Revenus 2023 : « Entre 60 et 65 % de exploitations céréalières pourraient montrer un revenu inférieur au Smic »
Le croisement de la hausse des coûts de production et de la baisse des cours des céréales aboutit à des revenus très dégradés chez les producteurs de céréales et d’oléoprotéagineux en 2023.
Le croisement de la hausse des coûts de production et de la baisse des cours des céréales aboutit à des revenus très dégradés chez les producteurs de céréales et d’oléoprotéagineux en 2023.
« Si les rendements de céréales ont été au rendez-vous en 2023 avec 7,4 t/ha en blé tendre, les cours n’y sont plus. Depuis le printemps 2022, nous assistons à une dégradation continue des cours des céréales, observe Philippe Heusèle, secrétaire général de l’AGPB, Association générale des producteurs de blé. Résultat : le prix moyen du blé tendre « sortie ferme » payé aux agriculteurs est largement en dessous des coûts de production. Nous sommes en plein dans l’effet ciseaux. » Les prévisions de l’AGPB donnent une moyenne de coûts de production aux alentours de 250 €/t pour un prix moyen sortie ferme inférieur à 200 €/t pour la moisson 2023 en blé tendre.
L’augmentation du coût de carburant et du gaz ainsi que le financement des organismes stockeurs (OS) ont un impact sur les coûts d’intermédiation entre le rendu Rouen et le départ ferme. Économiquement, c’est plus que morose dans les exploitations céréalières.
Philippe Heusèle reprend les prévisions de données économiques françaises des producteurs de céréales et d’oléoprotéagineux (catégorie Otex 15 dans le Recensement agricole) analysées par Arvalis. « Entre 60 et 65 % de ces exploitations pourraient montrer un revenu inférieur au Smic et parmi eux, plus de 15 % avec un résultat courant négatif de - 2 Smic. Ce sont les pires données économiques depuis longtemps. »
Selon ces données prévisionnelles, seuls un tiers des agriculteurs pourraient tirer un revenu « confortable » (supérieur à 1 Smic) de leur production 2023.