Les parlementaires au chevet des protéagineux
L’interprofession des plantes riches en protéines avait réuni fin janvier plusieurs députés pour débattre de l’avenir de ces cultures dont les surfaces se réduisent comme peau de chagrin. Pour Charles de Courson, député Nouveau Centre de la Marne, la solution passe par une stratégie à l’échelle européenne, combinant un recouplage partiel des aides, des mesures agro-environnementales et « un système cohérent entre cette politique et celle des biocarburants ». Répondant à Pierre Cuypers, président de l’Unip, qui avait dénoncé « l’erreur historique » de l’Europe lorsqu’elle avait « volontairement laissé ce secteur aux États-Unis », le député UMP du Bas-Rhin Antoine Herth a estimé que le contexte économique mondial laisse une marge de manoeuvre pour « rebattre les cartes », car les États-Unis se désintéressent de l’Europe pour se tourner vers la Chine.
En outre, le verdissement demandé à l’agriculture est, selon lui, une opportunité pour les protéagineux, qui sont « l’une des solutions pour baisser de 50 % l’usage des produits phytosanitaires ». Le défi à relever pour ces cultures est désormais de regagner de la compétitivité dans les assolements. « Il faut avoir un esprit de conquête reposant sur l’innovation, car c’est ça qui dégage de la marge, des capacités d’investissement », a exhorté Alain Chatillon, sénateur UMP de la Haute-Garonne. Mais les innovations de 2030 se préparent aujourd’hui. Or les sélectionneurs ne seront prêts à investir massivement que s’ils peuvent s’appuyer dès maintenant sur des surfaces de cultures suffisantes. « Il ne faut pas réfléchir qu’en termes de filières longues, mais aussi sur la marge de progrès en autoconsommation, a suggéré Antoine Herth. Cela ne fera peut-être pas le bonheur de l’industrie dans un premier temps, mais cela permettra de créer le ‘buzz’ tout en réglant de nombreux problèmes sur les exploitations. »