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Actualité de la semaine

International

OMC : le «paquet développe-ment» de D. Bussereau

A l’occasion de la rencontre “Hong Kong - 15” le 1 er décembre, le ministre de l’Agriculture a fait un plaidoyer pour que la question du développement agricole soit réellement prise en compte à Hong Kong. Selon lui, «les négociations à l’OMC doivent confirmer le droit pour ses membres de mener une politique agricole digne de ce nom, dans le cadre de disciplines agréées en commun». «L’Afrique doit pouvoir se protéger, explique-t-il. Elle n’est pas en état d’assumer le libre-échange international.» Et de souhaiter qu’à Hong Kong soit, au moins, adopté un ensemble de mesures au bénéfice des pays en développement. Dans ce but, la France compte bien proposer un «paquet développement» : un traitement spécial et différencié pour les pays les plus pauvres, avec des mises en œuvre des réformes plus longues, des réductions inférieures des droits de douane que pour les pays développés, un étalement dans le temps de ces réductions, une définition de produits et clauses de sauvegardes spécifiques et une compensation de la diminution des préférences. Auparavant, Jean-Michel Lemétayer avait, pour sa part, insisté sur le fait «d’ouvrir les marchés de tous les pays développés aux produits agricoles des pays les moins avancés à l’exemple du “Tout sauf les armes” européen».

OMC : l’Afrique pour l’ouverture au Nord

Invités par la FNSEA et l’Afdi (Agriculteurs français et développement international) pour une rencontre à Paris le 30 novembre, quinze jours avant la conférence OMC de Hong Kong, plusieurs ministres et représentants de paysans africains ont plaidé pour un cycle de Doha qui soit véritablement consacré au développement. «Nous avons besoin que les pays du Nord nous ouvrent plus leurs marchés», expliquait le ministre sénégalais de l’Agriculture Habib Sy, à l’issue de la rencontre, «mais qu’ils nous laissent, en même temps, un délai pour ouvrir les nôtres afin qu’on s’adapte au marché mondial». La plupart des représentants d’organisations agricoles plaidaient pour le maintien d’une protection de leur pays contre les fluctuations des marchés mondiaux. Mais ils insistaient aussi pour une aide à leurs infrastructures sans lesquelles aucun développement n’est possible. Le cas particulier du coton a été évoqué, notamment par le ministre de l’Agriculture du Bénin, Fatiou Aplogan, qui lançait un appel pour remédier à la crise du coton, véritable «Tsunami silencieux pour l’Afrique». Le Brésil était également présent à cette rencontre, en la personne de Marcos Jank, patron d’un institut d’analyse très proche du gouvernement brésilien. Celui-ci expliquait que l’ambition du Brésil était surtout d’obtenir une plus grande ouverture du marché européen sur la viande, les céréales et l’éthanol.

Union européenne

Grippe aviaire : des foyers en Ukraine et Roumanie

Un nouveau foyer de grippe aviaire a été découvert dans l’Est de la Roumanie, sur plusieurs poules, ont annoncé le 4 décembre les services vétérinaires. Le 1 er décembre, trois autres foyers avaient également été découverts dans le pays. Des analyses sont en cours pour déterminer si le virus découvert est le H5N1, potentiellement mortel pour l’homme. De même, des cas de grippe aviaire de la souche H5 ont été découverts pour la première fois en Ukraine, dans deux régions du sud du pays, ont annoncé le 3 décembre les autorités ukrainiennes. Là aussi, des vérifications sont en cours pour déterminer la dangerosité du virus. En France, la Coordination rurale a fait savoir par voie de communiqué qu’elle regrettait la prolongation du confinement des volailles jusqu’au 31 mai 2006. Selon la Coordination, «le confinement des volailles imposé aux éleveurs, ainsi que l’interdiction des marchés de volailles vivantes, sont deux mesures inutiles face à un risque devenu nul».

Royaume-Uni : la Pac affectée par la proposition britannique

La proposition de la présidence britannique de l’UE sur les perspectives financières pour 2007-2013 «touche clairement à la marge de la politique agricole commune», a déploré le 6 décembre Dominique Bussereau, le ministre français de l’Agriculture. Même constat de la part de son homologue autrichien, Josef Pröll : selon lui, cette proposition est «non viable du point de vue des agriculteurs autrichiens et des campagnes en Europe». Londres préconise, pour les aides directes et le soutien des marchés, une enveloppe de 293,105 MdE sur sept années, soit une baisse de 0,68 % (2 MdE) par rapport au dernier projet de compromis du Luxembourg en juin dernier. Ces 2 MdE viennent s’ajouter aux 6 MdE qui avaient déjà été prévus en juin sur l’enveloppe de l’agriculture afin de financer les dépenses de la Pac pour la Bulgarie et la Roumanie qui doivent adhérer à l’UE en 2007. Le Royaume-Uni suggère également de consacrer à peine 66 MdE (avant modulation) au développement rural, soit une baisse de 11,05 % par rapport au compromis luxembourgeois. Sur ce total, 32,6 ME seraient alloués aux dix nouveaux Etats membres, à la Bulgarie et à la Roumanie. Ce qui laisse 33,4 MdE pour les Quinze, soit une réduction de quelque 5 MdE par rapport au compromis luxembourgeois.

