La dinde Le Gaulois de LDC monte en gamme
Parallèlement à sa communication renforcée sur les bénéfices nutritionnels de la dinde, le groupe LDC lance la dinde « Oui c’est bon » qui engage aussi les éleveurs.
Parallèlement à sa communication renforcée sur les bénéfices nutritionnels de la dinde, le groupe LDC lance la dinde « Oui c’est bon » qui engage aussi les éleveurs.
Au mois d’avril, le groupe LDC a lancé l’étiquetage du Nutri-Score (1) exclusivement sur ses découpes de dinde crue vendues en GMS sur la marque Le Gaulois. « Nous sommes les premiers à l’afficher sur de la viande crue brute, souligne Nathalie Eymond, chef des produits crus Le Gaulois. Et la dinde a eu la note A, c’est-à-dire le maximum ! » Cette initiative volontaire (l’affichage Nutri-score n’étant pas obligatoire) est dans la logique des efforts de communications réalisés sur la dinde depuis 2016, afin de mettre en avant les qualités nutritionnelles de « la viande la moins calorique du quotidien » comme l’indique l’accroche du packaging. Au même moment, le premier volailler français mettait en rayon des escalopes de dinde porteuses du logo Oui c’est bon et une campagne TV était menée. « Ce lancement a eu lieu un an après celui des découpes de poulet. Il concrétise notre volonté d’améliorer la qualité de la volaille du quotidien et de répondre aux attentes de transparence, de bien-être animal et d’environnement, complète Nathalie Eymond. En dinde, nous voudrions que le consommateur évolue d’une logique de prix à un choix guidé par la valeur nutritionnelle et l’engagement des éleveurs. »
Une démarche qualitative en escalier
Effectivement, les éleveurs Oui c’est bon se sont engagés, doublement. D’abord, à travers le contrat de progrès Nature d’éleveurs lancé en septembre 2017, avec ces éléments incontournables que sont la lumière naturelle et la visitabilité des sites. S’ajoute l’origine française des céréales pour le fabricant d’aliments et le contrat sécurisé par l’organisation de production. C’est le socle à partir duquel d’autres marches sont à gravir. « À terme, Nature d’éleveurs concernera tous nos éleveurs fournisseurs, rappelle Anne Laure de Goulaine, du pôle LDC Amont. Nous visons l’objectif de 100 % des éleveurs engagés fin 2020. » D’autres critères s’ajoutent pour les éleveurs de dindes Oui c’est bon. La densité est réduite à 6,5 dindes par m2 (sans les 2 % gratuits) dans un milieu enrichi par des pierres à picorer et des perchoirs (encore en phase de testage) afin de faciliter l’expression des comportements naturels. De la musique est diffusée afin que les dindes soient plus calmes et s’habituent aux stimulus sonores. Hormis les céréales 100 % françaises, les matières premières sont sans OGM (au seuil de 0,9 %) ce qui interdit d’élever une dinde Oui c’est bon à côté d’une dinde standard. L’intégration paysagère est soignée (pignon au moins en bardage imitation bois), avec des éleveurs incités à planter, sensibilisés au recyclage et à la valorisation des déchets, à la consommation d’énergie, aux énergies renouvelables. Avant le premier lot, l’éleveur est audité par l’organisme certificateur Certipaq. Une fois par an, la charte sera révisée de manière à monter le niveau constamment.
Trouver le bon partage de la valeur
« Nous avons fait le choix de nous inscrire dans une démarche de confort, souligne Anne Laure de Goulaine, avec la démédication comme préoccupation constante. D’où la réduction de la densité et le soin à porter à l’ambiance et à l’état de la litière. » Le bas taux de pododermatites, qui en est le reflet, est primé en poulet (mais pas en dinde). Pour l’instant, Oui c’est bon ne vise que les produits crus (élaborés compris) destinés à la GMS. De ce fait, les unités industrielles impliquées sont celles de Sablé-sur-Sarthe (Sarthe), de Branges (Saône-et-Loire) et de Blancafort (Cher). La grosse centaine d’éleveurs fournisseurs, souvent polyvalents, se trouve dans leur large périphérie. C’est le cas d’Emmanuel Peuvret, installé à Dancé (Orne), à 120 km de Sablé et à 200 km de Blancafort. Installé depuis dix-neuf ans, Emmanuel a démarré ses premières dindes Oui c’est bon fin mars, après avoir commencé par du poulet. Compte tenu de l’investissement, il veut obtenir au moins la même rémunération qu’avant. « En moyenne, je suis à 27 €/m2 de MPA en dinde standard et à 8,5-9 €/m2 en poulet standard de 34-35 jours. En poulet Oui c’est bon, le contrat est encore en phase de calage ; ça passe à 2 kg mais c’est « ric-rac » à 1,85-1,9 kg de poids. On aura probablement moins ce souci en dinde. Il faut que chacun y trouve son compte, sinon on n’ira pas bien loin. » Pour LDC qui annonce 20 % de parts du marché de la dinde crue en GMS, l’enjeu commercial est tout aussi crucial, comme le souligne Nathalie Eymond. « En GMS, la dinde est le troisième marché en volume et le second en nombre de foyers acheteurs. Oui c’est bon est notre fer de lance pour occuper le fond des rayons. »
Avis d'éleveur :
Emmanuel Peuvret, un éleveur polyvalent
Le bilan est positif
Emmanuel Peuvret dresse un bilan technique positif de son année en poulet et dinde Oui c’est bon. « Je faisais indifféremment du poulet ou de la dinde sur 1 000 m2. En avril 2018, j’ai démarré un 1 500 m2 en poulet (un lot standard et cinq lots Oui c’est bon). Fondamentalement, la conduite n’a pas changé. Ce qui évolue positivement, c’est l’élevage en lumière naturelle, qui plus est en musique (à partir de 5-6 jours). Jusqu’à présent, pour ne pas repailler je chargeais beaucoup au démarrage (13 tonnes de paille broyée pour 1 500 m2). Je travaille la litière « au pied » ou au rotavator si besoin. Je viens d’acheter une pailleuse Teagle pour gagner du temps et du confort de travail. » Sur le plan économique, ses rémunérations ont été établies sur des bases historiques, en attendant un contrat calé.