Actualité de la semaine
International
Russie : menace de blocage de l’import de plantes UE
Si un accord pour un certificat unique pour l’exportation n’est pas trouvé entre l’UE et la Russie d’ici avril, cette dernière pourrait stopper ses importations de plantes issues de l’Union européenne. De sources européennes, cette menace a pour objectif l’obtention par la Russie de conditions identiques à celles concédées pour les échanges de produits animaux en septembre dernier et applicables depuis janvier. Par ailleurs, une manifestation de 200 agriculteurs russes a eu lieu à Kalingrad pour dénoncer les quotas d’importation «destinés à détruire les producteurs de céréales locaux», selon les paysans.
Union européenne
Réforme de la Pac : la baisse de production profiterait à la France
Lors d’une séance à l’Académie d’agriculture sur la réforme de la Pac le 19 janvier, Ludwig Sättler, premier conseiller à l’ambassade d’Allemagne en France, a expliqué qu’une étude d’un institut de recherche allemand montre que les exploitations laitières intensives allemandes vont perdre jusqu’à 20 % de leur revenu. «Cela devrait toucher 40 % des exploitations laitières», a-t-il précisé. «Les producteurs de viande seront aussi perdants, de même que les producteurs de maïs», a-t-il ajouté, en concluant : «Nous allons sans doute donner le marché aux Français.» Bruno Hot, directeur de la DPEI au ministère de l’Agriculture a indiqué que les Italiens, qui ont opté pour la régionalisation, ont estimé que la production de blé dur en Italie devrait baisser de 30 %. De même, les Irlandais s’attendent à une baisse de production de viande de 20 à 30 %.
OGM : la Hongrie interdit le maïs modifié
La Hongrie a décidé le 19 janvier d’interdire le commerce et la production de maïs génétiquement modifiés. La suspension est entrée en vigueur dès le 20 janvier et ce «pour une période indéterminée», selon le porte parole du gouvernement socialiste de la Hongrie. Cette interdiction concerne les 17 variétés de grains figurant sur la liste de l’UE. Peter Roszik, directeur de la chambre agricole de Gyoer, a déclaré que le moratoire devra être maintenu jusqu’à la mise en place d’une législation qui établira les conditions de la «coexistence des races naturelles et modifiées».
Bruxelles : octroi d’une adjucation en blé tendre
C’est chose faite : lors du comité de gestion du 20 janvier, la Commission européenne a ouvert une adjudication permettant d’accorder des restitutions en blé tendre à destination de tous les pays tiers, d’un total indicatif de deux millions de tonnes à compter du 28 janvier prochain. Cela devrait apporter une bouffée d’oxygène au marché céréalier français et européen. Par ailleurs, le comité de gestion a accordé des adjudications pour 219.500 tonnes d’orge, dont 74.500 tonnes provenant de la France, avec une restitution de 17,97 euros/tonne. Les adjudications ont aussi porté sur 7.660 tonnes de seigle ex-intervention Allemagne, vendu à 50,03 euros/tonnes.
Bruxelles : l’AGPB satisfaite par l’octroi de restitutions
La filière céréalière montre sa satisfaction devant l’annonce par Bruxelles le 20 janvier, en comité de gestion céréales, de l’ouverture le 2 février d’une adjudication de restitutions à l’exportation du blé tendre vers les pays tiers. Pour l’AGPB, il s’agit d’une reconnaissance du manque de compétitivité du blé français sur les pays tiers en raison de la dépréciation du dollar par rapport à l’euro. Elle permettra la reprise des exportations, facilitant ainsi l’allégement de stocks qui auraient pu affecter gravement le fonctionnement du marché européen. L’AGPB en profite pour rappeler le rôle primordial des restitutions, qui vont bientôt être remises en cause : «Face à des dérèglements monétaires graves, aucun pays ne peut s’interdire des mécanismes de sauvegarde dans le cadre des négociations agricoles de l’OMC. Les représentants de l’UE à ces négociations doivent le faire admettre.» Le ministère de l’Agriculture souligne que Dominique Bussereau avait formulé «une demande expresse» auprès de la Commission européenne pour l’instauration de cette adjudication.
France
AGPB : Henri de Benoist démissionne...
Henri de Benoist a annoncé le 20 janvier sa volonté de quitter la présidence de l’AGPB (Association générale des producteurs de blé). Agé de 66 ans, il assurait cette fonction depuis 1986. Il conserve la présidence de l’interprofession céréalière (Intercéréales) et la présidence d’Unigrains. «Il m’a semblé nécessaire, face aux défis à venir pour l’agriculture et en particulier pour les céréaliers, de permettre à une nouvelle équipe de se mettre en place en élargissant la prise de responsabilité dans le groupe», déclare Henri de Benoist.
