Les meuniers français s’insurgent contre la taxe farine
Une concurrence déloyale à l’importation… C’est ce que la taxe farine, en place depuis 1993, génère, estime l’AMF.
Une concurrence déloyale à l’importation… C’est ce que la taxe farine, en place depuis 1993, génère, estime l’AMF.
Entre 2011 et 2015, les importations de farine sur le territoire français sont passées de 177 000 à 286 000 tonnes, soit une augmentation de près de 62 % », a exposé Bernard Valluis, président délégué de l’Association nationale de la meunerie française (ANMF), à l’occasion d’une conférence de presse organisée mi-juin. Environ 70 % des ces importations proviennent d’Allemagne et 15 % de Belgique. Or, « la plupart de ces importations sont réalisées dans le cadre d’une concurrence déloyale », a-t-il poursuivi. Une taxe sur la farine destinée à l’alimentation humaine et concernant le marché intérieur est en place depuis 1993. Versée au bénéfice de la caisse centrale de la MSA (CCMSA), son montant s’élève actuellement à 15,24 euros par tonne. Les meuniers plaident pour une suppression de cette taxe car ils estiment que les importations de farine, qui y sont théoriquement soumises, n’y contribuent pas dans les faits.
Une taxe qui équivaudrait à l’EBE de l’activité meunerie
Par ailleurs, les produits transformés importés ne sont pas soumis à l’assiette alors que les dirigeants de l’ANMF estiment qu’ils auraient dû l’être, afin d’éviter cette situation de concurrence déloyale. Pour Bernard Valluis, « cette taxe représente entre 62 et 64 millions d’euros pour les meuniers français selon les années. C’est une somme équivalente à l’EBE (Excédent brut d’exploitation) que notre activité dégage. C’est une véritable contrainte pour la compétitivité de nos entreprises, et cela ampute nos capacités d’investissement. La Cour des comptes a d’ailleurs préconisé la suppression de cette taxe il y a deux ans ». La lente érosion de la consommation globale de farine, de près de 7 % en cinq ans, n’est pas non plus un signe très positif. C’est pourquoi l’ANMF prévoit de travailler sur la R & D, l’innovation, la formation, en vue d’investir. Elle souhaite également mieux communiquer pour faire évoluer son image.