Le budget de la future Pac en recul de 5 % pour le budget de la future PAC
Pour la PAC 2021-2027, la Commission européenne a proposé le 2 mai un budget en franche baisse.
Une enveloppe de 365 millions d’euros pour la PAC contre 400 millions sur 2014-2020, voilà la proposition présentée par la Commission européenne le 2 mai pour le budget 2021-2027 de l’Union. « J’ai été honnête et direct avec les agriculteurs en leur faisant comprendre que le trou de 12 milliards d’euros laissé par le Brexit dans le budget européen global, combiné à la priorité croissante d’autres questions telles que la sécurité, la migration et la défense, signifiait une coupe très difficile à éviter dans le budget de la PAC », a rappelé le 2 mai Phil Hogan, commissaire européen à l’Agriculture. Le départ de la Grande-Bretagne rend les comparaisons difficiles, mais globalement, le budget baisserait de 5 %. Pour Phil Hogan, c’est un « résultat très équitable pour nos agriculteurs compte tenu des circonstances très difficiles dans lesquelles le budget a été élaboré ». Mais pour de nombreux acteurs, c’est beaucoup. Le ministre de l’Agriculture Stéphane Travert a ainsi immédiatement réagi par communiqué : « Une telle baisse, drastique, massive et aveugle, est simplement inenvisageable. » Les organisations professionnelles hexagonales ont évidemment suivi.
Une baisse de 8,15 % des revenus des agriculteurs européens
En France (et dans quinze autres États membres), les paiements directs baisseraient de 3,9 % en prix courants. Bruxelles veut encourager la convergence et le relèvement des soutiens directs dans les pays où ils sont inférieurs à la moyenne européenne : cela implique une redistribution des budgets. D’après le think tank Farm Europe, la proposition de la Commission « aurait un impact immédiat avec une baisse de 8,15 % du revenu des agriculteurs européens en 2027", cela sans changer les paramètres de la PAC actuelle. Pour la France, la chute serait de 6,5 %, la part des paiements directs étant moins fortes que dans d’autres États, comme la République Tchèque par exemple. À cette baisse, s’ajouterait un plafonnement des aides à 60 000 euros au niveau individuel. Phil Hogan a largement insisté sur la nécessité de limiter l’impact de la baisse des aides sur les petites et moyennes exploitations. Autre changement marquant : une réduction de 10 % du taux de cofinancement de l’Union pour le développement rural.
La proposition n’est pas actée. Mais l’étau se resserre.