Aller au contenu principal

Maladie du Blé : la septoriose favorisée par les pluies d’avril

De bonnes averses et un peu de douceur : les cultures profitent à plein de ces conditions, mais aussi les maladies. C’est le cas de la septoriose, moins de la rouille jaune. La vigilance est de mise.

IMG_7086 / blé tendre d'hiver, céréale, maladie foliaire, pathogène, septoriose, champignon, Septoria tritici, symptômes sur feuilles, taches
Le risque septoriose s'accentue à la faveur des pluies, sur les variétés de blé sensibles et sur les semis les plus précoces.
© C. Gloria

Les conditions climatiques de cette deuxième semaine d’avril apparaissent idéales pour la septoriose. « L’inoculum primaire en sortie d’hiver estimé par le modèle Septo-Lis était élevé cette année, ou du moins plus important que les deux années précédentes, signalait Arvalis pour la région Hauts-de-France dans sa note « risque maladies » parue le 12 avril. Cela provient de contaminations hivernales en lien avec la douceur particulièrement marquée en novembre et janvier. Le retour des précipitations depuis début mars a été également favorable. » Mais ce sont les conditions climatiques à partir du stade 2 nœuds (feuille F2 pointante) qui sont déterminantes sur la nuisibilité finale de la septoriose. Ce stade était prévu autour du 11 avril par le modèle physiologique d’Arvalis dans les hauts-de-France.

Les conditions pluvieuses de ce début montaison en Hauts-de-France sont favorables au développement de la septoriose. Avec les pluies qui perdurent, le risque de ce pathogène s’accentue. « À ce jour, les modèles n’indiquent aucun déclenchement précoce à 2 nœuds, même pour les variétés sensibles. Mais pour les parcelles avancées en stade et implantées avec une variété sensible, le déclenchement a lieu avant le stade dernière feuille pointante, précisait Arvalis le 12 avril. Un premier traitement T1 peut déjà être envisagé dans ces situations. Les parcelles plus tardives ou implantées avec des variétés résistantes sont pour le moment moins exposées. Le risque sera à réévaluer dans les prochains jours et l’impasse T1 sera à raisonner en fonction de la météo de ce mois d’avril. »

Vigilance accrue sur les variétés sensibles et les semis précoces

Les bulletins de santé du végétal communiquent la même tendance. Exemple dans le Limousin le 11 avril : « La pression est en hausse pour la septoriose sur les feuilles basses. L’analyse de risque a débuté pour les situations à « 2 Nœuds ». La vigilance est accrue sur les variétés sensibles et les semis précoces. »

Expert technique national fongicides grandes cultures chez Syngenta, Fabrice Blanc observait le 5 avril, « un inoculum de septoriose bien présent et des conditions climatiques favorables à l’expression de la maladie. Dans les régions céréalières, la septoriose était observée sur les feuilles de la base dans de nombreuses parcelles. L’OAD Avizio de Syngenta prévoyait des déclenchements de traitements début avril sur certaines parcelles. »

L’information de BASF fournie via la « Carto Septo » indiquait un niveau de risque septoriose modéré et une vigilance requise dans le Centre-Ouest et le Sud-Ouest ainsi que dans certains secteurs plus localisés pour les semis réalisés avant le 15 octobre. L’évaluation de ce risque est calculée pour une variété de sensibilité moyenne et sur la base des données du baromètre d’Arvalis.

Un risque rouille jaune moins élevé qu’en 2022

Pour la rouille jaune, le risque est jugé peu élevé dans une région comme les Hauts-de-France. « Il est bien plus faible que l’année de référence haute de 2014 et plus faible que l’année passée », selon la messagerie Arvalis du 12 avril pour cette région où le nombre de cas restait faible à cette date. Bien présente en 2022 et 2021, la rouille jaune avait guidé les premières interventions fongicides dans diverses régions. Ce pourrait être moins le cas en 2023. « Attention malgré tout à cette maladie pour le moment discrète mais qui peut exploser à la faveur de conditions favorables : températures de 10 à 15°C et hygrométrie élevée », communiquait le 5 avril Fabrice Blanc de Syngenta. L’information « Carto Rouille jaune » de BASF montrait une situation disparate avec des risques forts en divers points de la France, Basse Normandie, Pays-de-la-Loire, vallée de la Garonne…

Les plus lus

Moisson des blés dans les plaines de la Marne.
Moisson 2024 : des rendements très décevants sauf dans le sud

La météo continue à faire des siennes et les moissons se déroulent dans des conditions difficiles. Rendements faibles, qualité…

Parcelle de blé tendre en cours de récolte.
Moisson 2024 : le ministre de l'Agriculture évoque des aides exceptionnelles pour les céréaliers

En visite sur une exploitation céréalière d'Eure-et-Loir ce 29 juillet, Marc Fesneau a échangé avec la profession sur les…

Parcelle de blé tendre fin mai dans le Nord
Variétés de blé tendre : adopter progressivement la nouvelle génétique pour rester au top
Surfaces, profil des variétés, timing… Pour rester à la page du renouveau variétal proposé par les semenciers et testé par les…
Moissonneuse batteuse transférant la récolte de blé tendre dans une benne.
Moisson 2024 : "hétérogénéité immense" à fin juillet dans la moitié nord de la France

Alors qu’en orge d’hiver et en colza, les chantiers touchent à leur fin dans la majorité des régions, en blé tendre, ils se…

Mélange variétal de semences de fermes chez Clément Thomine à Nécy dans l'Orne
Mélanges variétaux de blé : un levier efficace contre les maladies
Semer des mélanges permet de cumuler les caractéristiques intéressantes de différentes variétés. Principal avantage démontré…
Pascal et Louis Guérin, agriculteurs à Billy-lès-Chanceaux (21) :«Cette campagne, nous n'avons pas pu intervenir pour biner les colzas à cause de la météo. Mais le ...
Colza biologique : préparer la plante à faire face aux ravageurs et aux adventices
Le colza biologique est sous la forte pression des ravageurs à l’automne ainsi que des adventices, notamment en Bourgogne-…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Grandes Cultures
Consultez les revues Réussir Grandes Cultures au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Grandes Cultures