« J’ai déplafonné des rendements en apportant du zinc malgré des analyses correctes »
Pour Thierry Ghewy, en agriculture de conservation depuis 2001 à Craonne, dans l’Aisne, et fondateur de Sol Agronomie Innovation, les analyses de sol échouent à identifier certains dysfonctionnements du sol.
Pour Thierry Ghewy, en agriculture de conservation depuis 2001 à Craonne, dans l’Aisne, et fondateur de Sol Agronomie Innovation, les analyses de sol échouent à identifier certains dysfonctionnements du sol.
Aujourd’hui dans nos exploitations, les engrais sont les intrants les plus coûteux. Paradoxalement, nous avons peu d’informations sur la disponibilité des éléments dans le sol. Je pratique des analyses de sol avec des prélèvements de la même profondeur que du temps où je labourais par souci de cohérence. Les racines explorent le même volume de terre.
Je constate dans certaines parcelles des problèmes d’équilibre entre les éléments qui ne sont pas détectés par les analyses de terre classiques. J’ai par exemple déplafonné des rendements chez moi en apportant du zinc, alors que les analyses faisaient apparaître des taux satisfaisants. Nous manquons d’informations sur les interactions entre les différents minéraux qui composent le sol. J’aimerais en savoir plus sur les ratios entre le phosphore et le zinc, ou la potasse et la magnésie.
De même, nos données s’avèrent insuffisantes sur la biomasse microbienne, les équilibres champignons bactéries qui jouent sur la dynamique des éléments. Il semblerait que les sols plus riches en champignon améliorent la dynamique du phosphore. C’est un véritable travail scientifique à approfondir.