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La filière laitière réclame des hausses de tarif vitales

Pour couvrir la hausse des charges, le prix du lait n'augmente pas assez. Laiteries, syndicats, fabricants... appellent les distributeurs à tenir compte de la flambée des prix des matières premières. 

La hausse du prix du lait attendue pour 2021, de 13 à 15 €/1 000 l, sera sans doute insuffisante pour couvrir la hausse des charges.
La hausse du prix du lait attendue pour 2021, de 13 à 15 €/1 000 l, sera sans doute insuffisante pour couvrir la hausse des charges.
© J. Chabanne

À l'heure où les négociations commerciales commencent, les acteurs de la filière laitière, de l'amont à l'aval, mettent la pression pour faire prendre conscience de l'ampleur des hausses de prix des différentes matières premières. En élevage, la hausse des charges entrant dans l'indice Ipampa correspond à « un renchérissement de 24 €/1 000 l par rapport à juin 2020, supérieur à la hausse du prix du lait sur la même période (+17 €/1 000 l) et des coproduits viande (+4 €/1 000 l) », évalue l'Institut de l'élevage.

La hausse des annuités fragilise les élevages

Autre difficulté, les délais de livraison se sont allongés. Côté matériel d'élevage, « il y a des commandes de tubulaire, cornadis, etc. qui n'arrivent pas. Des éleveurs ont eu du mal à trouver du film plastique. Les délais peuvent être aussi très longs pour certains composants électroniques, cartes informatiques », décrit Dominique Lagel, ingénieur BTPL en Alsace. Côté bâtiment, même constat. « Tous les matériaux ont subi des hausses, d'environ 15 à 20 % globalement : métaux, bois, béton, isolants. Quand le projet bâtiment n'est pas urgent, il est reporté à l'année prochaine en espérant que les prix baissent. Quand c'est urgent, les éleveurs se résignent et assument les hausses de coût. Les banques suivent mais cela gonfle les frais fixes et donc les coûts de production », pointe Christophe Monnerie, ingénieur BTPL en Bretagne. Il y aurait peu de remise en question profonde des projets pour faire plus simple et moins cher.  

+5 à +7 % de hausse demandée

Les laiteries font aussi part de fortes hausses de leurs coûts, notamment des emballages : carton, plastique (+50 %)... La Coopération laitière demande 5 à 7 % de hausse à la grande distribution pour couvrir les seules hausses des matières premières en élevage et en laiterie. « Il est vital que nos clients - distribution, restauration hors foyer... - prennent en compte cette situation à travers des hausses de tarif. Il en va de l'avenir des élevages et des laiteries. Nous avons aussi des engagements RSE (empreinte carbone, bien-être animal, biodiversité...) que nous devons valoriser si nous voulons rester proactifs pour répondre aux attentes sociétales tout en restant compétitifs », résume Damien Lacombe, président de la Coopération laitière.

À retenir

L'indice de charge Ipampa lait de vache a atteint 112,2 points en juillet, soit +8,9 points par rapport à juillet 2020. C'est un record (base 100 en 2015). Le coût des aliments achetés a pris +13,8 % sur un an. Les prix des engrais et amendements ont flambé de 25,7 %/juillet 2020. L'énergie et les lubrifiants ont bondi de 17,8 %.

L'indice de marge Milc sur douze mois glissants s'établit à 90,90 €/1 000 l en juin (-12 €/juin 2020), largement sous la moyenne 2007-2019 (99 €/1 000 l).

Source : Idele

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