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"Je vise la performance avec mon quatrième poulailler"

À la frontière du Loiret et de l’Yonne, Pascal Le Fur de la Scea les Taupines a étendu son site avicole à 4900 m² pour produire de la dinde ou du poulet du quotidien avec Huttepain Aliments.

Pascal Le Fur, 42 ans, est associé avec son frère Nicolas, 39 ans, sur une exploitation assise sur deux piliers : les grandes cultures (370 ha) et la volaille de chair (4 ...
Pascal Le Fur, 42 ans, est associé avec son frère Nicolas, 39 ans, sur une exploitation assise sur deux piliers : les grandes cultures (370 ha) et la volaille de chair (4 900 m²).
© P. Le Douarin

Dans la famille Le Fur, venue du Finistère pour s’installer dans le Loiret au début des années 1990, la volaille est une institution. Le père de Pascal et Nicolas, qui avait déjà un 1000 m² avant « d’immigrer », a joué la carte de l’élevage hors-sol en parallèle des grandes cultures.

Pascal s’occupe des poulaillers, avec Loïc, salarié à mi-temps, et Nicolas des cultures, avec Florian à plein temps. Jusqu’en 2022, les deux frères, installés dans les années 2000 avec leurs parents aujourd’hui en retraite, géraient 370 hectares et trois poulaillers tunnels Duc de 1 200 m² en ventilation naturelle construits entre 1992 et 2001.

Après avoir profondément rénové ces trois poulaillers entre 2019 et 2021 (passage en ventilation dynamique Tuffigo Rapidex et en lumière naturelle, changement de mangeoires et de pipettes), ils ont décidé de passer un nouveau cap. « Nous créons un poulailler supplémentaire de 1 300 m², nous installons prochainement 250 Kwc de panneaux photovoltaïques, avec une partie en autoconsommation et l’autre en vente totale, ainsi qu’une chaudière à biomasse (490 kW + chaudière gaz de secours) pour chauffer nos quatre poulaillers en 2025. »

Le site de 4 900 m²  de la SCEA Les Taupines produira de la dinde et du poulet décarbonés grâce à des panneaux photovoltaïques et du chauffage au bois.
 

L’objectif de la Scea s’inscrit dans une démarche de maîtrise des charges, avec l’électricité autoconsommée revenant à 8,3 c€/kWh (calcul sur vingt ans avec valorisation complète) et le chauffage au bois qui sera opérationnel en juin prochain. Il y avait aussi l’envie de renforcer le poste salariat avicole pour mieux organiser le travail (notamment les astreintes).

Un poulailler polyvalent performant

Ce bâtiment construit par l’entreprise Dugué frappe par son grand volume, avec une hauteur de long pan à 2,7 m et une pente de toit à 17 degrés. Le constructeur a suivi les instructions du fournisseur danois de ventilation Skov. « Ca m’intéressait de découvrir un autre système » , souligne Pascal Le Fur qui a apprécié l’accompagnement lors de la mise en main du démarrage. Ce concept de ventilation « Multistep » est éprouvé. L’ordinateur calcule la meilleure configuration du fonctionnement des ventilateurs pour répondre aux besoins et aux consignes (température, hygrométrie, dioxyde de carbone) tout en respectant une vitesse maximale de 0,8 m/s devant les turbines avec une dépression moyenne inférieure à 20 Pa.

 

 
Un équipement intérieur tout à fait habituel afin d’être en capacité de produire du poulet rentable pour l’éleveur et conforme aux attendus de l’abattoir.
Un équipement intérieur tout à fait habituel afin d’être en capacité de produire du poulet rentable pour l’éleveur et conforme aux attendus de l’abattoir. © P. Le Douarin

L’air est admis de chaque côté par les volets discontinus positionnés à 2 mètres et se mélange en longeant le plafond avant de retomber dans la zone de vie. Il est extrait par 4 cheminées d’extraction (dont 2 avec moteur variable) et 4 turbines au pignon (dont 1 en vitesse progressive).

Accompagnement significatif

L’équipement intérieur est lui aussi éprouvé, avec ses 4 lignes de pipettes (dont 2 plus adaptées aux dindes) et 3 lignes de mangeoires Le Roy Multibeck. S’ajoutent deux lignes de brumisation haute pression placées au-dessus des volets d’admission d’air. Enfin, les 3 % de lumière naturelle sont présents, conformément à la charte Nature d’éleveurs.

 

 
Pour rapailler, la paille déchiquetée par une machine Teagle est répartie dans le bâtiment par un tube PVC fixe sur lequel se branche l’opérateur.
Pour rapailler, la paille déchiquetée par une machine Teagle est répartie dans le bâtiment par un tube PVC fixe sur lequel se branche l’opérateur. © P. Le Douarin

L’éleveur a aussi fait installer un tube PVC de gros diamètre pour distribuer la paille déchiquetée afin de faciliter le repaillage. Depuis 2018, qu’il travaille avec Huttepain Aliments, Pascal n’élevait que des dindes dans ses tunnels. Dans ce nouveau bâtiment qui peut accueillir 8 800 dindes ou 31 000 poulets, il a produit deux lots de poulet du quotidien abattus vers 33 jours.

 

 
 Détail du coût du poulailler de 1 300 m² de la SCEA Les Taupines
Détail du coût du poulailler de 1 300 m² de la SCEA Les Taupines © Source : SCEA Les Taupines

Côté coût, Pascal et Nicolas Le Fur s’en sortent plutôt bien. Le Crédit mutuel leur a prêté la totalité de l’investissement à 2 % sur quinze ans, assurance comprise. Le poulailler leur revient à 249 euros le mètre carré pour un prix départ de 356 euros le mètre carré. Ils vont recevoir 27 000 euros d’aides régionales Siap (ex PCAE) et ont reçu 92 300 euros d’Huttepain auxquels s’ajoute une prime de 5 euros la tonne de vif pendant dix ans. Quant à la chaudière à bois, elle bénéficie d’une aide Ademe/Feder équivalent à 65 % de l’investissement.

 

Huttepain Aliments veut créer 60 000 m²

 

 
Maxime Dreouin, Huttepain Aliments « Nous recherchons de futurs éleveurs à qui nous proposons deux solutions, en ventilation dynamique ou en statique. »
Maxime Derouin, Huttepain Aliments « Nous recherchons de futurs éleveurs à qui nous proposons deux solutions, en ventilation dynamique ou en statique. » © P. Le Douarin

L'organisation de production Huttepain Aliments encadre 340 éleveurs de volailles de chair totalisant 630 000 m². « Avec 3 à 4 % d’érosion annuelle et une pause de construction liée à la flambée des coûts depuis deux à trois ans, nous avons besoin de créer 20 000 m² par an sur trois ans, annonce Maxime Derouin, responsable avicole d’Huttepain Aliments.

La filiale de LDC amont recherche des éleveurs en Normandie, Pays de Loire et Centre Val de Loire dans un périmètre en adéquation logistique avec dix des abattoirs du groupe. Le site de Pascal Le Fur se trouve à 160 km de l’abattoir poulet Servais à Droué (41) et l’abattoir dinde de Blancafort (18) est à 50 km.

Maxime Derouin cible plutôt des agriculteurs ayant d’autres activités, notamment végétales. « Nous avons deux approches possibles : un bâtiment dynamique de 1800 m² répondant aux productions de poulets lourds et poulets du quotidien, ou alors un bâtiment statique avec un jardin d’hiver, plus adapté pour la dinde et le poulet ECC ».

 

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