France

CGB : «être vigilant sur les surfaces implantées»

Lors du congrès de la CGB (Confédération des planteurs de betteraves), qui s’est tenu à Paris le 6 décembre, Dominique Ducroquet, président de la Confédération a demandé aux planteurs d’être très vigilants sur la surface à semer en 2006. «Toute tonne excédentaire sera reportée sur l’année suivante, a-t-il insisté. Il faut donc produire uniquement la surface correspondant aux betteraves contractualisées». La CGB demande à ses adhérents de viser une production strictement égale au volume contractualisé par les fabricants de sucre (quota A/B 2005 + contrat alcool et éthanol 2006 - le report) en se basant sur le rendement moyen des trois dernières années. Autre sujet fort : l’accord interprofessionnel, qui date de 40 ans, va être en décalage total avec le nouveau règlement sucre. La Confédération demande qu’un nouvel accord soit négocié avec les industriels. «Il est hors de question que cet accord ne soit pas porté à la connaissance des planteurs avant les semis», insiste Dominique Ducroquet.

Production : des dépassements de surfaces «intolérables»

Les associations de producteurs AGPM, AGPB et Fop estiment «anormaux», dans un communiqué du 1 er décembre, les chiffres de dépassement de surfaces de base sèche publiés par le ministère. Pour la récolte 2005, le dépassement est de 4,15 % de la surface nationale. «Il est clair qu’ont été prises en compte des terres qui n’auraient jamais dû être déclarées éligibles, ce qui est intolérable», déclarent les trois associations. Ces dernières demandent au ministère de «faire de toute urgence la lumière sur cette affaire et de prendre les mesures nécessaires afin de réparer la surpénalisation qu’il inflige aux producteurs de céréales et d’oléoprotéagineux […] qui se voient maintenant pénalisés du fait d’un dépassement de surfaces que les pouvoirs publics avaient la possibilité d’éviter».

Phytosanitaires : vers de nouvelles règles

Lors des rencontres annuelles du Cetiom, à Paris les 29 et 30 décembre, Joël Mathurin, directeur de la Qualité et de la Protection des végétaux (DGAL) a détaillé le contenu du prochain arrêté, à paraître avant la fin de l’année 2005, visant à réviser l’arrêté du 25/02/75 relatif à la mise sur le marché de l’utilisation des produits phytosanitaires. Cet arrêté cherchera à éviter les entraînements de pesticides de la zone traitée vers les zones non traitées. Il va rendre légale la pratique de vidange du fonds de cuve à la parcelle après deux rinçages (concentration divisée par 100). Les rinçages intermédiaires seront pulvérisés sur la parcelle. Quant au classement des produits pour la protection des points d’eau, l’arrêté va définir quatre classes de zones non traitées (ZNT) : 5 mètres (entre 1 m et 10 m), 20 mètres (de 10 à 30 m), 50 mètres (de 30 à 100 m) et 100 mètres ou plus. Quels que soient les produits, l’arrêté va instaurer une ZNT minimum de 5 m en bordure de cours d’eau. «Une avancée significative : il y aura la possibilité de réduire la largeur de la ZNT à 5 mètres pour tous les produits lorsque l’agriculteur met en place un dispositif végétalisé permanent (bandes enherbées, haies,…)».

Syndicalisme : la Conf’ en campagne contre Monsanto

«Monsanto pille et tue les paysans et la planète», ont affiché les militants de la Confédération paysanne sur la façade de leur siège à Bagnolet (Seine-Saint-Denis) le 30 décembre. Le syndicat, qui s’est vu récemment prélever plus de 18.000 E sur ses comptes par la multinationale (sur les 196.000 E que doit la Confédération suite à sa condamnation) entend mener une véritable politique de boycott vis-à-vis des produits Monsanto. «Ce genre de choses galvanise les troupes», indique le porte-parole Gérard Durand, qui trouve «étonnant que Monsanto agisse au moment où est en train de se décider une loi sur la coexistence OGM/non-OGM». Les arrachages de plants par le syndicat continueront-ils pour autant ? «Nous attendons de voir l’issue du projet de loi et si il y aura un moratoire de trois à cinq ans, comme nous le demandons, avant de nous décider», précisait Régis Hochart, également porte-parole.

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