Maladie du Blé : la septoriose favorisée par les pluies d’avril
De bonnes averses et un peu de douceur : les cultures profitent à plein de ces conditions, mais aussi les maladies. C’est le cas de la septoriose, moins de la rouille jaune. La vigilance est de mise.
De bonnes averses et un peu de douceur : les cultures profitent à plein de ces conditions, mais aussi les maladies. C’est le cas de la septoriose, moins de la rouille jaune. La vigilance est de mise.
Les conditions climatiques de cette deuxième semaine d’avril apparaissent idéales pour la septoriose. « L’inoculum primaire en sortie d’hiver estimé par le modèle Septo-Lis était élevé cette année, ou du moins plus important que les deux années précédentes, signalait Arvalis pour la région Hauts-de-France dans sa note « risque maladies » parue le 12 avril. Cela provient de contaminations hivernales en lien avec la douceur particulièrement marquée en novembre et janvier. Le retour des précipitations depuis début mars a été également favorable. » Mais ce sont les conditions climatiques à partir du stade 2 nœuds (feuille F2 pointante) qui sont déterminantes sur la nuisibilité finale de la septoriose. Ce stade était prévu autour du 11 avril par le modèle physiologique d’Arvalis dans les hauts-de-France.
Les conditions pluvieuses de ce début montaison en Hauts-de-France sont favorables au développement de la septoriose. Avec les pluies qui perdurent, le risque de ce pathogène s’accentue. « À ce jour, les modèles n’indiquent aucun déclenchement précoce à 2 nœuds, même pour les variétés sensibles. Mais pour les parcelles avancées en stade et implantées avec une variété sensible, le déclenchement a lieu avant le stade dernière feuille pointante, précisait Arvalis le 12 avril. Un premier traitement T1 peut déjà être envisagé dans ces situations. Les parcelles plus tardives ou implantées avec des variétés résistantes sont pour le moment moins exposées. Le risque sera à réévaluer dans les prochains jours et l’impasse T1 sera à raisonner en fonction de la météo de ce mois d’avril. »
Vigilance accrue sur les variétés sensibles et les semis précoces
Les bulletins de santé du végétal communiquent la même tendance. Exemple dans le Limousin le 11 avril : « La pression est en hausse pour la septoriose sur les feuilles basses. L’analyse de risque a débuté pour les situations à « 2 Nœuds ». La vigilance est accrue sur les variétés sensibles et les semis précoces. »
Expert technique national fongicides grandes cultures chez Syngenta, Fabrice Blanc observait le 5 avril, « un inoculum de septoriose bien présent et des conditions climatiques favorables à l’expression de la maladie. Dans les régions céréalières, la septoriose était observée sur les feuilles de la base dans de nombreuses parcelles. L’OAD Avizio de Syngenta prévoyait des déclenchements de traitements début avril sur certaines parcelles. »
L’information de BASF fournie via la « Carto Septo » indiquait un niveau de risque septoriose modéré et une vigilance requise dans le Centre-Ouest et le Sud-Ouest ainsi que dans certains secteurs plus localisés pour les semis réalisés avant le 15 octobre. L’évaluation de ce risque est calculée pour une variété de sensibilité moyenne et sur la base des données du baromètre d’Arvalis.
Un risque rouille jaune moins élevé qu’en 2022
Pour la rouille jaune, le risque est jugé peu élevé dans une région comme les Hauts-de-France. « Il est bien plus faible que l’année de référence haute de 2014 et plus faible que l’année passée », selon la messagerie Arvalis du 12 avril pour cette région où le nombre de cas restait faible à cette date. Bien présente en 2022 et 2021, la rouille jaune avait guidé les premières interventions fongicides dans diverses régions. Ce pourrait être moins le cas en 2023. « Attention malgré tout à cette maladie pour le moment discrète mais qui peut exploser à la faveur de conditions favorables : températures de 10 à 15°C et hygrométrie élevée », communiquait le 5 avril Fabrice Blanc de Syngenta. L’information « Carto Rouille jaune » de BASF montrait une situation disparate avec des risques forts en divers points de la France, Basse Normandie, Pays-de-la-Loire, vallée de la Garonne…