Interpera 2021 : moins de poires en Europe cette année
Le congrès Interpera, en ligne cette année, a confirmé ce à quoi il fallait s’attendre : la production de poires sera moindre cette année, consécutivement aux épisodes de gels du printemps.
Le congrès Interpera, en ligne cette année, a confirmé ce à quoi il fallait s’attendre : la production de poires sera moindre cette année, consécutivement aux épisodes de gels du printemps.
Le 29 juin, le congres international de la poire, Interpera, s’est déroulé en visioconférence. A cette occasion, les protagonistes des différentes grandes régions européennes de production ont fait le point sur la récolte envisagée cette année. L’exercice n’était pas aisé, mais il a permis d’offrir une première évaluation du potentiel européen 2021.
De très forts reculs de potentiel
Un premier constant s’impose : il y aura moins de poires cette année. Les gelées généralisées de mars et avril provoqueront une baisse des volumes dans presque tous les bassins de production. « En France, la belle floraison que nous connaissions pour les variétés d’été a été laminée par les gels d’avril dans les bassins de production de la Vallée du Rhône, de Provence et des Alpes, particulièrement pour la williams et la guyot, a rappelé Vincent Guérin (ANPP) , nous rencontrons une situation très hétérogène avec des vergers perdus à 100% , d’autres moins ». Du coup, la prévision, qui devra être affiné dans les prochaines semaines, avance un potentiel en retrait de 50% par rapport à l’année précédente : 60 000 t contre 130 000 t.
Les autres pays producteurs ont aussi souffert. « La chute physiologique a été importante. Néanmoins, nous devrions assurer entre 70 et 80% de nos volumes par rapport à 2020, voire même connaitre une légère augmentation » a expliqué Kris Jans (BelOrta). La Belgique devrait donc aligner un tonnage en recul d’environ 30% : 275 000 t contre 393 000 t en 2020. Si les Pays-Bas (393 000 t en 2020) n’avancent pas de chiffres précis, Gerard Pronk (The Greenery) a néanmoins indiqué que le potentiel néerlandais serait en phase avec celui du voisin belge, la production ayant souffert à la fois d’épisodes de gel au printemps et d’une importante tempête le 24 mai.
Au Sud, seul le Portugal progresse
Dans le sud de l’Europe, les situations sont plus diverses.
Ainsi, l’Espagne, si elle a connu elle aussi le gel, ne devrait connaitre qu’un recul de 5% de son potentiel avec 292 000 t contre 307 000 t l’an passé. « La Catalogne a connu un gel qui a touché toutes les variétés et pas uniquement les précoces, a analysé Sara Ruiz (Afrucat), mais, la Rioja, elle n’a pas connu ce gel : ses volumes compensent ceux de la Catalogne. Cependant, nous restons prudents : si la chute physiologique continue, nous pourrions avoir une baisse des volumes ». L’Italie a préféré ne pas présenter de prévisions. Certes, avec 611 000t en 2020, le pays s’était un peu relevé après une année 2019 désastreuse, mais cela n’avait pas été suffisant pour retrouver son potentiel. Cette année, la floraison s’est effectuée dans de très mauvaises conditions météorologiques, surtout dans le Nord, berceau de la production de poires en Italie.
En fait, dans ce panorama globalement baissier, le Portugal fait figure d’exception. Avec une prévision de 210 000 t en 2021 contre 135 000 t l’an passé, le pays de la variété Rocha enregistre une belle progression de 56%. Le pays a été peu touché par le gel : « La floraison a été très bonne et la nouaison a été très forte, se félicite Délia Fialho (Frutus CRL), nous attendons une très bonne qualité ». La production portugaise peut d’ailleurs s’appuyer sur de nouveaux vergers très productifs.
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