Actualité de la semaine
International
Grippe aviaire : la victime turque morte de pneumonie
Les autorités turques ont affirmé le 2 janvier que l’enfant supposé victime de la grippe aviaire serait en fait mort de la pneumonie. Les cinq malades et l’enfant décédé sont originaires de la même ville, Dogubeyazit, aux confins de l’Arménie et de l’Iran, et à une centaine de kilomètres au sud du village d’Aralik, où un cas de grippe aviaire a été confirmé chez des poulets la semaine dernière. Tandis que les abattages de volatiles se poursuivent par précaution dans l’est du pays, des vétérinaires ont averti que la Turquie restera longtemps menacée par une épidémie de grippe aviaire car elle se trouve sur le parcours migratoire d’oiseaux pouvant être porteurs du virus.
Maroc/Etats-Unis : l’accord de libre échange en marche
La politique américaine d’accords bilatéraux de libre-échange se met progressivement en place. La 1 er janvier 2006, c’est l’accord entre les Etats Unis et le Maroc qui est entré en application. Le Maroc a «tout à gagner», a assuré le 26 décembre le ministre marocain de l’Industrie et du Commerce, Salaheddine Mezouar. «Le marché américain est un marché ouvert où il faut se positionner», a-t-il estimé, ajoutant tout de même que le Maroc «n’est pas tout à fait prêt» et que «du travail reste à faire». «Il faut doter le pays d’instruments et d’armes pour accélérer (son) développement. Et l’ALE (accord de libre-échange) en fait partie», a ajouté M. Mezouar. «Nous connaissons nos points faibles. Et il faut que le train des réformes avance le plus rapidement possible dans des secteurs comme l’agriculture», a déclaré le responsable.
Union européenne
Présidence autrichienne : «l’europe doit servir et protéger»
«L’Europe doit servir et protéger», a affirmé Wolfgang Schüssel, le chancelier d’Autriche qui préside pour une période de six mois l’Union européenne. Il a présenté, dans un message diffusé le 31 décembre, les grandes lignes de la présidence qu’il entend mener, après celle du Britannique Tony Blair. Il a évoqué une plus grande prise en compte des Balkans et des efforts pour revitaliser la Constitution européenne. Favorable à un impôt européen, Wolfgang Schüssel appelle à des «changements radicaux» dans le financement de l’UE. Il propose aux pays membres de porter à 3 % de leur produit intérieur brut les crédits pour la recherche ainsi que «des mesures pour favoriser la croissance et l’emploi». Wolfgang Schüssel a entamé la présidence de l’UE en assistant à un concert en compagnie de la chancelière allemande Angela Merkel. Il a déclaré vouloir avancer «la main dans la main» avec son homologue allemande pour relancer l’UE. Il a ajouté : «L’Autriche veut surtout utiliser sa présidence pour rapprocher de nouveau l’Europe des citoyens et citoyennes et renforcer la confiance dans le projet européen.»
Bovins vivants : fin des restitutions à l’exportation
La Commission européenne a décidé, le 23 décembre, la suppression des restitutions aux exportations de bovins vivants destinés à l’abattage.
La mesure a pris effet dès le lendemain. La décision avait été envisagée le 20 décembre et annoncée quelques heures avant la réunion d’un conseil des ministres de l’Agriculture. La raison en est le redressement du marché communautaire du bœuf après la crise de la vache folle. «Le temps est venu de mettre fin à ces subventions. Les perspectives sont bonnes pour le marché du bœuf, donc rien ne justifie plus le maintien d’un tel soutien aux éleveurs», avait déclaré le 20 décembre la commissaire européenne à l’Agriculture, Mariann Fisher Boel. Celle-ci a aussi invoqué le respect du bien-être des animaux, qui n’est pas assuré lors des transports internationaux. Enfin, cette suppression s’inscrit dans l’optique de l’engagement souscrit par l’UE devant l’OMC d’éliminer toutes ses subventions aux exportations agricoles d’ici à 2013.
Espagne : une seconde année de sécheresse à venir
«Nous commençons une seconde année de sécheresse», a annoncé le ministère de l’Ecologie espagnol. Année qui pourrait être encore «plus sèche» que l’année dernière, déjà considérée comme la plus aride depuis 1947. Les réserves d’eau sont actuellement à 45,3 % de leur capacité totale, contre 56,3 % l’an dernier à cette date. Le directeur général de l’eau, Jaime Palop, craint que la sécheresse ne «mette en danger l’approvisionnement de l’eau des populations».
