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Coup de chaud sur les blés : faut-il craindre une chute de rendement ?

Les jours à venir s’annoncent très chauds. Par endroits, la pluviométrie de mai est déjà consommée par les plantes et le risque de perte de potentiel est réel mais modéré. Quand c’est possible, Arvalis recommande de lancer un apport d’irrigation.

Avec ce coup de chaud, les parcelles superficielles risquent de décrocher. Les parcelles profondes ou irriguées peuvent passer le cap sans trop de dégâts.
Avec ce coup de chaud, les parcelles superficielles risquent de décrocher. Les parcelles profondes ou irriguées peuvent passer le cap sans trop de dégâts.
© G. Omnès

Les jours à venir s’annoncent anticycloniques et très chauds dans toute la France, avec des températures partout supérieures à 29 °C à partir du 14 juin au nord de la Loire. Une météo qui ravit les Français mais qui fait craindre une baisse des potentiels de rendements de céréales. Ce risque est-il avéré ? Les agriculteurs ont tous en tête l’incidence sur les rendements des coups de chaud de juin 2019 et juin 2020.

« Les niveaux de température annoncés sont rarement très favorables au rendement », confirme Jean-Charles Deswarte, spécialiste en écophysiologie du blé chez Arvalis. Au nord de la Loire, les céréales sont actuellement au stade grain laiteux. « Plus il fait chaud, plus l’impact sur le remplissage précipite la maturité physiologique et cela peut affecter les PMG. »

Mais pour l’expert, la situation n’est pas comparable aux dernières années, avec un risque plus modéré. La plupart des céréales bénéficient de bonnes conditions d’implantation. L’observatoire Céré’Obs évalue à 81 % les parcelles en conditions de culture bonnes à très bonnes à la date du 7 juin 2021. À la même date en 2020, ce chiffre était de 56 %.

Cette situation devrait limiter le stress des plantes et les impacts sur le rendement : « les blés sont bien enracinés et les niveaux de biomasse sont élevés, avec un potentiel de départ plutôt bon, qui peut leur permettre de passer ce coup de chaud sans trop de dégâts », rassure Jean-Charles Deswarte. « Si on revient vite à des températures plus fraîches, comme cela est annoncé en fin de semaine, il ne devrait pas y avoir de problème en terres profondes mais les parcelles superficielles risquent de décrocher avec ce coup de chaud. »

Certains secteurs pourraient toutefois subir des pertes de potentiels qui pourraient atteindre 10 q/ha. « C’est plus compliqué pour les parcelles superficielles ou les plantes ont déjà absorbé la pluviométrie du mois de mai, comme dans le Berry ou en Poitou-Charentes. Dans ces régions, les blés entrent en stress hydrique. Même lorsqu’il a plu 100 mm en mai, la pluie a seulement couvert les besoins des plantes et les sols ne se sont pas rechargés. Dans ce cas, les sols sont quasiment aussi secs qu’ils l’étaient fin avril ».

Une situation qui amène le spécialiste à recommander à ceux qui le peuvent de lancer sans tarder un dernier tour d’eau. « Au nord de la Loire, dans toutes les situations ou cela est possible, faites un dernier apport de 30 mm maintenant. »

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