Résistance aux herbicides : le coquelicot aggrave son cas
Le coquelicot semble emprunter le même chemin que les vulpins et ray-grass dans sa résistance à de multiples modes d’actions herbicides. Or, il est difficile à contrôler par des moyens agronomiques contrairement aux graminées.
Il n’y a pas que des graminées adventices à présenter des populations fortement résistantes à plusieurs herbicides. Certaines dicotylédones deviennent problématiques également, au premier rang desquelles le coquelicot. Cette adventice présente une résistance importante aux inhibiteurs de l’ALS (sulfonylurées, florasulame, imazamox… groupe HRAC B), notamment dans certains départements des Hauts-de-France, en Normandie… Des populations de l’adventice montrent également une résistance aux herbicides auxiniques (groupe HRAC O).
« Cela avait commencé par des molécules comme le 2,4-D, le MCPA et cela s’aggrave avec l’aminopyralide (produit Ielo). Si l’on n’y prend pas garde, la résistance pourrait s’étendre à l’halauxifène-méthyl (produits Pixxaro EC, Mozzar…), souligne Christophe Délye, de l’Inrae. Il faut être hyper précautionneux sur l’usage des herbicides à base de cette matière active récente pour la gestion des coquelicots. » Les produits de la gamme Arylex, qui comportent cette substance active, ont, en effet, été érigés comme une solution efficace contre le coquelicot. Des parcelles présentent même à la fois des résistances du coquelicot aux inhibiteurs de l’ALS et aux herbicides auxiniques.
Or, le coquelicot est une plante difficile à gérer agronomiquement. Par exemple, le labour occasionnel est inefficace contre cette adventice dont les graines peuvent être viables 30 ans dans le sol, alors que chez les graminées, cette durée de vie des graines est beaucoup plus courte. La diversité des cultures dans la rotation, des modes d’action des produits utilisés et des pratiques, avec le désherbage mécanique notamment, reste une stratégie de contrôle des adventices qui s’applique au coquelicot.