Grippe aviaire : " J'utilise un effaroucheur à laser pour éloigner l'avifaune"
Producteur d’œufs à couver de dindes en Centre Bretagne, Christophe Beurel vient de s’équiper d’un effaroucheur de nouvelle génération, sonore et lumineux pour se protéger des risques d'introduction de virus influenza aviaire.
Producteur d’œufs à couver de dindes en Centre Bretagne, Christophe Beurel vient de s’équiper d’un effaroucheur de nouvelle génération, sonore et lumineux pour se protéger des risques d'introduction de virus influenza aviaire.
« Quand les premiers foyers d’influenza aviaire se sont déclarés cet été en Bretagne, le couvoir de dindonneaux Le Helloco m’a averti qu’un plan d’eau (zone humide, étang…) se trouvait assez souvent proche d’eux, relate Christophe Beurel, producteur d’œufs à couver pour ce couvoir. Comme j’ai un étang juste à 150 mètres en contrebas, fréquenté par des canards à l’aube et au crépuscule, j’ai décidé de chercher un moyen de les éloigner. »
Producteur d’œufs à couver (OAC) de dinde à Plessala (Côtes d’Armor) depuis 1992, l’éleveur a parfaitement intégré les consignes et pratiques de biosécurité. Il a obtenu la certification allemande QS pour permettre au couvoir d’exporter ses OAC. Ici, après le passage du portique de désinfection automatique obligatoire pour les véhicules, la douche est prise au moins deux fois par jour avant d’entrer dans les bâtiments, avec des vêtements et des chaussures spécifiques. Il ne manque rien, ou presque.
Réduire ses points faibles
« Alors que mes deux salariés, les intervenants et moi-même faisons des efforts quotidiens pour se protéger des contaminants, ce serait dommage d’être plombé par un canard sauvage qui passe. » Christophe Beurel a donc acheté un effaroucheur à gaz qui fonctionnait en continu, avec une fréquence réglable des détonations. « Il avait deux soucis majeurs : le bruit qui pouvait déranger les voisins pourtant assez loin et la contrainte de venir sur place pour l’activer le matin et pour l’arrêter le soir. En plus, s’il y avait du virus influenza, je risquerais de me contaminer avant de rentrer dans l’élevage. » Ayant constaté que ce dispositif était efficace contre les oiseaux sauvages, l’éleveur a cherché une alternative moins contraignante.
Limiter les contraintes
Une société bretonne lui a proposé un effaroucheur de sa conception, à la fois sonore et lumineux, prévu contre les pigeons ramiers, corbeaux et choucas. L’appareil électrifié (fonctionnant aussi sur batterie) peut émettre au choix neuf cris de prédateurs et envoie un rayon laser vert visant jusqu’à seize cibles, selon un circuit programmable comme les sons (réglables en intensité). D’où le positionnement en hauteur pour atteindre les berges et les bosquets autour de l’étang. « Sur les conseils du fournisseur, il fonctionne 4 minutes toutes les 20 minutes, pendant 4 heures au lever du jour et autant au crépuscule. » Hormis une poule d’eau qui rôde toujours dans les parages, les autres oiseaux (pigeons, anatidés) ont déserté l’endroit.
Également agriculteur, Christophe envisage d’utiliser l’effaroucheur au printemps contre les choucas envahissant ses semis de maïs. « Ce sera en continu et peut-être sans le laser » envisage-t-il. Cela lui permettra aussi d’amortir plus vite les 2 000 euros investis, le dispositif étant éligible aux aides PCAE dans le cadre du volet biosécurité. « À part mettre de l’air filtré contre l’aéroportage des virus, je ne vois plus ce que je peux faire contre la grippe aviaire. Ah si… Je vais faire un parking extérieur pour les véhicules personnels et ceux des rares visiteurs. Mais je ne pourrai pas empêcher les camions d’œufs et d’aliment d’y pénétrer. »