Ravageur du maïs : détruire la pyrale en culture et à l’interculture
Avec ses chenilles à l’intérieur des tiges ou sur les épis, la pyrale du maïs fait partie des insectes foreurs avec la sésamie, très dommageable pour le maïs.
Avec ses chenilles à l’intérieur des tiges ou sur les épis, la pyrale du maïs fait partie des insectes foreurs avec la sésamie, très dommageable pour le maïs.
La pyrale du maïs (Ostrinia nubilalis) est un papillon dont les premiers individus peuvent apparaître à la mi-mai. Mesurant 2 à 3 cm, le papillon est de couleur beige à ocre avec des ailes de forme triangulaire montrant des lignes en zigzag. Ses larves (chenilles) causent des dégâts, à partir du début de l’été en creusant des galeries dans les tiges. À son dernier stade larvaire, la chenille mesure 2 cm. Sans pilosité, elle est de couleur gris clair et présente sur le dos une ligne longitudinale gris foncé. Sa présence sur maïs peut être décelée par des trous sur les feuilles et de la sciure à l’aisselle de feuilles, indiquant sa pénétration dans la tige.
Les œufs de pyrale sont pondus sur les feuilles de maïs . Ils sont regroupés en ooplaque de 5 à 10 mm comptant une vingtaine d’œufs. Ceux-ci sont blancs, puis ils prennent une teinte beige et enfin laissent apparaître des points noirs qui ne sont autres que les têtes des futures chenilles. À partir de la floraison du maïs, les dégâts apparaissent avec la casse de tiges, voire de pédoncules ou la chute de l’épi. Sur une plante avec une larve dans sa tige, il peut y avoir rupture d’alimentation de la partie haute qui se dessèche. La chenille cause également des dégâts sur épis en consommant des grains et en occasionnant des blessures profitant à des champignons pathogènes.
Comment combattre la pyrale du maïs ?
Prophylaxie : Pour passer l’hiver, les larves se réfugient à la base des pieds de maïs ou dans les épis. La section des tiges au ras du sol et leur broyage fin détruiront un grand nombre de ces chenilles. L’enfouissement des résidus de culture améliorera l’efficacité en soumettant les larves aux agents pathogènes du sol. Une population de larves peut ainsi être réduite de 80 %.
Lutte biologique : Sous forme de plaquettes ou de capsules, des pontes de trichogrammes sont commercialisées pour lutter contre la pyrale. Les trichogrammes sont des microguêpes parasitant les chenilles de pyrale dans les œufs. Les capsules sont épandues à la main ou avec un drone. Des sociétés proposent ce service. Pour les distributeurs, la technique bénéficie d’un CEPP, certificat d’économie de produits phyto.
Traitements chimiques : Des insecticides sont homologués contre la pyrale du maïs. Ils ont une action essentiellement larvicide et devront être positionnés en conséquence, à savoir au plus près du pic de vol de pyrales, selon Arvalis. À ce stade, les maïs sont hauts. Il faut donc un équipement adapté pour la pulvérisation. Des services comme le BSV (bulletin de santé du végétal) montrent l’évolution des vols de pyrales sur un territoire ou des pièges peuvent être mis à disposition pour détecter ces vols. À noter que des populations de pyrales sont résistantes aux pyréthrinoïdes. D’autre part, ces insecticides ont un impact négatif sur la faune auxiliaire.
Cinq points clés sur la pyrale du maïs
La perte de rendement peut dépasser 20 % en cas d’attaque sévère. Elle est consécutive à une baisse du poids de mille grains (PMG) et à une casse des tiges et pédoncules.
La qualité sanitaire est affectée sur les épis quand la seconde génération de chenilles consomme des grains en créant des portes d’entrées au Fusarium de la section liseola, responsable de la production de mycotoxines.
Deux générations de pyrales sont observées dans le Sud-Ouest et le Sud-Est. Ailleurs, une part variable d’individus de première génération donnera une seconde génération, si les conditions climatiques du printemps et de l’été le permettent. Le deuxième vol se déroule de mi-juillet à mi-août.
Les larves sont visibles sur les plantes jusqu’à quelques jours après leur éclosion (stade baladeur), avant de pénétrer à l’intérieur des tiges.
Ne pas confondre avec la sésamie, autre papillon foreur. Les chenilles sont de couleur rose pâle, dépourvues de poils et montrant des points noirs de chaque côté du corps. Elles sont plus grosses que celles de pyrale, mesurant 4 cm au dernier stade de développement.
Des températures douces (supérieures à 15 °C) et des hygrométries élevées favorisent les pontes. Plus la température est élevée, plus les cycles de développement de l’œuf à l’adulte se raccourcissent, générant plus d’une génération sur l’année. Mais les fortes chaleurs et un climat sec font mourir les œufs.