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Multiplication semences : des aides régionales pour soutenir la filière

Dans la région Centre Val-de-Loire, la filière semences bénéficie de subventions pour l’achat de matériel et l’expérimentation. Axes prioritaires : la transition écologique et l’adaptation au changement climatique.

Benoît Faucheux, producteur à Épieds-en-Beauce, Loiret."Le Cap Filière a permis de réunir des acteurs avec qui nous avions peu l’habitude de travailler, comme les apiculteurs, les agriculteurs bio, les fédérations de Cuma…"
Benoît Faucheux, producteur à Épieds-en-Beauce, Loiret."Le Cap Filière a permis de réunir des acteurs avec qui nous avions peu l’habitude de travailler, comme les apiculteurs, les agriculteurs bio, les fédérations de Cuma…"
© C. Gloria

Plus de 5 millions d’euros consacrés à la filière semences et plants sur quatre ans. Ce segment de la production agricole est favorisé en région Centre Val-de-Loire. Le conseil régional et l’Union européenne par l’intermédiaire du programme européen Feader financent cette activité à hauteur de plus d’un million d’euros. « Au travers de contrats d’appui dénommés 'Cap filière', la région apporte son soutien à quatorze filières de productions agricoles, dont celle des semences et plants qui en est à sa troisième phase avec la période 2019-2023 », explique Marion Bouviala, ingénieure régionale à la Fnams, Fédération nationale des agriculteurs multiplicateurs de semences.

Pour Benoît Faucheux, président de la Fnams région Centre et agriculteur à Épieds-en-Beauce dans le Loiret, « un premier intérêt du Cap Filière est d’avoir fait reconnaître la filière semences et plants avec ses spécificités dans notre région. L’avantage de notre filière est d’être déjà organisée et d’avoir une certaine importance dans la région, avec des contrats de production qui portent sur toute la multiplication de semences. Le Cap Filière a permis de réunir des acteurs avec qui nous avions peu l’habitude de travailler, comme les apiculteurs, les agriculteurs bio, les fédérations de Cuma… Cela a permis d’échanger de manière constructive avec les apiculteurs. »

Plan d’actions après un diagnostic des forces et faiblesses

Marion Bouviala explique le fonctionnement et la finalité du Cap Filière : « la région a des objectifs prioritaires, comme accompagner la transition agroécologique et favoriser une plus grande valeur ajoutée des productions. Un diagnostic des forces et faiblesses est réalisé pour définir les besoins de notre activité. Ces enjeux sont traduits au travers d’un plan d’actions avec les élus de la région qui valident ou non nos propositions. Par exemple, au niveau des exploitations agricoles, les aides portent sur les investissements pour du matériel spécifique à la production de semences. Selon les projets, la région participe à hauteur de 20 à 40 % en moyenne via les appels à projets Plan de compétitivité et d’adaptation des exploitations agricoles (PCAE) orientés semences et plants. »

Précisément, pour des investissements compris entre 10 000 et 90 000 euros, le taux de base de l’aide est de 20 % avec, si le projet est sélectionné lors de l’appel à projets PCAE, une bonification possible de 10 % pour des bénéficiaires prioritaires : jeunes agriculteurs, exploitations en agriculture biologique, opérations d’économies d’énergie ou réductions d’intrants… Une majoration de 15 % est possible pour les projets collectifs de type GIEE. Les nouveaux multiplicateurs ou ceux commençant une nouvelle production depuis moins de cinq ans peuvent bénéficier d’un taux de base d’aide publique de 30 % au lieu de 20 %… « On peut parvenir à un cumul maximum de 50 % d’aide publique pour un JA ou un agriculteur bio », chiffre Marion Bouviala. Une liste précise les équipements éligibles à ces aides, spécifique à la production de semences et plants.

Les projets collectifs sont favorisés

« Sur notre exploitation, nous avons perçu une aide pour un séchoir de graines d’oignons. Nous avons également déposé un dossier pour un bâtiment de stockage de plants de pomme de terre, précise Benoît Faucheux. Les projets collectifs sont favorisés. Ainsi, pour notre Cuma Semences 2000, nous avons bénéficié d’une aide financière sur l’achat d’abeilles (550 ruches et essaims) pour six agriculteurs multiplicateurs de semences. La Cuma a également perçu un soutien financier sur des équipements spécifiques comme des récolteuses à oignons porte-graines et une démêleuse de rangs mâles et femelles. »

Le conseil régional fait le tri dans les projets pouvant bénéficier d’une aide. « Les équipements d’irrigation ne sont pour l’instant pas financés mais il y a une réflexion autour de capteurs pour mieux raisonner l’irrigation et de stations météo avec des OAD permettant de traiter au bon moment », note Benoît Faucheux. La transition agroécologique est l’un des éléments orientant les subventions de la région.

À côté de celles fournies aux exploitations agricoles ou aux groupements, les aides sont également fléchées vers les expérimentations. « Il y a un soutien du travail technique de la filière semences, de la Fnams et des chambres d’agriculture, de plus en plus dédié à l’évolution des pratiques vers l’agroécologie ou à l’adaptation aux changements climatiques », précise Marion Bouviala. Pour accélérer la transition agroécologique, les expérimentations portent par exemple sur les alternatives à l’utilisation d’intrants. Autre piste : mieux connaître certains bioagresseurs comme l’apion du trèfle afin d’adapter de nouveaux moyens de lutte autres que chimiques. À noter également la création d’un mélange mellifère (Pollifauniflor) compatible avec la production de semences.

Pour faire face au changement climatique, des expérimentations sur l’optimisation de la gestion de l’eau via l’utilisation d’outils de pilotage ou l’identification de solutions d’irrigation économes en eau reçoivent un soutien financier. L’évolution du climat de la région fait l’objet de simulations sur quelques indicateurs pour adapter au mieux les systèmes de production de semences et plants aux changements à venir. Il y va de l’avenir d’une filière et de sa valeur apportée à la région.

EN CHIFFRES

Un tiers des surfaces en semences à la ferme de St-Georges

 

 
Du matériel de plantations spécifiques au semences (planteuse à oignons ici) est éligible aux aides du Cap Filière semences et plants.
Du matériel de plantations spécifiques au semences (planteuse à oignons ici) est éligible aux aides du Cap Filière semences et plants. © Fnams
2 associés père et fils : Benoît et Basile Faucheux

 

165 ha, surface totalement irrigable

Plus de 50 ha en production de semences en 2021 : 26 de blé tendre, 4 de carotte, 6,5 d’oignon, 15,5 de pomme de terre (plants)

Cultures conventionnelles : blé tendre, blé dur, maïs, betterave sucrière, légume de conserve, onagre (plante médicinale)

Jusqu’à 40 % du chiffre d’affaires en production de semences (hors blé tendre)

EN CHIFFRES

Troisième génération du Cap Filière semences et plants

5,2 millionsd’euros de coût avec un financement de 762 870 euros du conseil régional et de 255 760 euros de l’Union européenne (Feader) pour quatre ans (2019-2023)

2039 agriculteurs multiplicateurs

44 525 ha de multiplication de semences et plants avec diverses espèces : céréales à paille, betteraves, pomme de terre, fourragères et gazon, potagères, florales (12 % des surfaces françaises)

35 établissements semenciers

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