... Philippe Pinta, nouveau président de l’AGPB
Suite à la démission d’Henri de Benoist, le nouveau président de l’Association générale des producteurs de blé (AGPB) est donc Philippe Pinta, qui occupait le poste de secrétaire général de l’AGPB. Il est originaire du même département qu’Henri de Benoist : l’Aisne. Philippe Pinta sera remplacé au poste de secrétaire général de l’association par Christoph Büren. Son élection à la présidence de l’AGPB va lui permettre de s’impliquer davantage dans les discussions en cours sur la fusion des trois sections spécialisées en grandes cultures, à savoir l’AGPB, l’AGPM (producteurs de maïs) et la Fop (producteurs d’oléoprotéagineux), prévue en 2006
OGM : l’argument de la compétitivité évoqué
«Refuser les OGM, c’est mettre à mal la compétitivité de l’agriculture française». Tel a été le credo des professionnels des filières agricoles, invités à s’exprimer le 19 janvier devant la mission d’information parlementaire sur les organismes génétiquement modifiés. Etaient présents : les semenciers (CFS et Gnis), les industriels des phytosanitaires (UIPP), les coopératives (Coop de France), deux groupes agrochimiques (Monsanto Agriculture France, Pioneer/DuPont), l’Institut technique de la betterave industrielle, et les producteurs de maïs (AGPM), d’oléagineux et de protéagineux (Fop). Les partisans des plantes transgéniques ont également estimé que refuser l’implantation des OGM en France revenait à priver les agriculteurs d’une liberté de choix dans leur mode de production agricole. Par ailleurs, les Verts français ont déclaré le même jour qu’ils continueront en 2005 à procéder à des destructions d’essais OGM, tout en n’excluant pas de faire des propositions pour définir un régime de responsabilité sur la coexistence des cultures OGM et non-OGM.
Coop de France : gouvernance à revoir pour Philippe Mangin
«Le mode de gouvernance des coopératives est à revoir», a souligné Philippe Mangin, président de Coop de France lors d’un débat organisé par la Saf (Société des agriculteurs de France) aux «Entretiens de la rue d’Athènes» du 19 janvier. «On ne peut pas faire moins dans les coopératives que dans d’autres sociétés», a-t-il poursuivi en évoquant les modalités de contrôles, le droit de l’information des adhérents, la concentration du pouvoir… Au chapitre de la conditionnalité des aides, «pourquoi ne pas conditionner les aides à une maîtrise des débouchés de la part des agriculteurs», s’interroge Philippe Mangin. «Aucune exigence par rapport à la mise en marché des productions agricoles», n’est demandée résume-t-il.
Régent TS : BASF demande une nouvelle autorisation
Emmanuel Butstraen, le PDG de BASF Agro, a demandé le 19 janvier au gouvernement français d’autoriser à nouveau l’insecticide Régent TS, accusé d’avoir provoqué une surmortalité chez les abeilles. Il considère que «le principe de précaution a été trop loin» et va demander à rencontrer le nouveau ministre de l’Agriculture. La cour d’appel de Toulouse doit rendre un arrêt le 27 janvier concernant une requête en nullité, déposée par BASF Agro et Bayer CropScience France dans la procédure judiciaire consacrée à une surmortalité d’abeilles en Midi-Pyrénées. BASF estime que les dernières analyses pratiquées lui permettent «d’envisager de demander dans les prochaines semaines une ordonnance de non-lieu».
Régent TS : «mensonges et gesti-culations» pour la Conf’
Réagissant à la demande de BASF Agro d’autoriser à nouveau l’insecticide Régent TS, la Confédération paysanne a publié le 21 janvier un communiqué dans lequel elle dénonce les «gesticulations médiatiques» de l’entreprise agro-chimique. «Contrairement aux affirmations de Mr Butstraen, PDG de BASF Agro, les expertises scientifiques réalisées à la demande du juge d’instruction Guary mettent en évidence la dangerosité du Fipronil pour la santé humaine et l’extrême toxicité pour l’abeille», affirme le syndicat. La Confédération paysanne demande que l’instruction judiciaire «mette en évidence toutes les responsabilités dans cette affaire», car, explique le syndicat, «le fipronil (substance active du Régent, NDLR) est une molécule dangereuse et le Régent TS a été commercialisé sans aucune autorisation de mise sur le marché».
La France Agricole rachetée par un fond d’investissement
Le groupe France Agricole, qui publie l’hebdomadaire du même nom, vient d’être acheté par le fonds d’investissement Pragma. Créé par un ancien du Crédit agricole, Pragma a été doté récemment de 236 millions d’euros de capital levé auprès de 15 institutions financières françaises ou étrangères. L’achat a été réalisé auprès du groupe Aprovia, un fonds d’investissement qui avait acquis le pôle presse professionnelle (L’Usine Nouvelle, France Agricole, LSA, 01 Informatique…) de Vivendi. L’ensemble du capital de la France Agricole a été acheté, dont 10% seront réservés au management.