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Photovoltaïque : les projets agricoles portés par les ambitions énergétiques sur le solaire

La production d’énergie solaire va fortement augmenter dans les prochaines années en France. Cela représente une opportunité pour les agriculteurs que ce soit du côté du photovoltaïque sur bâtiment ou de l’agrivoltaïsme malgré les interrogations que ce dernier suscite.

Le secteur agricole représente un gisement important de surfaces mobilisables pour produire de l'électricité grâce au photovoltaïque.
Le secteur agricole représente un gisement important de surfaces mobilisables pour produire de l'électricité grâce au photovoltaïque.
© Apepha

Dans sa course à la neutralité carbone, la France s’est fixée des objectifs ambitieux en matière de production d’électricité grâce au photovoltaïque. Ses objectifs sont inscrits dans la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) qui table sur une puissance installée de 35 GW en 2028. En septembre 2022, la puissance installée s’élevait à 15 GW.

Pour respecter la trajectoire, le développement des projets doit nettement s’accélérer. « La nécessité du développement des énergies renouvelables au sein du secteur agricole est une ambition partagée pour permettre d’atteindre les objectifs fixés par la loi de transition énergétique », assure Céline Mehl, coordinatrice solaire photovoltaïque à l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe).

Cultiver de l’électricité sur les toitures

Selon l’étude Agriculture et énergies renouvelables : contributions et opportunités pour les exploitations agricoles menée pour le compte de l’Ademe, le photovoltaïque arrivait en 2018 à hauteur de 3 % de la production totale d’énergies renouvelables du secteur agricole (la biomasse arrivant en première position). Il occupait la deuxième place en ce qui concerne le nombre d’exploitations agricoles impliquées (11 000 exploitations) et représentait un chiffre d’affaires de 105 millions d’euros, en deuxième position derrière la biomasse. « Il faut permettre à un maximum d’agriculteurs de construire au moins un bâtiment équipé. Les toitures sont des champs à cultiver avec de la production électrique », considère Isabelle Hascoët, animatrice de l’association Agriculteurs producteurs d’électricité photovoltaïque associés (Apepha) qui regroupe 550 adhérents en France.

 
Photovoltaïque : les projets agricoles portés par les ambitions énergétiques sur le solaire

Le photovoltaïque est un moyen intéressant de financer la construction d’un nouveau bâtiment. « Quand on envisage une construction, il serait dommage de s’en priver. Si les finances ne le permettent pas, il faut au minimum prévoir une toiture qui pourra accueillir plus tard une centrale photovoltaïque », conseille Isabelle Hascoët. L’installation de panneaux peut aussi accompagner la rénovation d’un bâtiment existant. « Des aides pour ces projets seraient les bienvenues, considère la responsable. Par exemple pour inciter au désamiantage des toitures. »

Relocaliser la production d’énergie

Au regard du très fort développement de la filière ces dix dernières années, les pouvoirs publics ont revu à la baisse les tarifs d’achat d’électricité à travers un nouvel arrêté tarifaire en 2021 (après les deux arrêtés tarifaires de 2006 et 2010). Ils restent néanmoins attractifs et permettent de sécuriser l’investissement. En outre, le niveau maximum de puissance installée pour bénéficier de l’obligation d’achat par EDF a été relevé de 100 à 500 kWc, soit l’équivalent de 2 500 m2 de toiture. « Aujourd’hui, la majorité des projets en agriculture se fait dans le cadre de l’obligation d’achat avec un dimensionnement des installations souvent compris entre 100 et 300 kWc, alors qu’on était plutôt sur des puissances inférieures à 99 kWc auparavant », estime Isabelle Hascoët.

Beaucoup de projets prévoient une partie d’autoconsommation individuelle ou collective avec la vente du surplus dans le cadre de l’obligation d’achat. L’autoconsommation individuelle est intéressante pour les agriculteurs gros consommateurs d’électricité (salle de traite, stockage…). Tandis que l’autoconsommation collective vient répondre à un besoin de relocalisation de la production d’énergie. « Ce type de projets est amené à se développer dans les années à venir », assure Isabelle Hascoët.

En plus des opportunités sur les toitures des bâtiments, de nouveaux projets en agrivoltaïsme devraient aussi se développer grâce à la récente adoption de la loi sur l’accélération des énergies renouvelables qui lui donne un cadre et une définition. « L’agrivoltaïsme propose de concilier, au sol, production agricole et production d’électricité, rappelle Céline Mehl. Son potentiel de développement dépend avant tout de la capacité de ces projets à répondre à des besoins agricoles locaux et à s’inscrire dans une dynamique locale. »

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