Aller au contenu principal

« La luzerne fourragère permet de réduire de 5 % l’empreinte carbone de notre exploitation dans la Sarthe »

Didier Fontaine, polyculteur éleveur dans la Sarthe, a sécurisé son système fourrager en produisant de la luzerne fourragère à la place de 10 hectares de cultures. Tout en améliorant son autonomie protéique et son coût alimentaire, il réduit l'empreinte carbone de l'atelier lait.

<em class="placeholder">Didier Fontaine, polyculteur éleveur dans la Sarthe, avec deux jeunes</em>
Didier Fontaine, polyculteur éleveur dans la Sarthe
© D. Fontaine

« Suite à un diagnostic Cap’2ER, j’ai décidé de produire 10 hectares de luzerne et de diminuer ma surface de céréales. Ainsi, je sécurise et diversifie les fourrages pour mes 110 vaches laitières. La sécheresse est une problématique récurrente qui limite le potentiel de mes maïs. En moyenne sur les deux premières années, j'ai produit 7,5 à 8 tonnes de matière sèche de luzerne par hectare que j'ai ensilées. Et cette année, le rendement a atteint 12 t MS/ha grâce à une forte pluviométrie.

 

<em class="placeholder">champs de luzerne fourragère</em>
La luzerne présente plusieurs avantages : moins d'intrants culturaux, diversification de la ration alimentaire ... © J. Guichon

D’après les simulations du Cap'2ER, sur la base d’un rendement moyen de 10 t MS/ha de luzerne et de 8 t MS/ha de maïs, les émissions de gaz à effet de serre (GES) devraient baisser de 385 kg éq. CO2/ha et le stockage devrait augmenter de 66 kg éq. CO2/ha, soit une réduction de 5 % de mes émissions. L’empreinte carbone de l'atelier lait serait réduite de 0,07 kg éq. CO2/l de lait. Le tout, en gagnant de 5 à 10 euros pour 1 000 litres de lait de coût alimentaire.

Moins d'intrants grâce à la luzerne

La luzerne présente en effet plusieurs avantages : réduction des intrants culturaux, semis tous les trois ans, diversification de la ration alimentaire et aliment complémentaire au maïs grain humide inerté. Elle apporte de l’azote dans la ration à raison de 1,8 kg MS par vache, sur une base de 18 kg MS consommés par jour et par animal. C'est une dose modérée compte tenu de la petite surface produite pour la taille de mon élevage. Cet apport me permet d’économiser 0,5 à 0,8 kg de correcteur azoté.

Plus d'autonomie protéique

Cette production me permet également de tendre vers plus d’autonomie protéique et d’utiliser avec parcimonie le tourteau de colza : 5,4 kg de matière sèche par VL. J’intègre la luzerne dans la ration une fois que je n’ai plus de stock de ray-grass italien (enrubanné ou ensilé). Elle est plus riche en azote mais plus pauvre en énergie, ce qui nécessite une source extérieure en complément. Malgré sa consommation en carburant et le coût des fauches réalisées par une ETA à raison de trois à cinq passages par an, la luzerne reste intéressante car elle stocke du carbone dans le sol. »

 

Les plus lus

<em class="placeholder">Nathalie et Michel Daguer, éleveurs en Mayenne avec leurs vaches</em>
Pâturage hivernal : « Nous ne voyons que des bénéfices dans notre élevage en bio et en monotraite en Mayenne »

Le Gaec du Ballon en Mayenne, en bio et en monotraite, profite de conditions pédoclimatiques privilégiées pour pâturer en…

<em class="placeholder">guillaume rivet, éleveur dans les deux-sèvres</em>
Organisation du travail : « Nous avons robotisé la traite pour anticiper le départ à la retraite de mon père dans les Deux-Sèvres »

Le Gaec Privalait, dans les Deux-Sèvres, tourne entre mère et fils depuis bientôt deux ans. La robotisation de la traite, en…

<em class="placeholder">« L’herbe pâturée est la plus économique car, plus il y a de stock, plus les charges de mécanisation augmentent », soulignent Sébastien Le Goff et Julie Sylvestre.</em>
Diagnostic de système fourrager : « Nous avons prouvé la résilience de notre élevage face aux aléas climatiques dans le sud du Morbihan »

Au Gaec de Coët Cado, dans le Morbihan, pour s’assurer de la résilience de leur système fourrager aux aléas, les associés ont…

Carte de la zone régulée FCO3 à la date du 5 décembre 2024.
FCO 3 : près de 8 500 foyers en France

A date de jeudi 5 décembre 2024, le ministère de l'Agriculture annonce 8 436 cas de fièvre catarrhale ovine sérotype 3.…

<em class="placeholder">Brice Minot, Vincent Colas et Cyrille Minot, trois des quatre associés du Gaec des forges, en Côte-d&#039;Or</em>
Élevage laitier : « Nous cherchons de la productivité et de l’autonomie pour rentabiliser nos installations en Côte-d’Or »

Au Gaec des forges, en Côte-d’Or, les associés ont robotisé pour mieux organiser le travail. La recherche d’un bon prix du…

<em class="placeholder">jeune agriculteur et retraité départ à la retraite transmission</em>
Manque de main-d'œuvre : quelles sont les options en élevage laitier pour organiser son travail et gagner du temps ?

Lorsqu’un collectif de travail est amené à se réorganiser (départ à la retraite des parents ou d'un associé, dénouement d'un…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière