9 avril 2025, expliquée par La Dépêche Le petit meunier.

Les prix du colza sur Euronext et le marché physique français ont fait volte-face à la baisse entre le 2 et le 9 avril, frôlant la barre des 510 €/t. Et ce, dans le sillage du soja états-unien, de l’huile de palme malaisienne et du pétrole, dont les cours ont fortement reculé d’une semaine sur l’autre. L’affaiblissement du dollar face à l’euro, qui favorise l’importation des produits libellés en devise verte dans l’Union européenne, a contribué au repli tarifaire du colza hexagonal.
Pour tout savoir sur l'actualité des marchés agricoles, cliquez ici
Cette semaine a été marquée par l’application du tarif de base de 10 % à l’ensemble des importations états-uniennes et du report de 90 jours des droits de douanes ciblés (plus ou moins prohibitifs selon les pays) qui devaient entrer en vigueur le 9 avril, pour permettre aux nations concernées d’ouvrir des négociations avec les Etats-Unis. Cette trêve dans la guerre commerciale lancée par Donald Trump a été favorablement accueillie par les marchés états-uniens qui sont repartis à la hausse dès ce mercredi… en attendant la prochaine annonce tonitruante de Donald Trump !
Le canola canadien, qui n’est pas concerné par les taxes états-uniennes, a continué de renchérir sur la semaine, profitant d’un niveau de prix encore concurrentiel sur le marché mondial.
Concernant le tournesol français, l’oléagineuse n’est plus cotée sur l’ancienne récolte ; les prix sur la nouvelle récolte se situent à des niveaux bien inférieurs à ceux de la récolte 2024, avec -130 €/t sur sa place de référence entre les périodes avril-juin et octobre-décembre.
Côté activité, le marché français est des plus calmes, faute de disponibilités en récolte 2024. Les importations européennes de colza sont de ce fait en nette hausse d’une campagne sur l’autre, de près de 640 000 tonnes en date du 6 avril, à environ 5 183 500 t.
Karine Floquet
Protéagineux
Marché calme
En pois fourrager, le rendu Pontivy/Guingamp est non coté entre le 2 et le 9 avril. En départ Marne, la cotation sur la récolte 2024 regagne les 15 €/t perdus la semaine précédente ; en récolte 2025, le prix est 5 e/t inférieur. Le marché est calme.
En féveroles en rendu Pontivy-Guingamp, les prix reculent de 2,5 €/t.
Tourteaux
Évolution globalement baissière
Les prix des tourteaux de soja OGM sur le marché physique français ont légèrement baissé entre le 2 et le 9 avril. La prime pour le tourteau de soja non OGM a diminué sur le court terme mais baissé sur les moyen et long termes. Elle vaut désormais 152 €/t sur avril, 136 €/t à 137 €/t sur le 3 de mai et le 3 d’août, et 133 €/t sur le 2 de novembre. La prime pour le tourteau de soja mass balance est quant à elle inchangée, comprise entre 3 et 4 €/t sur toutes les échéances.
Les prix du tourteau de colza et du tournesol hexagonaux sur le marché physique français ont également reculé sur la semaine, à l'image du tourteau de soja.
L'activité est calme, tous tourteaux d'oléagineux confondus. Les opérateurs sont attentistes, dans un environnement de marché des plus incertains, avec la valse des droits de douanes états-uniens.
Issues de meunerie
Marchés attentistes
Les prix des issues de meunerie en Île-de-France n'ont pas évolué entre le 1er et le 8 avril, exception faite de la farine basse qui gagne 5 €/t. Les opérateurs sont dans l'expectative, les cours du blé oscillant au rythme des annonces de Donald Trump qui a lancé une guerre commerciale de grande ampleur, en appliquant des droits de douanes, qui peuvent être prohibitifs, à ses pays fournisseurs. Ces derniers réagissent par l'annonce de mesures de rétorsions à l'encontre des produits états-uniens. Mais la suspension pour 90 jours de ces taxes, décrété le 9 avril par la Maison blanche va laisser du répit au marchés agricoles.
En Bretagne, les prix du son fin farine de blé tendre n'ont pas évolué entre le 2 et le 9 avril. Les fabricants d'aliments pour animaux sont moins présents, et l'offre retreinte. En départ Isère, les cours du son fin farine de blé tendre et blé dur sont nominalement reconduits d'une semaine sur l'autre, en l'absence d'affaires traitées en blé tendre comme en blé dur. En départ Marseille, les prix des issues de meunerie sont nominalement reconduits en son fin (farine et pellet) de blé tendre et de blé dur. Sur la zone de Toulouse, les prix ont progressé de 5 €/t en son fin farine de blé tendre.
Coproduits de l'amidonnerie
Hausse généralisée des prix
Les prix de la drêche de blé sur le marché physique français ont progressé de 2 €/t entre le 2 et le 9 avril. Ceux de la drêche de maïs sont relativement stables sur l'ensemble des places de marché, variant de -1 €/t à +1 €/t selon les échéances.
Les prix du corn gluten feed sur le marché physique français ont grimpé de 2 €/t entre le 02 et le 9 avril. Le marché est calme.
Coproduits laitiers
Prix nominalement reconduits
Les prix de la poudre de lait et de la poudre de lactosérum à destination de l'alimentation animale en vrac sur le disponible sont nominalement reconduits sur le marché physique français, en l'absence de nouvelle affaire traitée sur la période du 3 au 10 avril 2025. Cependant, la tendance est haussière en poudre de lactosérum sur la période mai-juin, sur un marché globalement peu demandeur. En poudre de lait, la fermeté est également de mise, en raison d'un manque de disponibilités.
Farines de poisson
Disponibilités limitées
Les prix de la farine de poisson n'ont pas évolué entre le 2 et le 9 avril, après une période de flambée tarifaire. Les prix restent fermes en raison d'une disponibilité limitée.
Produits déshydratés
Statut quo
Le prix de la luzerne déshydratée sur le marché physique français est momentanément indisponible.
En pulpe de betteraves, les prix sont nominalement reconduits entre le 2 et le 9 avril. Le marché est calme.
Pailles et fourrages
Prix légèrement baissiers en paille
Les prix de la paille (blé et orge) en départ Nord-Est ont quelque peu reculé en moyenne entre le 2 et le 9 avril : la fourchette de prix s'étale de 90 €/t à 130 €/t, en fonction des départements et des fournisseurs. La demande néerlandaise, jusque maintenant régulière, devrait ralentir avec la mise au pâturage des bêtes. Les cours de la paille (blé et orge) en départ Centre/Bassin parisien ainsi que ceux du foin de Crau (cotations commerciales et de référence) sont sans changement sur la semaine. Le marché français est globalement calme, avec le retour des troupeaux au pré.
La rédaction
À surveiller
Soja
- Mesures de rétorsions chinoises envers le soja états-unien après l’application des taxes douanières extravagantes par Donald Trump.
- Mise en marché des récoltes brésilienne et argentine.
- Évolution des conditions de semis aux États-Unis.
Colza
- Évolution des conditions de culture en France, en proie à un manque d'humidité des sols.
- Hausse des importations de colza dans l’Union européenne.
- Niveau des stocks au Canada et en Australie.
- Perturbation des flux de canola canadien.
Tournesol
- Avancée des semis en France et en Europe.
- Superficie globale emblavée en France et en Europe.
- Demande indienne en huile de tournesol.
Karine Floquet