Potentiel de rendement affecté : les cultures marquées par le travail de sape de la météo
Hiver trop pluvieux, printemps trop sec et retour des pluies tardif présagent de rendements inférieurs à la moyenne pour la plupart des cultures.
Hiver trop pluvieux, printemps trop sec et retour des pluies tardif présagent de rendements inférieurs à la moyenne pour la plupart des cultures.
Les pluies tant attendues sont finalement revenues sur l’Hexagone début mai pour mettre fin à une longue période de sec. Trop tard par endroits pour empêcher une dégradation du potentiel de rendement. En cultures de printemps, « le retour des pluies a été salutaire pour les levées en cours après des semis effectués dans de bonnes conditions, constate Jacky Reveillère, responsable agronomie de la coopérative Axéréal (Centre Val-de-Loire). Ces pluies permettront aussi de bonnes fertilités d’épis en céréales d’hiver, même si le nombre d’épis est assez limité à cause des conditions de l’automne et de l’hiver. »
Même constat dans le Grand Est, où « les semis tardifs combinés à l’excès d’eau durant l’hiver puis à la période de sec de quarante-cinq jours devraient déboucher sur un nombre d’épis en dessous des normales », indique Alexandre Marie, de la coopérative Vivescia. La compensation de la perte de potentiel dépendra des conditions de fertilité et de remplissage, ce qui nécessite du rayonnement et un temps plutôt sec pour la première puis des précipitations régulières pour les poids de mille grains. Alexandre Marie n’exclut pas un rendement sous la tendance en blé, mais aussi en orges de printemps, affectées par des régressions de talles.
La notation de l'état des cultures au plus bas
Le travail de sape de la météo se reflète dans les notations des cultures publiées dans le bulletin Céré'obs par FranceAgriMer. Au 4 mai, 57 % des surfaces de blé tendre seulement affichaient des conditions « bonnes à très bonnes » et 53 % pour l’orge d’hiver, des notations au plus bas depuis 2011.
Localement, le retour des pluies a fait plus de mal que de bien, notamment dans le Sud-Ouest. « On a relevé jusqu’à 250 mm en deux jours autour de Sore, dans les Landes. La plupart des exploitations ont reçu entre 95 et 100 mm en deux jours », indique Justine Sourisseau directrice du GRCETA-SFA à Belin-Beliet (Gironde), qui suit plus de 40 000 ha. De très nombreuses parcelles ont été inondées, les niveaux des nappes étant déjà élevés. Les semis de maïs ont parfois été totalement détruits, notamment dans des parcelles en maïs semences.