Phytos et engrais : comment ont évolué les pratiques culturales en 5 ans ?
L'enquête du ministère de l’Agriculture publiée ce 1er octobre sur les pratiques en grandes cultures en 2021, révèle, en la comparant à la dernière sur 2017, une hausse des épandages d’azote, une stagnation de l’utilisation de produits phytosanitaires et une forte baisse des sols nus en hiver.
L'enquête du ministère de l’Agriculture publiée ce 1er octobre sur les pratiques en grandes cultures en 2021, révèle, en la comparant à la dernière sur 2017, une hausse des épandages d’azote, une stagnation de l’utilisation de produits phytosanitaires et une forte baisse des sols nus en hiver.
Réalisée sur la campagne 2020-2021, au travers d’entretiens portant sur plus de 30 000 parcelles et près de 12 millions d’hectares, l’enquête nationale d’Agreste permet de connaître les pratiques des agriculteurs en grandes cultures et leurs évolutions depuis la dernière enquête réalisée en 2016-2017.
Les apports d’azote minéral et organique augmentent entre 2017 et 2021
Sur blé tendre, 166,2 kilos par hectare (kg/ha) d’azote minéral ont été épandus sur la campagne 2020-2021 contre 164,1 en 2016-2017. Les tendances sont les mêmes sur blé dur, 192,3 kg/ha contre 188,1, sur betterave sucrière, 94 kg/ha contre 82,3, sur pomme de terre, 145 kg/ha contre 136. Par contre, les apports restent les mêmes sur maïs grain à 143 kg/ha et tournesol à 44 kg/ha sur les deux périodes. Ils diminuent très légèrement sur colza, passant à 155,5 kg/ha contre 157,7 en 2016-2017.
Concernant les apports d’azote organique, les quantités sont également à la hausse sur la plupart des cultures, comme le blé dur (3,9 kg/ha contre 2,8), le tournesol (16,5 contre 9,8), le maïs grain (55,9 contre 50,5) ou la betterave sucrière (76,9 contre 61,9). Par contre elles restent à un peu plus de 9 kg/ha sur blé tendre.
Les IFT stagnent pour l’essentiel des grandes cultures entre 2017 et 2021
En blé tendre, l’indice de fréquence de traitement (IFT) est de 5,1, identique à celui de 2017, et peu différent de celui de 2014 (4,9). Cette stagnation est également observée sur d’autres céréales à paille, avec un IFT de 4,4 en blé dur (4,2 en 2017), 2,7 en triticale (2,6 en 2017). L’IFT du colza est également stable à 6,4, tout comme celui du maïs grain à 2,9.
Par contre, du côté des cultures industrielles, des hausses sont observées : un IFT de 6,7 en betterave sucrière, contre 5,5 en 2017 et 5,3 en 2014, de 19,8 en pomme de terre, contre 16,5 en 2017 mais 18,9 en 2014. Certaines cultures voient leur IFT diminuer comme le tournesol (2,4 contre 2,7 en 2017 et 2,8 en 2014) et le pois protéagineux (4,3 contre 4,6 en 2017 et 2014).
Très légère baisse du désherbage chimique entre 2017 et 2021
Sur la campagne 2020-2021, 95 % de la surface en blé tendre a vu au moins une opération de désherbage chimique. En 2016-2017, elle était de 98 %. En tournesol, la surface concernée est de 90 % en 2021 contre 93 % en 2017, en maïs grain de 96 % contre 98 %, en soja de 69 % contre 82 %. En colza, le pourcentage est resté le même (99 %) sur les deux périodes, tout comme en betteraves sucrières (100 %).
Le désherbage mécanique évolue de la même façon. 95 % des surfaces de blé tendre ont eu un désherbage mécanique (cela comprend travail du sol superficiel, profond et labour) en 2020-2021 contre 96 % en 2016-2017, 96 % des surfaces de colza contre 97 %, 99 % des surfaces de tournesol contre 100 %, le pourcentage restant à 100 % sur les deux périodes pour les betteraves sucrières et les pommes de terre.
Le travail du sol reste le même entre 2017 et 2021
4,4 passages mécaniques sur blé tendre en 2020-2021 contre 4,5 en 2016-2017, 6,9 en tournesol contre 6,4, 6,6 en maïs grain contre 6,2 ou encore 7,8 en betterave sucrière contre 7,7. Le constat est le même pour l’essentiel des cultures. Le nombre de passage mécanique a très peu évolué et il en est de même pour la profondeur de travail du sol. Cela concerne aussi bien le travail superficiel du sol de moins de 8 cm (en blé tendre, 78 % des surfaces en 2020-2021 contre 79 % en 2016-2017, en maïs grain, 91 % des surfaces contre 92 %), que le travail superficiel du sol entre 8 et 15 cm (40 % des surfaces de blé tendre contre 43 % et 40 % des surfaces de maïs contre 35 %) et le travail profond sans retournement (13 % contre 17 % en blé tendre, 24 % contre 22 % en maïs grain).
Forte baisse des sols nus en hiver entre 2017 et 2021
Les surfaces de sols laissés nus en hiver avant des cultures de printemps ont fortement diminué entre 2017 et 2021. 25 % des surfaces de tournesol étaient précédées d’un sol nul durant l’hiver 2020-2021, contre 48 % en 2016-2017. Mêmes tendances pour le maïs grain avant lequel la part des sols nus tombe à 35 % (contre 65 %).
Sur certaines cultures, où les sols nus sont rares, les chiffres évoluent peu : seulement 4 % des betteraves sucrières étaient précédées d’un sol nu en 2021 contre 8 % en 2017, et 15 % des pommes de terre contre 17 %.