Agriculture biologique : pour un logo commun
La Commission européenne a proposé le 21 décembre la mise en place d’un logo commun à tous les Etats membres de l’UE, pour identifier les produits issus de l’agriculture biologique. «Seuls les aliments pour lesquels 95 % au moins du produit final est issu de l’agriculture biologique pourront ainsi être étiquetés», souligne-t-elle.
France
LOA : adoption définitive
La loi d’orientation agricole (LOA) a été définitivement adoptée le jeudi 22 décembre par le Parlement, dans le texte de compromis élaboré par la Commission mixte paritaire réunissant des représentants des deux chambres. Comme prévu, la gauche s’est prononcée négativement. Mais l’UDF, en dépit de ses interrogations initiales, a voté positivement. Les sujets sur lesquels les deux assemblées étaient en désaccord, et sur lesquels la Commission mixte est parvenue à une synthèse, n’étaient pas les plus essentiels. Le ministre Dominique Bussereau s’est bien évidemment félicité de cet accord et du vote final par l’ensemble de la droite d’un texte qui, a-t-il estimé, «doit contribuer à donner aux exploitants la fierté d’être agriculteurs, de nourrir le pays et de respecter la qualité sanitaire», parlant d’un «projet de rassemblement». Il a pris l’engagement de ce qu’il a lui même appelé le «service après-vote». Ainsi a-t-il promis que les ordonnances et les décrets indispensables à l’application de la loi seront transmis au Conseil d’Etat avant la fin du premier semestre de 2006. Et il s’est engagé à venir devant la commission des affaires économiques de chacune des deux chambres «dans quelques mois pour faire le point sur l’état d’avancement des textes».
Offices agricoles : décret de confirmation
Le décret du 30 décembre, paru au Journal officiel le 31 décembre, confirme les missions des nouvelles structures, leur organisation géographique et leurs statuts. L’Ofival et l’Onilait fusionnent pour devenir “l’Office national interprofessionnel de l’élevage et de ses productions” (ou plus simplement “Office de l’élevage”), tandis que le rapprochement de l’Onivins et de l’Oniflhor donne naissance à “l’Office national interprofessionnel des fruits, des légumes, des vins et de l’horticulture” (ou “Viniflhor”). En revanche, les conseils de direction des anciens offices ne devraient pas encore être unifiés avant la parution d’un autre décret, attendu avant la fin du printemps, qui devrait également annoncer la création officielle de “l’Office national interprofessionnel des grandes cultures” (ONIGC).
Biocarburants : commission d’enquête
L’UDF a annoncé, dans un communiqué, l’inscription d’une proposition de loi visant à créer une commission d’enquête sur les biocarburants au menu de sa «niche» parlementaire du 24 janvier. Cette séance, dont l’ordre du jour est fixé par un groupe, sera ainsi consacrée à l’examen de la proposition de loi présentée par Charles de Courson (UDF Marne) et Stéphane Demilly (UDF, Somme) sur les biocarburants. Le texte vise à créer une commission d’enquête pour «étudier les blocages à la mise en place d’une politique ambitieuse d’utilisation des biocarburants». «La lenteur et la mauvaise volonté de certains acteurs pour le développement de la filière biocarburants doivent être combattues», estiment l’UDF.
Ammoniac : arrêt de production
C’est une première : les deux principaux producteurs d’engrais azotés en France, Grande Paroisse et Yara (ex Hydro Agri) ont décidé, fin décembre, de suspendre une partie de leur production d’ammoniacs respectivement pendant deux et trois mois. «Cette décision est motivée par un contexte où les prix du gaz sur le marché spot européen sont à des niveaux très élevés», explique le communiqué de Grande Paroisse. Les fabricants d’engrais azotés vont donc s’approvisionner directement en ammoniac sur le marché mondial. «Le prix de l’ammoniac sur le marché mondial augmente moins vite que celui du gaz naturel car le marché de l’ammoniac est en lien direct avec le gaz naturel russe, dont certains pays bénéficient de tarifs préférentiels», explique Jean-Luc Pradal, directeur commercial de Grande Paroisse. Pour ce dernier, la décision de la Russie de stopper l’approvisionnement en gaz de l’Ukraine n’a pas d’impact à court terme car les fabricants se sont couverts sur les prochains mois, mais la situation pourrait être grave si la «guerre du gaz» perdurait.