Terminal céréalier de Pagny
Le fluvial pour développer les débouchés méditerranéens
Terminal céréalier de Pagny
Plusieurs coopératives de Bourgogne et Franche-Comté ont investi dans le terminal céréalier de Pagny pour développer un nouvel axe fluvial vers les marchés méditerranéens.
Le 23 août dernier, la « Macarena » est partie de Pagny dans le Val de Saône chargée de blé et a rejoint Fos-sur-Mer en moins de 48 heures. Cette péniche a symbolisé la naissance de l´union Bourgogne Céréales Stockage(1) sur son nouveau terminal céréalier et l´ouverture d´une porte maritime pour les céréales de la région Bourgogne Franche-Comté. « Nous sommes maintenant aux portes du bassin méditerranéen », s´est félicité Roger Raillard, président de l´union Bourgogne Céréales Stockage lors de l´inauguration officielle du 24 septembre en présence de François Patriat actuel président de la région Bourgogne et de Jean-Pierre Soisson, son prédécesseur. « Les installations maritimes des Tellines à Fos-sur-Mer manquaient d´un relais terrestre qui joue le rôle d´une plate-forme d´exportation pour la région », a-t-il souligné. Tous ont défendu tour à tour le projet initié en 1998.
Sur 3,75 millions de tonnes de céréales collectées, la région Bourgogne Franche-Comté a un potentiel moyen d´exportation d´1,4 million de tonnes. Essentielle à la compétitivité commerciale, la logistique a fédéré les collecteurs Dijon-Céréales, 110 Bourgogne, Beaune-Verdun-Seurre, Coopadou et la Société Bourgogne Espace Rural. Celles-ci ont investi conjointement sept millions d´euros dans une installation dont la première tranche a une capacité de stockage de 30 000 tonnes réparties en neuf cellules. Une capacité qu´il est prévu de doubler dans les deux à trois ans.
« Notre logistique s´appuie jusqu´ici très largement sur le camion et le train complet, souligne Robert Bilbot directeur de l´union Bourgogne Céréales. Nous allons pouvoir réorienter sur le fluvial une large par de nos volumes destinés à l´Italie, notre principal débouché extérieur. Pagny devrait également nous ouvrir un accès privilégié sur le Maghreb » poursuit-il.
Réduction de 30 % des coûts d´acheminement
L´Italie importe en moyenne sept millions de tonnes de blé, maïs et orge par an. Premier client de la France, elle est aussi une des destinations les plus disputées. On y croise la concurrence allemande et anglaise à laquelle s´est jointe celle des Peco et de la mer Noire. « Il y a dix ans nous allions seulement sur l´Italie du Nord par train et par camion. Mais face à la concurrence, nous avons développé les marchés du Sud dont l´accès est maritime par les ports de Rome, de Naples. » La région avait donc besoin d´une logistique fluviale pour conserver et élargir ses marchés extérieurs et gagner en compétitivité sur les coûts d´acheminement. Ce nouvel axe va permettre de réduire de 30 % les coûts d´approche vers la Méditerranée. Cette année, l´union Bourgogne Céréales devrait faire transiter 450 000 tonnes de blé et d´orge par les installations de Fos-sur-Mer dont 320 000 emprunteront la Saône depuis Pagny et 130 000 le réseau ferré. Destination l´export mais aussi « les bassins de consommation Rhône-Alpes et Paca, des débouchés en plein développement pour notre économie agricole », a également rappelé Roger Raillard.
(1) Cette structure a été créée en mai 2004 pour gérer l´activité du terminal céréalier de Pagny.