Mosaïques du blé tendre et blé dur : bien reconnaître le virus pour mieux le combattre
Transmis par un champignon du sol, les virus provoquant les mosaïques du blé causent des pertes de rendement qui peuvent être particulièrement prononcées sur blé dur.
Transmis par un champignon du sol, les virus provoquant les mosaïques du blé causent des pertes de rendement qui peuvent être particulièrement prononcées sur blé dur.
Reconnaître les symptômes de mosaïques du blé
Les tirets chlorotiques répartis irrégulièrement sur les feuilles et parallèles aux nervures sont les symptômes les plus typiques des mosaïques du blé, qui s’observent seulement courant montaison. Mais avant cela, ces maladies virales transmises par un champignon du sol (Polymyxa graminis) trahissent leur présence dès l’hiver. Les champs atteints laissent apparaître des zones jaunies semblables à des symptômes de carence. Ces zones peuvent s’étendre à l’ensemble de la parcelle.
À partir de mi-tallage, les plantes malades sont chétives avec une croissance et un tallage réduits. Des pieds peuvent disparaître. La pointe des vieilles feuilles jaunit puis celles-ci se dessèchent. Les autres feuilles et les gaines rougissent. À la montaison, outre le symptôme de mosaïque sur feuille, les pieds touchés montrent un nanisme marqué et des racines peu nombreuses. La montaison prend du retard. Deux virus existent en France, celui de la mosaïque des céréales (VMC) (1) et celui de la mosaïque des stries en fuseau du blé (VFSB) (2).
Comment prévenir et combattre cette maladie ?
Variétés : Toutes les variétés de blé dur sont sensibles au VFSB mais de façon plus ou moins marquée. Les moins sensibles sont RGT Vanur, RGT Voilur, Anvergur, Relief, RGT Kapsur. Elles pourront néanmoins présenter des symptômes assez importants dans les situations à forte pression.
Parmi les variétés de blé tendre du catalogue officiel français, quelques dizaines montrent une résistance aux deux mosaïques. Chez les variétés de blé panifiable les plus récentes, on peut citer Celebrity, KWS Consortium, LG Artman, Thipic, Grekau, LG Audace, RGT Letsgo, SY Admiration…
Prophylaxie : Pour éviter la contamination d’une parcelle à l’autre via le transport de terre, bien nettoyer les outils après le passage dans un champ.
Agronomie : En retardant le semis du blé, on limite la contamination des racines par les mosaïques grâce aux températures plus froides, moins propices à la transmission des virus qu’en début d’automne. Les semis de printemps ne sont pas affectés. L’introduction de cultures autres que les céréales à paille dans la rotation limitera d’autant la propagation de la maladie dans la parcelle, mais sans complètement la faire disparaître. Il n’existe pas de moyens de lutte directe par traitement contre les virus ou son champignon vecteur.
Quatre points clés sur les mosaïques du blé
Le blé tendre est sensible au virus de la mosaïque des céréales (VMC), présent sur les sols limoneux battants dans la moitié nord de la France et en région Centre. Mais 20 % des variétés de blé tendre sont résistantes à ce virus. L’autre virus, VFSB, cause peu de dégâts sur cette céréale.
Le blé dur est très sensible au VFSB, virus de la mosaïque des stries en fuseau, qui se développe dans tous les types de sols. Aucune variété résistante à ce virus n’est commercialisée. Le virus VMC cause beaucoup moins de dégâts sur blé dur. Quelques variétés y sont tolérantes. Le programme de recherche Mosadurum vise la mise au point de variétés de blé dur tolérantes aux deux virus des mosaïques.
Les parcelles infestées le sont de manière quasi définitive. Le champignon vecteur Polymyxa graminis est capable de rester actif de nombreuses années dans le sol. Les deux virus VMC et VFSB sont parfois présents dans le même champ.
Les automnes doux sont favorables au développement de Polymyxa graminis qui infecte le système racinaire des blés tout en transmettant les virus.